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Partie 1 ● Partie 2
L’article suivant a été réalisé par Bruce Lee en 1969 pour le Black Belt magazine.
Traduction réalisée par mes soins.
SEQUENCE DE ROULEMENT DU CHI SAO : les photos suivantes montrent l’écoulement continu et la plénitude de l’énergie dans les bras. Les flèches indiquent la direction des mouvements.
Apprendre le
Chi Sao correctement requière un instructeur expert qui guide l’étudiant pas à
pas et l’abreuve avec le flux correct, comme un générateur qui alimente une
batterie avec de l’électricité. Entre les mains d’un novice, le Chi Sao peut se
transformer en une lutte saccadée, se débattant de haut en bas et de gauche à
droite. Une telle pratique empêchera non seulement la compréhension, mais
conduira également à un contre immédiat de la part d’un adversaire affuté.
Faire circuler l’énergie correctement à travers sa main est comme l’eau qui s’écoule
à travers un tuyau. Si l’eau est allumée et éteinte, le tuyau sera pris de
mouvements saccadés. Lorsque nous étions au lycée (high school) dans les années
50 à Hong Kong, nous pratiquions tous les jours durant les pauses et après l’école.
Pour autant il n’y avait pas un flux constant d’énergie dans nos bras et il en
résultait que notre énergie était spasmodique, causant la pénétration par nos
partenaires, particulièrement lorsque nous tournions et roulions.
Depuis les
positions du Chi Sao, chaque pratiquant essaie de marquer des points sur son
partenaire. Avec l’énergie qui s’écoule, le défenseur “flotte” et “dissout” la
force de l’adversaire, à la manière d’un bateau se lançant en toute sécurité
entre les vagues turbulentes, afin “d’emprunter” la force de l’attaquant pour “compléter”
son contre. Au regard de cela, les deux pratiquants sont en fait les deux
moitiés d’un tout.
UTILISER L’ECOULEMENT DE L’ENERGIE :
Ted Wong (en noir) essaye de créer une ouverture en poussant la main de Bruce
Lee vers l’extérieur. Physiquement, il semble y avoir une ouverture, mais en
fait l’énergie de Bruce s’écoule de son coude et dévie l’attaque. Ted peut
contrer la force de Bruce également s’il fait rouler sa main avec l’énergie qui
s’écoule.
A l’exception
de la position à une main, toutes les autres, dans le Chi Sao, se pratiquent
avec le coude rentré. Cette position avec le coude rentré est importante dans
le Wing Chun puisqu’elle agit comme un amortisseur ou comme un déflecteur,
servant de force auxiliaire si le poignet ne parvient pas à détecter l’augmentation
soudaine de la pression résultant de l’attaque de l’adversaire. La position
avec le coude rentré est la marque d’un pratiquant du Wing Chun. Le coude est
le centre immobile – pas dans le sens de mort – qui ne cède pas, tandis que l’avant-bras
et la main sont flexibles dans leurs adaptations et changements. Les mains dans
le Chi Sao doivent être douces mais ne pas céder, énergiques et fermes mais pas
dures ou rigides.
Certains
peuvent classer le Wing Chun comme un style doux, bien que je n’aie jamais cru
à de telles séparations. Quoi qu’il en soit, en le comparant à d’autres styles
dits doux, le Wing Chun est plus économique en structure. De plus les
différentes positions de main qui peuvent être utilisées dans la pratique du
Chi Sao le rendent très versatile. De façon offensive, le Chi Sao du Wing Chun
utilise principalement une énergie droite allant vers l’avant ;
défensivement, il utilise des déviations en arc, ainsi que des lignes droites
et pénétrantes. Le pratiquant du style Wing Chun reste dans le noyau, laissant
son adversaire se déplacer autour de la circonférence. Il apprend aussi à voir
les mouvements de son adversaire de manière plus économique, c’est-à-dire à ne
pas sur-réagir avec des mouvements superflus, mais en se déplaçant directement
du centre vers l’extérieur, ou juste assez de l’extérieur vers l’intérieur,
avec son axe central protégé par son coude.
Le Chi Sao du
Wing Chun, particulièrement avec l’écoulement de l’énergie, contribue à la
formation complète de l’artiste martial. Cependant, il ne doit pas être
considéré comme une panacée, un remède miracle, mais comme un moyen de parvenir
à ses fins. Certains pratiquants considèrent à tort le Chi Sao comme une
méthode de combat, ce qu’il n’est pas. Il s’agit plutôt d’un entraînement pour
servir de guide dans l’apprentissage d’un style en particulier ; c’est-à-dire,
pour une position correcte du Wing Chun, pour l’étude des lignes et angles
économiques et, surtout, pour la culture du ressenti d’un flux d’énergie
constant.
Vers l’avant pour pénétrer / Désengager
lorsqu’on est poussé
Rouler pour dévier / Saisir pour
immobiliser
très intéressant. Et "oui" le chi sao est quelque chose de difficile, de mystérieux, et j'apprécie de lire "Certains pratiquants considèrent à tort le Chi Sao comme une méthode de combat, ce qu’il n’est pas" car c'est exactement ce que je pense (et dis)
RépondreSupprimerC'est autant une méthode de combat que les échecs sont une technique de guerre :). On peut s'affronter en pratiquant le chi sau/chi sao mais ça n'est pas une méthode de combat.
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