dimanche 12 juillet 2015

Ng Mui [partie 2]


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Partie 1Partie 2


  • Ng Mui et la creation du Wing Chun selon Yuen Kay Shan, Cheung Bo, Chan Gar (famille Chan) et Cho Gar (famille Cho) : 

Selon les traditions orales et écrites de Sum Num (l’héritier de Yuen Kay Shan) et de la famille Cho, Ng Mui était une nonne bouddhiste de shaolin qui enseigna une version améliorée du Bak Hok Kuen (la boxe de la grue blanche) à Miu Shin dans la province de Guangxi. Miu Shin aurait alors combiné cette boxe à celle du serpent qu’il pratiquait déjà, créant par la même occasion le Wing Chun kuen. Cette technique, Miu Shin l’aurait enseigné à Yim Yee, qui à son tour l’aurait transmis à sa fille et à son gendre, Wing Chun et Leung Bok Cho. Leung Bok Cho aurait ensuite transmis cette version du Wing Chun sur les Hung Suen Hei Ban (l’opéra des jonques rouges).

Dans la tradition orale, Sum Num dit que d’après Cheung Bo, le Wing Chun serait dérivé du weng chun de la grue blanche de Fujian, qui aurait alors été enseigné jusque dans la province de Guangdong où cet art se serait retrouvé sur les jonques rouges. Dans ses écrits, Cheung Bo signifie également que le fondateur du weng chun bak hok kuen est aussi celui qui fonda sa branche du Wing Chun. Il en serait de même pour les élèves de Chan Wah Shun qui auraient également le fondateur du weng chun bok hok kuen parmi leurs ancêtres martiaux.

  • Tradition générale sur Ng Mui :

Ng Mui aurait fait partie des cinq aînés, tous ayant survécus à la destruction de leur temple shaolin par la dynastie Qing. Elle aurait été maîtresse dans plusieurs arts martiaux de shaolin, tels que les arts martiaux Wudang et le Yue Fei Kuen, l’art de la famille Yue Fei. On dit également qu’elle aurait fondé ou participé à la fondation du Wǔ Méi Pài, du Wing Chun kuen, du style du dragon, de la grue blanche et du Hung Kuen aux cinq formes (une forme de Hung Gar).
On l’associe à plusieurs endroits, tels que les temples de shaolin de Henan et de Fujian, les montagnes Wudang dans l’Huei, le mont Emei dans le Sichuan, un supposé temple de la grue blanche, les montagnes Daliang sur la frontière entre le Sichuan et le Yunnan, le mont Tai Leung, ainsi que d’autres localisations dans le Guangxi et le Guangdong.

Selon le folklore, elle serait la fille d’un général Ming.

Une autre légende dit que l’art martial de la nonne aurait une origine différente. Le célèbre général Ngok Fei (Yue Fei) de la dynastie des Song aurait créé différents arts martiaux, dont le Xingyiquand (une forme de boxe de l’intention), le Yingzhaopai (un style où on combat comme si on possédait les serres de l’aigle) et le Ngok Ga Kuen (la boxe de la famille Ngok). Le Ngok Ga se serait répandu dans différentes zones et dans l’une d’elles se trouvait un temple taôiste sur le mont Emei. Là, les prêtres se transmirent cet art de génération en génération. Deux des disciples du temple qui héritèrent de ce style se nommaient Bak Mei (sourcils blancs / Pak Mei) et Ng Mui (cinq prunes). Bak Mei en vint à créer le style qui porte son nom, le Bak Mei Kuen, quant à Ng Mui elle transmit sa technique à des gens qui la nommèrent finalement Wing Chun Kuen (la boxe du printemps radieux).

On dit de Ng Mui qu’elle serait également la fondatrice de nombreuses autres techniques, dont le Mui Fa Kuen (la boxe de la fleur de prunier), le Lung Ying Kuen (la boxe de la forme du dragon), le Chu Ga Tong Long (la mante de la famille Chu), le Gao Kuen (la boxe du chien), le Bak Hok Kuen (la boxe de la grue blanche), le Ng Mui Pai (la boxe des cinq prunes) et donc le Wing Chun Kuen.
Il y a également des variations de l’histoire, dans laquelle elle serait une nonne de shaolin du Fujian plutôt que de Henan, ou une taôiste du Wudangshan de Hebei.

  • Ng Mui dans la tradition des cinq formes du Hung Kuen :

Il se dit que la boxe des cinq formes (les cinq animaux : tigre, grue, ours, cerf et singe) aurait été créée conjointement par Ng Mui et Miu Hin, un disciple du monastère de Siu Lam. A travers une observation minutieuse et un peu d’imagination, ces deux experts du kung fu imitèrent les mouvements d’animaux. La façon dont ils sautaient, comment ils utilisaient leurs ailes, leur mâchoires, leurs griffes, leurs pattes ou leur bec, comment ils s’enroulaient, chargeaient ou battaient en retraire et ainsi tous deux créèrent ce kung-fu à partir de mouvements d’animaux, adaptés aux humains.

  • Ng Mui dans la tradition du style du dragon :

Selon les pratiquants de ce style, Ng Mui aurait créé ce style et serait l’une des derniers membres du temple de shaolin avant sa destruction qu’ils estiment à 1570. Le style du dragon aurait été créé au sein du temple de shaolin de Henan vers 1565.

  • Ng Mui dans la tradition du Wǔ Méi Pài :

En tant que fille d’un général Ming de la cour, Ng Mui put jouir d’une excellente éducation, digne de son rang, mais aussi recevoir le meilleur des entraînements aux arts martiaux. Le style qu’elle développa était davantage orienté vers le combat que vers la performance, ce qui sied davantage à une fille de soldat. La jeune femme était en voyage lorsque ses parents furent tués par les Mandchou durant leur prise de la capitale Ming. Elle trouva alors refuge au sein du temple de la gue blanche, que la légende situe dans la province de Kwangsi, où elle devint une dirigeante de la lutte contre les Qing. Ng Mui conduisit plusieurs raids contre les palais Mandchou et assassina même l’un de leurs princes.

Afin de protéger son style de combat des espions Mandchou, elle ne l’enseigna qu’au sein du temple de la grue blanche. Sa technique était déjà totalement développée au sein du palais impérial des Ming, avant qu’elle n’entre au monastère. Elle aurait également inventé une méthode d’entraînement sur des poteaux qui, enterrés partiellement dans le sol à différentes profondeurs permettaient de travaille l’équilibre et la force dans les jambes (ce qui n’est pas sans rappeler le meihuazhuang).

Durant le temps qu’elle passa au temple shaolin de la grue blanche, Wu Mei (donc Ng Mui en cantonais) appris la forme de la longévité de Bodhidharma ainsi qu’une forme appelée “Bodhidharma’s Sinew Change Classic”. Sinew signifie tendons mais je ne saurais traduire le nom de cette forme. Toujours est-il qu’elle incorpora des mouvements de Chi Gung (Qi Gong) à sa méthode. Cet entraînement interne avancé lui fit passer son art martial à l’état d’art interne, ce qui lui permit de produire les “cinq trésors” :
- Tung Tiu Yiu, la colonne (vertébrale) du roseau souple ;
- Bak Fu Bui, le dos du tigre blanc ;
- Mo Yin Kuen, les mouvements informes ;
- Tiet Tsien Lien Wan, le retour continu du fil d’acier ;
- Ji Dong Lik, la force automatique.
Ainsi que les “cinq transformations du souffle” :
- Hung Hei, atmosphere;
- Hei, souffle ;
- Hei Gung (Qi Gong), le travail du souffle
- Dien Gung, l’effort électrique (?) ;
- Shen Gung, la force de l’esprit.

Wu Mei n’utilisa pas de formes basées sur les animaux.

  • Ng Mui dans la tradition de la grue blanche tibétaine :

Selon la généalogie de la grue blanche du tibet, Ng Mui serait le nom chinois de la moniale Jikboloktoto, qui serait la dernière génération avant Sing Lung qui apporta cet art à Guangdong.

Apparition dans les médias :
- Films :
            Wing Chun (1994), avec Cheng Pei-pei
            Gong fu yong chun (2010), avec Kara Hui
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