dimanche 13 novembre 2016

Les différents types de mannequins de bois [partie 1]

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Traduction de cet article par Véronique, merci à elle.

L’une des images les plus courantes dans les annales du Kung fu, sont celles de l’étudiant solitaire en train de travailler au mannequin de bois. Les mannequins de bois de diverses sortes et tailles ont une longue histoire dans la boxe chinoise. On en retrouve des traces en terme d’utilisation militaire jusqu’au XIIème siècle avant l’ère commune.

La forme la plus simple du mannequin consiste en un arbre vivant, ou un poteau planté dans le sol, autour du quel tourne le pratiquant. Si on accepte cette version minimaliste du mannequin de bois, alors on le retrouve dans tous les arts martiaux chinois.

Toutefois la légende parle aussi de machines plus sophistiquées, voire plus diaboliques. Une histoire connue, datant de la seconde moitié du XIXème siècle, raconte que le temple shaolin du Sud possédait une salle d’entraînement pleine de machines de guerre en bois très ingénieuses. Plutôt que d’être simplement réactives, ces machines pouvaient aussi être offensives. On ne pouvait pas quitter le temple en ayant obtenu ses grades sans être capable de traverser la salle d’entraînement. On retrouve une version de cela dans le film Kung Fu Panda.


Depuis la seconde moitié du XIXème siècle le mannequin de bois est surtout populaire dans le Sud et un peu sur la côte Est de Chine. Nous ne serons pas surpris de constater que c’est également de là que viennent les légendes concernant les salles d’entraînement shaolin.

En général on trouve deux catégories de mannequins de bois, il y a ceux qui focalisent sur les mouvements et l’équilibre, et ceux qui focalisent plutôt sur la frappe.

Attention où tu mets les pieds : les poteaux en fleur de prunier

Les poteaux sont plus répandus que ne le sont leurs cousins destinés à être frappés. Bien que tous les styles ne s’en servent pas, on retrouve ces poteaux dans toutes les régions de Chine. Ils sont souvent utilisés par les boxeurs de la fleur de prunier à Shandong, Henan et dans le Nord. De plus ils sont systématiques dans un grand nombre de style de Fujian et Taiwan, et fréquemment rencontrés à Guangdong et Hong Kong. Cette présence très large est sans aucun doute une preuve de son ancienneté et de la grande facilité avec laquelle on peut "construire" un tel appareil.

Traditionnellement on utilisait des mats d’environ 2 mètres de long et de 10 à 14 cm de diamètre, enfoncés dans le sol sur la moitié de leur longueur. Leur nombre et la disposition des mats peuvent varier quelque peu. Souvent dans les arts martiaux modernes du Sud on n’utilise que 5 mats, représentant les 5 pétales de la fleur de prunier, mais il n’est pas rare de voir des séries de 12 mats. De même parfois les 5 mats sont enfoncés de sorte à être au même niveau, et d’autres fois non. Cela dépend des écoles. Si les mats sont suffisamment hauts il n’est pas rare non plus de voir les élèves s’en servir pour des techniques de frappe (pour les deux mains et les pieds) Dans ce cas ils seront debout au sol. On peut d’ailleurs se demander si ce n’est pas de là que viennent les tripodes que l’on voit dans les écoles de wing chun actuellement.


Diverses sortes de mats portatifs ont été construites au fil du temps. Esherick (Origins of the Boxer Uprising, 1985), raconte qu’à la fin du XIXème siècle des instructeurs voyageaient de temple en temple et se rendaient dans les festivals dans le Nord de la Chine après la récolte du blé, pour faire des démonstrations de leur art, rencontrer des amis, et recruter des élèves. De petits bancs, des pots et d’autres objets étaient utilisés dans ces démonstrations de prouesses martiales et acrobatiques.

L’entraînement sur ces mats est toujours d’actualité dans certaines écoles de nos jours. Il a de nombreux avantages dont le plus évident est le travail de l’équilibre et d’une grande précision quant au positionnement des pieds. Cela augmente également la force dans les jambes. 
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