Merci à Renaud pour sa traduction de ce texte. Vous pouvez retrouver son blog à cette adresse !
Évidemment la situation n’est pas sans nuance. Les premiers cours de Bruce Lee, en particuliers à Seattle, sont révolutionnaires quant à leur diversité, d’origines et de genres. Et le code selon lequel les arts martiaux chinois sont exclusifs existe depuis des décennies et se rappelle à Bruce à divers moments, au début de sa carrière. Ce code tombe cependant en désuétude dans les années 60. En fait, en 1965 (peu de temps après le combat entre Bruce Lee et Wong Jack Man), Ark Wong, un maître respecté de kung fu de Los Angeles, donne une interview et s’offre la une du magazine Black Belt : il se déclare explicitement ouvert à tout type d’élèves qui veut bénéficier de son enseignement.
Aussi concret que le code d’exclusion
ait pu être, les pratiquants de la Baie, y compris des proches de Bruce, sont
plus que sceptiques à l’idée que la raison principale du combat réside dans
celui-ci. « Ça n’a jamais été le sujet », résume Leo Fong, un vieux pratiquant
polyvalent qui connaît bien le contexte. « Ça avait surtout à voir avec la
personnalité de Bruce ».
La démonstration de Bruce Lee à l’ouverture du Long Beach Tournament en août 1964. Un moment important dans sa carrière (c’est là qu’il est remarqué par Hollywood). On oublie qu’il y délivre aussi un discours cinglant devant une foule internationale de pratiquants (Photo : Barney Scollan)
La démonstration de Bruce Lee à l’ouverture du Long Beach Tournament en août 1964. Un moment important dans sa carrière (c’est là qu’il est remarqué par Hollywood). On oublie qu’il y délivre aussi un discours cinglant devant une foule internationale de pratiquants (Photo : Barney Scollan)
Le
dissident
Début 1964, Bruce commence à amplifier
ses premières critiques à l’encontre de styles et de techniques « inefficaces
», et réalise des conférences qui mettent en scène ses réticences et sa répartie
cinglante à l’encontre des « nageurs qui apprennent à nager hors de l’eau » et
du « désordre des arts classiques ». Par opposition, il fait référence à son
approche personnelle comme d’une démarche « scientifique du combat de rue». Il
prend l’habitude de présenter différents styles et de démontrer méthodiquement
pourquoi ils ne fonctionnent pas en situation de combat réel. L’un des styles,
dont il aime faire la démonstration pour le démonter, est le style Shaolin du
Nord, alors qu’il commence à diffuser ses points de vue devant de larges
auditoires qualifiés.
Août 1964, en ouverture du tournoi de
Long Beach, organisé par Ed Parker, Bruce prononce un discours cinglant qui
dénigre plusieurs styles existants, ainsi que des exercices communs comme la
position du cavalier. « Il est juste venu pour se foutre de la poire de tout le
monde » explique Barney Scollan, un participant du tournoi, alors âgé de 18
ans. Alors que son apparition à Long Beach est souvent dépeinte en terme
positif, ceux qui sont présents en gardent le souvenir d’une démonstration
clivante, dont une moitié de l’auditoire perçoit la prétention et l’arrogance.
Clarence Lee, professeur de karaté expérimenté, se souvient : « les gars
faisaient presque la queue pour se battre avec lui après sa démonstration ».
Fin
de l’été 1964. Bruce accompagne Diana Chang Chung-wen, star de Hong Kong (la “Mandarin
Marilyn Monroe”) sur sa tournée le long de la côte Ouest pour la promo de son
dernier film. La tournée les mène au Sung Sing Theater, au cœur du Chinatown de
San Francisco, où les pratiquants d’arts martiaux sont furieux des
démonstrations et des conférences de Bruce. (Photo : UC Berkeley)
Quelques semaines plus tard, devant la
salle comble du Sung Sing Theater, en plein cœur du
Chinatown de San Francisco, Bruce
présente une démonstration similaire, et va même plus loin, en attaquant
nommément Lau Bun et TY Wong, « des vieux tigres édentés ». C’est un affront considérable
de la part d’un jeune pratiquant à l’égard de deux membres très respectés de la
communauté.
A ce stade, la confrontation est
logiquement inévitable, d’autant plus si on considère que Bruce a déjà été
défié à Seattle quelques années plus tôt pour des raisons similaires et sans ce
niveau de provocation de sa part et le duel se fonde aussi sur le contenu de
ses démos : un pratiquant de karaté, Yoichi Nakachi, déjà en désaccord avec les
avis de Bruce sur les arts martiaux, le défie avec insistance. Il le poursuit
durant des semaines. Quand les deux se rencontrent enfin, Bruce l’anéantit avec
une série rapide de coups de poings et un coup de pied qui le met à terre, le laissant
inconscient avec une fracture du crâne. Curieusement, l'affaire ne fait pas de
bruit, alors qu’elle devrait faire l’objet d’une étude approfondie.
Bruce
Lee avec son élève Barney Scollan à Oakland, où Bruce s’est installé avec ses
cours, dans le garage de James Lee. Avant cela et sur une courte période, il
utilise un autre lieu (sur Broadway Avenue) où le combat avec Wong Jack Man a
lieu. (Photo : Barney Scollan)
Très intéressant, il est vrai que le personnage semble parfois un peu arrogant, mais extrêmement doué et travailleur également.
RépondreSupprimerEffectivement, c'est l'impression que cela me donne. Ne l'ayant pas connu je ne peux me baser que sur ce que je lis et vois dans les vidéos où Bruce Lee apparait.
SupprimerConcernant l'arrogance, lorsqu'on souhaite percer et se faire reconnaitre ou faire rayonner sa pratique, sans doute est-ce nécessaire de l'être un minimum.
Bruce lee reste pour moi le meilleur de tous
RépondreSupprimerBruce Lee le meilleur de tous combattant son unique rival en duel réel et unique combat il remporta contre son rival le maître wong jack man disciple aussi de tio man
RépondreSupprimerOn ne sait pas trop qui a remporté le combat
SupprimerJe souhaite que ce soit Bruce Lee .
.
En effet on ne sait pas trop mais est-ce important tant d'années après ?
SupprimerOn est aveuglé par les personnages de Bruce Lee dans tous ses films, on lui attribue les qualités et les compétences de ces personnages. Pourquoi devrait-il être un grand combattant ou un grand technicien? Il à fait de superbes films pour l'époque. Il à fait franchir l'entrée des écoles d'arts martiaux à de milliers de personnes à travers le monde. Pourquoi lui reprocher de ne pas avoir inventé un remède une maladie rare? pourquoi lui reprocher les trais de caractère qui lui ont fait de lui une star de cinéma.
RépondreSupprimerTrès Très athlétique, un acrobate impressionnant, une star mondiale de cinéma, un type qui à créer son propre art martial qui à rencontré un succès mondiale, çà devrait pouvoir suffire, sans vouloir en faire le meilleur pratiquant ou la personne la plus vertueuse.
Encore merci Sihing Orphée pour tous tes articles très intéressants et pardon pour toutes mes fautes d'orthographe.
J'ai essayé de faire un plus long commentaire que d'habitude vu le temps que tu dois mettre à écrire tes articles.
Merci à toi pour ce commentaire qui rejoint ma pensée au sujet de Bruce Lee :
SupprimerUn excellent danseur, un athlète, sans doute un génie des arts martiaux, mais aussi un être humain et non pas une sorte de divinité invincible.
Je comprends l'admiration qu'ont certains pour lui, je suis reconnaissant pour tout ce qu'il a permis pour les arts martiaux mais je vois trop souvent des personnes convaincus qu'il vaincrait n'importe quel combattant actuel (ou passé), mais ça on ne le saura (malheureusement) jamais.
Ceci étant dit, chacun est libre de penser ce qu'il veut au sujet de Bruce Lee, je ne juge pas du tout l'admiration qu'on peut lui vouer (et je la comprends) :). A chacun de se faire son opinion sur ce personnage incontournable lorsqu'il est question des arts martiaux.
Bonjour
RépondreSupprimerPour moi Bruce lee est une reference pour les arts martiaux et je me sers de cette reference pour enseiger et progresser dans ma pratique...Bonne continuation pour les articles bien fournis.
tao wushu 65
tao wushu 65
Merci pour ce message Gaston ! Bonne continuation à vous aussi :) !
SupprimerBruce Lee est le meilleur art martial de tous les temps
RépondreSupprimer