Les
Hakkas (kè jiārén en pinyin
mandarin, signifiant littéralement “familles
invitées”) sont des chinois Han
vivant dans le sud de la Chine et se considérant comme des descendants de réfugiés originaires du Henan, du Shanxi et du nord du
Hubei. Ces réfugiés auraient étés chassés à partir du IIIe siècle par les guerres découlant des changements de
dynasties dans les régions aux alentours des anciennes capitales de Luoyang et de Chang’an.
La
migration de ces réfugiés, après de nombreuses haltes, les mena jusqu’à un
territoire situé à la rencontre des provinces de Guangdong, Fujian, Jiangxi et Guangxi où ils obtinrent leur nom actuel.
On
trouve également des Hakkas dans le Hunan,
le Guizhou, le Guangxi et le Sichuan.
Recherchant toujours de meilleures terres, certains repartirent pour le Hainan et Taïwan. A savoir qu’ils constituent
la majeure partie de la population d’origine chinoise des DOM-TOM comme Tahiti ou la Réunion.
Des
Hakkas ont également élu résidence en Malaisie,
en Indonésie, en Thaïlande, à Singapour et même en Australie
après 1975.
Lors
de l’expansion des Han vers le sud, les futurs Hakkas étaient toujours un peu en arrière,
ce qui fit qu’ils durent se contenter des restes de ceux qui les avaient
précédés et ainsi obtinrent les moins
bonnes terres, faisant d’eux un peuple plutôt montagnard. Ce fait détermina certaines de leurs caractéristiques
culturelles, tels que la frugalité
et l’ardeur au travail. Ayant peu de
chance de prospérer via leurs terres, les hommes de ce peuple se tournaient
plus souvent vers des carrières
militaires, le commerce itinérant
ou des études afin d’obtenir un poste de mandarin, laissant ainsi aux
femmes la responsabilité de la majeure partie des travaux de la terre.
Les
Hakkas eurent une influence réelle sur l’histoire chinoise, beaucoup de dirigeants politiques et
révolutionnaires étant issus de ce peuple. Ceci s’explique par une forte
présence dans l’armée et l’administration ainsi que par une éducation plus
élevée que la moyenne. Leurs femmes n’avaient presque jamais les pieds bandés.
La
langue hakka diffère nettement du cantonais et du minnan parlés par leurs
voisins. En comptant les différents dialectes hakkas, on compte entre 90 et 100 millions de locuteurs.
Ayant subi des discriminations au XIXe siècle de la part des
locuteurs cantonais, ayant cette image d’éternels immigrés cherchant un point
de chute et leur investissement dans les études, faute de terres, ont amené
certains occidentaux à établir un parallèle
entre les Hakkas et le peuple juif. Cependant les Hakkas ont une culture
fondamentalement Han et aucune
spécificité religieuse qui les aurait mis en marge, de plus ils n’ont jamais été persécutés, bien
qu’ils aient dû se battre pour s’emparer de terres ou pour les conserver.
Outre
la frugalité et l’ardeur au travail déjà mentionnés, on note chez les Hakkas un
fort sens communautaire, plus
développé encore que chez les Han,
ceci se reflétant dans différents domaines :
- les rites religieux dans lesquels une place importante est accordée au culte des ancêtres, ainsi qu’aux membres du clan morts dans les luttes ethniques.
- l’architecture, comme les tulous qui sont des habitats communautaires abritant plusieurs familles et parfois même tout un village. Les tulous sont des forts arrondis ou carrés possèdent une unique entrée. Au rez-de-chaussée de ceux-ci se trouvaient les animaux, ainsi qu’un puits, au premier étage on trouvait les greniers et réserves d’armes et enfin au deuxième étage on trouvait les logements, seuls à posséder des fenêtres, ainsi que la salle dédiée au culte des ancêtres. Certains sont encore habités de nos jours. Les tulous construits par les Hakkas sont inscrits au patrimoine mondial par l’UNESCO depuis 2008.
- la généalogie, il n’est pas rare pour les Hakkas de posséder des listes généalogiques attestant de l’appartenance à un ancêtre commun.
Pour
de plus amples informations, je vous invite à consulter cet article à partir
duquel j’ai rédigé celui-ci.
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