dimanche 27 novembre 2016

Les différents types de mannequins de bois [partie 3]


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Partie 1Partie 2 Partie 3 Partie 4 Partie 5

Traduction de cet article par Véronique, merci à elle. 

Le partenaire d’entraînement invincible : le mannequin de bois (suite)

Si nous allons plus loin au sud nous arrivons dans la province de Guangdong. Beaucoup d’écoles ici ont adopté diverses sortes de mannequins de bois. De plus l’utilisation du mannequin est plus complexe que si elle n’était qu’un simple moyen d’entretenir sa forme.

Certaines des premières références que nous avons sur le sujet dans la Chine du Sud, viennent en fait de la tradition de l’Opéra cantonnais. Nous savons par exemple que les membres des diverses troupes utilisaient des mannequins de bois pour entraîner les plus jeunes membres aux arts martiaux. Le Musée de l’Opéra de Foshan possède un mannequin planté pour moitié dans le sol, dont ils disent qu’il est du type de celui qui était le plus souvent utilisé. Toutefois ce mannequin est tellement similaire que ce soit par sa taille ou sa forme à celles du mannequin actuellement utilisé dans le wing chun moderne et par les pratiquants de hung gar, qu’il est difficile de dire à quel point il serait effectivement authentique. De vieilles photos de chanteurs d’Opéra à l’entraînement montrent des mannequins bien plus grands et de formes très diverses.

Fin XIXème, à priori sur le pont d'un bateau

A travers la fin du XIXème et le début du XXème siècle le choy lee fut était l’art martial dominant dans le delta de la Pearl River. Comme Tung ils favorisaient plutôt des mannequins "mécaniques" et d’une école de choy lee fut à l’autre les équipements (et donc les mannequins) n’étaient pas le mêmes. Assez souvent on trouve sur ces mannequins un bras supérieur qui est lesté de façon à pouvoir être manipulé par l’élève.

Maître Ho Ngau utilisant un mannequin qu’on trouve toujours dans les écoles de choy lee fut

Traditionnellement, à Guangdong, les mannequins étaient plantés dans le sol. Toutefois, contrairement aux poteaux de la fleur de prunier, qui doivent être solidement arrimés pour ne pas bouger, un mannequin de bois qui est destiné à être frappé, doit être un peu mobile. C’est pour cela qu’ils étaient placés dans un trou qui était ensuite empli de gravier et de morceaux de bambou afin qu’ils puissent bouger naturellement quand ils étaient frappés.

D’autres styles régionaux avaient également recours au mannequin de bois. Dans le mok gar on favorisait un simple poteau, comme on en voit dans le nord de la Chine. Hung gar et wing chun semblent avoir adopté une position mitoyenne. Leurs mannequins étaient plus élaborés que ne le serait un simple poteau, ils possédaient 3 bras et souvent une jambe (mais pas forcément) mais ils ne possédaient pas d’autres parties plus complexes du point de vue mécanique. Plutôt que de servir à un entraînement de force, ils servaient à corriger les angles d’attaque et d’entrée. Ils servaient bien plus à un travail de posture et technique propre, qu’à un travail de force.

Mannequin de hung gar du Guangdong
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mardi 22 novembre 2016

Second anniversaire de Passion Wing Chun !

Nous fêtons donc les deux ans de Passion Wing Chun ! Je suis vraiment ravi de voir ce projet aller aussi loin 🙂 !
Qui dit nouvel anniversaire dit nouvelle bannière ! Merci à Asami pour son aide sur celle-ci.

L’ancienne bannière en souvenir :


Au terme de cette nouvelle année, où en sommes-nous ? La cadence des “un article tous les dimanches” a été respectée bien que ces derniers temps ce fut difficile.

Depuis sa création, le blog a comptabilisé environ 16000 pages vues pour 144 articles. Contre 4400 pages vues et 100 articles il y a un an ! Belle progression !
Le nombre d'articles aurait pu être plus important mais ayant regroupé les stages par mois plutôt que de faire un article pour chacun d'eux j'ai bien baissé la quantité d'articles, ce qui aide grandement à s'y retrouver sur le blog 🙂 ! En un an c'est donc 70 articles qui ont été postés !


Pour cette troisième année je ne vais plus simplement vous parler de wing chun, mais étendre mon champ d'investigation à l'eskrima (aussi appelée kali ou arnis) qui a déjà été mentionnée dans certains articles.

dimanche 20 novembre 2016

Les différents types de mannequins de bois [partie 2]

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Le partenaire d’entraînement invincible : le mannequin de bois

Les mannequins de frappe sont également présents dans le Nord, mais le sont moins que les mats. Certaines écoles bagua  par exemple tournent autour d’un arbre qui sera frappé occasionnellement. D’autres utiliseront de la même manière un simple poteau planté dans le sol. Certaines de ces pratiques rappellent l’utilisation, au Japon, des Makiwara. Cette façon simple et efficace de s’entrainer était utilisée dans le karaté d’Okinawa et est certainement d’origine chinoise.

Gichin Funakoshi, l'un des fondateurs du karate moderne, utilisant un makiwara.
Les mannequins de frappe sont très communs dans les arts martiaux.

Plus rarement dans les écoles bagua on utilisera un poteau muni de 4 bras en haut, en forme de croix. Ils sont frappés librement, et dans ce sens sont différents des formes plus rigoureuses de mannequin de bois pratiquées dans le Sud. Il semblerait que ce que l’on met en avant avec ce type de mat est l’approche initiale de la cible. 

Un mannequin de bagua

Non seulement les mannequins de frappe sont plus communs au fur et à mesure qu’on va vers le Sud, mais, en tout cas dans l’époque moderne, ils sont de plus en plus complexes. R.W. Smith, qui a étudié diverses formes de boxe chinoise à Taiwan durant sa période en tant qu’officier de la CIA dans les années 60, a étudié le sujet et fait des photographies fort intéressantes. Sa première photo est celle de  Tung Chin-tsan  (aka, the “Golden Dragon”) rencontré dans le sud de Taiwan en 1961.


Ce que savait Smith, du fait de ses activités, était que Tung avait un grand nombre d’admirateurs dans la société de crime organisé Black Dragon. Il avait d’ailleurs fait de la prison pour son appartenance personnelle à cette organisation. Bien qu’étant très bon en judo et boxe, Smith fut réellement impressionné par le travail au mannequin de bois de Tung. A tel point qu’il fit construire une réplique dudit mannequin de bois pour l’installer à son domicile.

Quelques jours plus tard, à Tainan, Smith fut présenté à quelqu’un qui s’entraînait à Fujian. Wu Ku-Ts’ai  étudiait à Yong Chun County (wing chun en cantonais). Smith disait que son style était simplement "shaolin". De toute évidence Wu était de ceux qui croient en la réelle importance d’avoir une bonne condition physique. Ses élèves (tous de sa famille) s’entraînaient sur le mannequin que nous voyons sur cette photo. Il utilisait également des balles de métal pour la force des mains, et pratiquait le sparing. Il ne semble pas que Wu ait eu une méthode particulière de travail au mannequin de bois, ou du moins ne la partagea-t-il pas avec Smith.

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dimanche 13 novembre 2016

Les différents types de mannequins de bois [partie 1]

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L’une des images les plus courantes dans les annales du Kung fu, sont celles de l’étudiant solitaire en train de travailler au mannequin de bois. Les mannequins de bois de diverses sortes et tailles ont une longue histoire dans la boxe chinoise. On en retrouve des traces en terme d’utilisation militaire jusqu’au XIIème siècle avant l’ère commune.

La forme la plus simple du mannequin consiste en un arbre vivant, ou un poteau planté dans le sol, autour du quel tourne le pratiquant. Si on accepte cette version minimaliste du mannequin de bois, alors on le retrouve dans tous les arts martiaux chinois.

Toutefois la légende parle aussi de machines plus sophistiquées, voire plus diaboliques. Une histoire connue, datant de la seconde moitié du XIXème siècle, raconte que le temple shaolin du Sud possédait une salle d’entraînement pleine de machines de guerre en bois très ingénieuses. Plutôt que d’être simplement réactives, ces machines pouvaient aussi être offensives. On ne pouvait pas quitter le temple en ayant obtenu ses grades sans être capable de traverser la salle d’entraînement. On retrouve une version de cela dans le film Kung Fu Panda.


Depuis la seconde moitié du XIXème siècle le mannequin de bois est surtout populaire dans le Sud et un peu sur la côte Est de Chine. Nous ne serons pas surpris de constater que c’est également de là que viennent les légendes concernant les salles d’entraînement shaolin.

En général on trouve deux catégories de mannequins de bois, il y a ceux qui focalisent sur les mouvements et l’équilibre, et ceux qui focalisent plutôt sur la frappe.

Attention où tu mets les pieds : les poteaux en fleur de prunier

Les poteaux sont plus répandus que ne le sont leurs cousins destinés à être frappés. Bien que tous les styles ne s’en servent pas, on retrouve ces poteaux dans toutes les régions de Chine. Ils sont souvent utilisés par les boxeurs de la fleur de prunier à Shandong, Henan et dans le Nord. De plus ils sont systématiques dans un grand nombre de style de Fujian et Taiwan, et fréquemment rencontrés à Guangdong et Hong Kong. Cette présence très large est sans aucun doute une preuve de son ancienneté et de la grande facilité avec laquelle on peut "construire" un tel appareil.

Traditionnellement on utilisait des mats d’environ 2 mètres de long et de 10 à 14 cm de diamètre, enfoncés dans le sol sur la moitié de leur longueur. Leur nombre et la disposition des mats peuvent varier quelque peu. Souvent dans les arts martiaux modernes du Sud on n’utilise que 5 mats, représentant les 5 pétales de la fleur de prunier, mais il n’est pas rare de voir des séries de 12 mats. De même parfois les 5 mats sont enfoncés de sorte à être au même niveau, et d’autres fois non. Cela dépend des écoles. Si les mats sont suffisamment hauts il n’est pas rare non plus de voir les élèves s’en servir pour des techniques de frappe (pour les deux mains et les pieds) Dans ce cas ils seront debout au sol. On peut d’ailleurs se demander si ce n’est pas de là que viennent les tripodes que l’on voit dans les écoles de wing chun actuellement.


Diverses sortes de mats portatifs ont été construites au fil du temps. Esherick (Origins of the Boxer Uprising, 1985), raconte qu’à la fin du XIXème siècle des instructeurs voyageaient de temple en temple et se rendaient dans les festivals dans le Nord de la Chine après la récolte du blé, pour faire des démonstrations de leur art, rencontrer des amis, et recruter des élèves. De petits bancs, des pots et d’autres objets étaient utilisés dans ces démonstrations de prouesses martiales et acrobatiques.

L’entraînement sur ces mats est toujours d’actualité dans certaines écoles de nos jours. Il a de nombreux avantages dont le plus évident est le travail de l’équilibre et d’une grande précision quant au positionnement des pieds. Cela augmente également la force dans les jambes. 
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dimanche 6 novembre 2016

Des timbres à l'effigie de Bruce Lee

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Ayant eu un week-end assez bien rempli je n'ai eu que peu de temps à consacrer au blog aujourd'hui. Je vous propose donc un article tout simple pour vous faire découvrir quelques timbres à l'effigie de l'un des pratiquants de wing chun les plus célèbres : Bruce Lee. Pour en savoir plus à son sujet, ça se passe ici et !

Avec Jet Li sur la plaque

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