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dimanche 5 juin 2022

[eskrima] René Latosa

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Aujourd’hui j’ai appris le décès de Grand Maître René Latosa, je souhaitais donc lui rendre hommage en parlant un peu de qui il avait été au travers d’un article.

Grand Maître René Latosa a été un instructeur d’escrima durant plus de 40 ans. Il a débuté l’entraînement en 1968 dans la première Escrima Academy ouverte par Angel Cabales (fondateur du système Cabales Serrada Eskrima) et Maximo Sarmiento (fondateur du système Kadena de Mano) dans sa ville natale de Stockton en Californie. Il a eu l’opportunité d’apprendre de différents instructeurs en plus d’Angel et Maximo, comme Leo Giron (fondateur du système Bahala Na) et Dentoy Revilar (qui l’a formé au Serada-Largo-Decuertas Eskrima), deux instructeurs de renommée internationale. Par la suite il a étudié de façon intensive plusieurs systèmes de combat philippins auprès de son propre père qui a gardé son savoir secret jusqu’à ce qu’il estime que son fils était prêt à apprendre (nous en reparlerons prochainement sur ce blog).
 
Le système martial philippin que René Latosa a développé et enseigné est simplement une méthode pour éduquer le pratiquant sur la façon de comprendre son corps en relation avec le mouvement. Son système est un mélange des attributs qui font que les nombreux systèmes différents d’arts martiaux philippins sont similaires.
 
Le système basique s’appuie sur cinq concepts : l’équilibre, la concentration, la puissance, la vitesse (timing et distance) et la transition (passer d’une technique à une autre). Le pratiquant doit comprendre ces concepts, les appliquer aux techniques, et les adapter aux situations avant, pendant et après un combat. Il réalise alors ce qu’il (et son corps) peut faire dans une situation donnée, et à se reposer sur ses techniques. C’est la personne derrière les techniques et non la technique qui font que cela fonctionne. René Latosa aimait mélanger des mouvements simples avec des concepts complexes, créant un chemin ou les élèves devaient réfléchir plutôt que copier.
 
Lorsqu’il a quitté Stockton, René Latosa a eu l’opportunité de présenter l’art martial philippin à
différentes équipes du SWAT ainsi qu’aux forces de sécurité aérienne en Virginie lorsqu’il faisait partie de l’Air Force.
Par la suite, il a été en poste en Europe où il fut la première personne à introduire et enseigner les arts martiaux philippins en Angleterre et en Europe. Il a également écrit un livre en anglais et en allemand, passé trois ans à développer l’Escrima en Angleterre et en Europe et finalement dirigé la plus grande organisation d’Escrima en Europe. Habitué à être sur plusieurs fronts, il a fait tout cela en servant dans l’US Air Force où il jouait également au football tout en faisant partie de l’équipe de boxe.
 
Vers 2008 il a voyagé à travers les USA et l’Europe, donnant des séminaires et, étant toujours multitâches, il exerçait à temps plein en tant qu’administrateur adjoint des services de gestion à l’autorité de logement de San Francisco, ce après avoir pris sa retraire du gouvernement fédéral.
René Latosa a également été marié et eu trois filles.
 
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dimanche 22 avril 2018

Interview de Keith R. Kernspecht [partie 2]

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Partie 1 Partie 2

Traduction par Renaud, merci à lui !

On a noté que les différents disciples de Yip Man ont chacun leur façon d’épeler wing chun. Avez-vous trouvé des différences dans leur façon de l’enseigner ?

Sifu Kernspecht, les années passent mais il reste un colosse
Seul Leung Ting est mon sifu. Quand j’ai exploré une demi-douzaine de méthodes d’autres professeurs, c’était sans intérêt par rapport aux 30 années d’enseignements de Yip Man.

L’enseignement de Yip Man a-t-il évolué selon vous avec le temps ?

Les élèves de haut niveau de Yip Man se sont toujours pris la tête sur ses “vraies” méthodes d’enseignement. Ils prétendent détenir chacun la seule et unique méthode, laissant entendre que les autres ne l’ont pas. Je ne me sens pas qualifié pour juger des déclarations de mes maîtres et de mes ainés. Je pense que Yip Man enseignait différemment à 30 ans, à 50 ans, quand il était moins fort mais plus expérimenté… Ses premiers étudiants pourraient insister sur des mouvements directs et puissants, alors que ses derniers élèves seraient plus enclins à voir l’art de Yip Man comme quelque chose de doux et de très sophistiqué.

Sur ce que je sais, je peux distinguer plusieurs phases dans son enseignement, du coup j’aime penser que l’authenticité d’une version n’exclut pas l’authenticité de l’autre. Et je crois que si on peut parler de différents styles à propos de karaté (shotokan, wado, goju…), on peut parler de différents styles Yip Man. Mais c’est mon avis personnel.

Pouvez-vous donner une idée à nos lecteurs de ce qui est spécial à propos du wing tsun que vous pratiquez ?

C’est une méthode complexe qui peut donner à quelqu’un de plus faible (homme ou femme) une chance de terrasser un adversaire plus fort et plus lourd.  La méthode Leung Ting telle que je la comprends est fondée sur deux principes simples. Elle n’est pas fondée sur des techniques ou des combinaisons prédéfinies. Il n’y a pas de techniques fixes. Deux mains, celle devant, la man sau (le bras antenne), et celle derrière, la wu sau (à l’arrière, celle qui protège), qui sont dirigées vers la ligne centrale de l’adversaire.

Les bras ont la qualité de bâtons en rotin, flexibles, qui se déplient comme des ressorts comprimés qu’on libère, et dans les bras, et le corps, c’est une même énergie qui circule, prête à être libérée. Si l’ennemi tente de toucher une partie vitale de notre corps, il ne peut le faire qu’en entrant premièrement en contact avec ces bras. Si le contact est seulement léger, et que la poussée se fait sans la poussée du coude, le bras du wing tsun, porté par ce flux d’énergie constante, ne sera pas empêché et pourra se diriger directement vers l’adversaire et sa ligne centrale. Dans ce cas, pas de techniques prédéterminées, juste la formule du wing tsun : frapper (thrust forward) où la voie est dégagée.

Dans le cas où la défense ou l’attaque est assez puissante pour plier ou dégager les bras qui défendent (qui doivent être souples comme du rotin), nous laissons nos bras et notre corps se déformer selon la direction et la puissance dictée par l’adversaire. Mais nous gardons le contact avec lui et son bras. Nous nous collons à lui pour avoir une chance de contrôler sa propre force et l’utiliser pour contre-attaquer. Le flux de notre énergie est constant et tourné vers l’adversaire, et s’il laisse le moindre vide, le moindre écart,  nous pourrons y pénétrer sans y penser, c’est l’autre formule du wing tsun : “reste en contact avec le bras de l’adversaire s’il est plus puissant”. Pour moi le wing tsun, c’est ces deux principes. Les mouvements résultent en fait de ceux de l’attaquant, qui change la forme de nos bras et de nos jambes en fonction de sa propre attaque ou défense.

Bruce Lee disait cela aussi, que ses techniques dépendaient de celles de son adversaire ?

Oui en ce sens, ses principes sont ceux du wing tsun, du taoïsme plus généralement.

Je peux comprendre que ces concepts fonctionnent pour la défense, mais qu’en est-il de l’attaque ? N’a-t-on pas besoin de notre propre puissance ?

La force du wing tsun est douce. Mais par ce terme, nous ne parlons pas de quantité mais de qualité. Douce comme qualité caractéristique d’une force souple, jaillissante. Le contraire serait “dure”, “rigide”. Mais la force du wing tsun peut-être aussi puissante qu’une force rigide. On ne doit pas se méprendre, “doux” ne veut pas dire “faible”, ni “dur”, “fort”.

Vous qui êtes une force de la nature, haltérophile à la base, ne tendiez-vous pas naturellement vers un style dur ?

Pas nécessairement. Je vieillis en plus. Mes muscles peuvent toujours supporter 180 kilos, mais mes tendons et mes articulations peuvent me jouer des tours avec l’âge. Personne ne peut indéfiniment accroître sa force. Mais en suivant une voie douce et souple, je crois que je peux et vieillir et devenir plus efficace. C’est l’avantage d’un style de combat qui ne repose pas sur la force, le poids ou la vitesse.

Sifu Kernspecht levant 200kg à la presse verticale

Que pensez-vous du jeet kune do ?

Malheureusement, je n’ai pas eu la chance de voir Bruce Lee en action. Mais du coup je n’ai pas manqué d’étudier avec le premier élève de Bruce Lee qui est aussi devenu son assistant. Ce que j’ai appris est une méthode d’attaque très efficace et très particulière qui m’a semblé être une interprétation personnalisée, modifiée, simplifiée du wing chun que Bruce Lee avait appris auprès de Yip Man. 

En plus du wing tsun, vous enseignez les arts martiaux philippins. 

J’ai vu des photos de pratiquants d’escrima dans des magazines étrangers et mes yeux de pratiquant de wing tsun y ont vu une logique dans leurs mouvements. A partir de 1977, j’ai invité René Latosa de San Francisco et Bill Newman de l’International Philippine Martial Arts Society à venir nous enseigner ces arts martiaux régulièrement.

Encore une question Mr Kernspecht, est-il possible pour des étudiants américains de venir étudier dans votre château ? 

Bien sûr, ils peuvent m’écrire en anglais à l’EWTO c/o Mr Kurt Witt, Kantstrasse 6, D-2448 Burg Fehrmarn, West Germany.
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