dimanche 8 avril 2018

Keith R. Kernspecht


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Keith Ronald Graf von Rothenburg Kernspecht, plus connu comme Keith R. Kernspecht est né le 28 juin 1945 dans la ville de Grömitz au nord de l’Allemagne. Artiste martial et entrepreneur, c’est aussi le président de l’EWTO (Euopean WingTsun Organisation) ainsi que son fondateur et instructeur en chef.
Dai Sifu, il est considéré par certain comme le père du WingTsun dans le monde occidental. Ce qui est pour moi totalement vrai.

C’est avec la lutte que Keith R. Kernspecht a débuté dans les sports de combats à la fin des années 50. Il a d’ailleurs travaillé comme lutteur professionnel, et fut l’un des pionniers du powerlifting (force athlétique) en Allemagne. En tant que lutteur il était d’ailleurs connu sous les noms de “Lord Keith” du fait de ses ancêtres Britanniques, et comme “Keith l’étrangleur” car il avait tendance à finir ses adversaires en… les étranglant.

Il développa un intérêt pour les arts martiaux d’Asie de l’Est et fonda en 1967 le groupe Budo-Zirkel à Kiel.
En fait, dès la fin des années 50, il pratiqua également la lutte libre, le jiu jitsu, le judo, le kempo et le shaolin kung fu. Il poursuivit avec l’étude des styles de karate shotokan et wado-ryu.

En 1975, il invita Grand Maître Leung Ting en Allemagne et eut des cours privés avec lui durant des années, ouvrant le premier bureau de l’EWTO en 1979. Aujourd’hui, l’EWTO incorpore plusieurs arts martiaux, le plus connu étant le wing tsun (sous la direction de l’International WingTsun Association de Leung Ting), ainsi que la Newman-Escrima, style de Bill Newman.

 Grand Maître Leung Ting et Grand Maître Keith R. Kernspecht

Il établit le système WingTsun (en un seul mot) dans tous les pays d’Europe au nom de l’IWTA de Hong Kong. Rien qu’en Allemagne, en Autriche et en Suisse, plus de 1500 écoles sont associées à l’EWTO.

Depuis 1982, l’organisation de Keith R. Kernspecht publie un biannuel : “WingTsun World”.

Polémique : 
Keith R. Kernspecht a également soulevé la polémique dans le monde des arts martiaux pour différentes raisons :
  • Il a commercialisé en Occident un système de combat méconnu en Europe à partir du modèle américain qui affecte la structure actuelle du wing tsun en Allemagne. Ceci se traduit par des compétitions et des rixes juridictionnelles, du jamais vu dans les secteurs du combat en Allemagne.
  • Il travaille avec l’hypothèse selon laquelle en WT il, y a des réactions entrainées (déformations réflexes), utilisant des réactions tactiles étroitement liées aux réflexes (comme par exemple le réflexe tendineux patellaire/rotulien). Par conséquent, ses réactions sont plus rapides que les réactions visuelles, que l’on utilise dans la majorité des arts martiaux. Pour l’instant, cette théorie n’est pas scientifiquement réfutée. Il semble vrai que les réactions tactiles semblent être légèrement plus rapides que les réactions à d’autres sensations, mais dans le monde professionnel on doute que ce fait soit applicable en combat. Les réflexes réels, qui sont en vrai bien plus rapides, ne peuvent par définition pas s’apprendre. (note d’Orphée : les réflexes peuvent se développer, et je suis convaincu que l’hypothèse selon laquelle des réflexes tactiles sont plus rapides que des réflexes visuels est fondée)
  • A partir de cette théorie, Keith R. Kernspecht a démontré de manière systématique, l’inefficacité d’autres systèmes comme le Taekwondo, le Jiu Jitsu, l’Aïkido ou le Karaté contre le Wing Tsun.
  • Parmi de nombreux pratiquants d’autres sports de combats, ses théories ont été qualifiées selon les explications données dans “On single combat” ou “Blitzdefence” (“Défense éclair”) comme “en partie pseudo-scientifique”, étant donné la combattivité peu réelle que comportent beaucoup « d’arts martiaux » incapables de reconnaître leur inefficacité face à la méthode scientifique et efficace du Wing Tsun.
Bibliographie sélective :
  • Inneres wingtsun! - kurs-buch (2014)
  • Die Essenz des WingTsun - Jenseits von Techniken (2013)
  • WingTsun Blitzdefence (2000)
  • On Single combat (1997)
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6 commentaires:

  1. Son premier livre est très intéressant. Une étude sur son wing tsun et sur le combat de rue en général.Blitzdefense m'a moins marqué. C'est une présentation de son système de l'époque avec l'idée de la garde cachée reprise plusieurs fois depuis. Kernspecht est un grand théoricien des arts martiaux. Ses études sont, je le redis, très intéressantes.

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    1. Je n'ai (pour le moment) pas lu ses écrits, si ce n'est des extraits. Le peu que j'en ai vu m'a effectivement semblé intéressant. Il prépare d'ailleurs un nouveau livre.
      Au-delà de la théorie, c'est également un combattant expérimenté.

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  2. Kernspecht est effectivement un théoricien intéressant des arts martiaux, mais c'est aussi -et sans doute d'abord- un entrepreneur qui a développé une marque déposée (WT au lieu du wing chun traditionnel), avec beaucoup de talent d'ailleurs.
    Quant à l'efficacité auto-proclamée du WT, elle n'a jamais été démontrée dans des combats réels. Où sont les victoires du WT dans des compétitions d'arts martiaux ? Pourquoi AUCUN combattant professionnel de MMA ne revendique-t-il cet apport technique ? On sait que ces combattants, dans une optique complémentaire, travaillent essentiellement la boxe anglaise, la boxe thaï, la lutte, le JJB, éventuellement le judo et le karaté... mais le WT, jamais.

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    1. C'est un sujet qui a été mainte et mainte fois débattu :) ! Souvent la réponse est "le wing chun n'est pas un sport de compétition". Pour ma part j'ai eu peu à m'en servir dans des combats réels, mais étant toujours en un seul morceau je suppose que c'est assez efficace pour mes besoins :).

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  3. Merci pour votre réponse.
    L'argument "Le wing chun" n'est pas un sport de compétition" me rappelle celui de l'aïkido (et j'ai moi-même été passionné par l'aïkido, que j'ai pratiqué durant près de dix ans). L'idée du dépassement de la confrontation pour essayer de promouvoir une vision plus collaboratrice entre tori et uke est intéressante (au moins est-elle théorisée et élevée au rang d'idéal par l'aïkido, ce qui n'est pas le cas du wing chun et encore moins du WT), mais elle sert trop souvent d'"excuse" pour fuir l'épreuve du réel qu'est le combat. Cela me fait penser au prétendu nin-jutsu, au Yellow Bamboo et autres systèmes qui reposent avant tout sur le charisme d'un maître (à penser).

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    1. A mes yeux il n'est pas question de dépasser la confrontation. Le wing chun ne m'a pas été enseigné comme un sport mais comme une technique de self défense, mais certains ont commencé à développer un aspect compétition qui devient intéressant (tant sur l'aspect combat que l'aspect tao). Les temps changent, les choses évoluent. Pour ma part si je me suis mis à la compétition c'est parce que j'avais le sentiment qu'il me manquait quelque chose dans ma pratique et je ne regrette pas un instant mon choix parce que le monde de la compet' m'a énormément apporté sur de nombreux points : mental, physique, humain, technique :) !

      Je me souviens d'un échange sur Facebook entre plusieurs pratiquant d'arts martiaux où certains objectaient qu'avec des gants (de boxe je suppose, je ne sais plus) ils ne pouvaient pas réaliser la majeure partie de leurs techniques. C'est vrai, mais au final en compet' on joue tous avec les mêmes règles, alors on s'adapte, et on se surpasse en adaptant sa technique au cadre imposé :).

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