Certains
l’auront peut-être compris en voyant la nouvelle bannière, cette année j’ai
décidé de ne plus parler uniquement de wing chun. Je consacrerai donc certains
articles à l’eskrima, un autre art martial auquel je me suis intéressé, à une
fréquence encore indéterminée. L’article qui suit se veut assez synthétique et
est en très grande partie inspiré de celui sur wikipedia qui me semblait un bon
point de départ.
Et l’eskrima, qu’est-ce que c’est ?
Le kali arnis
eskrima est un groupe d’arts martiaux originaires des Philippines et faisant
partie du silat FMA (Filipino Martial Arts).
Cette technique
se pratique principalement avec des armes : bâtons, courts ou longs,
couteaux, machettes, et parfois même le fouet, des sarongs, des haches ou
encore des armes de jet. Principalement, mas pas seulement puisque cet art
martial possède également des techniques à mains nues.
En wing chun on
commence à mains nues pour finir par l’apprentissage des armes, en eskrima
c’est l’inverse, ce qui en fait un binôme d’arts martiaux assez intéressant
permettant de travailler ces deux aspects dès le départ.
Kali, arnis, eskrima, trois mots un seul art
Kali est un terme
qu’on retrouve principalement en Europe et aux USA. Très populaire en dehors
des Philippines et du fait de l’influence de certains pratiquants étrangers,
cette appellation est à présent acceptée au même titre qu’arnis et eskrima.
Ce terme est
apparu dans les années 60 et son origine demeure incertaine. Il pourrait venir
des mots Cebuano “ka”, désignant les mains (ou le corps en fonction du
contexte) et “lihok” qu’on peut traduire par mouvement.
Les termes arnis
et eskrima venant de l’espagnol, l’emploi du terme kali peut être vue comme un
retour vers une désignation plus philippine, le terme originel ayant disparu.
Arnis dérive du terme
arnes, signifiant harnois en espagnol. Ce terme est apparu aux Philippines
durant la seconde moitié du XVIe siècle, en même temps que les Espagnols.
C’est en
observant la méthode de combat pratiquée par les indigènes portant des gantelets
décorés, que les Espagnols commencèrent à parler d’arnis de mano pour la
pratique à mains nues et arnis de armas pour la pratique au bâton ou avec des
lames.
Eskrima, les techniques
de combat à la machette et au kriss se sont mélangées avec celles de l’escrime
espagnole utilisée par les conquistadores, en particulier le combat à la
rapière et à la dague : espada y daga. De là vint une évolution du terme
escrima en espagnol.
Le KAE ayant
différentes influences, les termes se rapportant à la pratique son
traditionnellement constitués d’espagnol et de tagalog (l’une des 170 langues
des Philippines) et les pratiquants peuvent être nommés kalista, arnisador,
escrimador ou mangali.
La pratique
Celle-ci, pour
ce que j’en ai vu ou lu, se divise en différentes parties :
- La pratique de
formes, similaire aux tao, dans le style que j’ai pratiqué nous avions deux
formes : une comportant les 30 attaques possibles et une seconde
enchaînant différentes techniques ;
- Des assauts
codifiés ;
- Une forme de
chi sao avec les bâtons courts ;
- Du combat
libre ;
- Et bien
d’autres exercices, avec diverses armes.
La pratique
tourne autour de notions d’angles et de concepts géométriques, ce qui n’est pas
sans rappeler le wing chun. Le maniement du bâton ayant pour but d’amener
l’eskrimado à se familiariser avec différentes armes mais aussi la pratique à
mains nues, ce qui inclus des techniques de jambe et de lutte en plus des
techniques de poing.
Un seul art, une multitude de variantes
A ma
connaissance l’enseignement était très familial au départ mais j’ai lu qu’à
partir des années 1930 de nombreuses écoles furent créées, d’origine ethniques
et de localisations diverses et s’affrontèrent même dans des combats
meurtriers, appelés patayan, entre champions. Ces combats furent d’ailleurs
interdits par les Américains dans les années 1950.
En 1969 les arts
martiaux philippins sont révélés au grand public par Donn F. Draeger et Robert
W. Smith dans Asian Fighting Arts.
En 1980 Dan
Inosanto présentera un livre sur les arts martiaux philippins et touchera un
large public. Dan Inosanto choisit comme nom originel de l’eskrima le terme
kali en dépit d’une étymologie incertaine. Le succès du “kali” poussa de
nombreux maîtres eskrimadors à changer le nom de leur système afin d’attirer un
plus large public.
Il se dit qu’il
existe probablement autant de variétés d’eskrima qu’il n’y a d’îles dans les
Philippines. Les Philippines comptent plus de 7000 îlots, mais 11 représentent
plus de 90% de la surface terrestre des Philippines. Cependant plus de 2000
îlots sont habités, ce qui laisse la place pour une bonne variété de styles si
ce précepte est vrai.
Une technique en évolution perpétuelle
Dans son livre
Filipino Martial Culture, Mark V Wiley met en avant la capacité des maîtres eskrimadors
à réécrire continuellement leur système à partir de données communes afin de
s’adapter au monde moderne et aux autres arts martiaux qu’on ne trouvait pas
dans les Philippines au départ. C’est le principe même de l’adaptation :
de nouvelles “menaces” apparaissent et on apprend à les neutraliser.
L’eskrima se
veut un système capable d’affronter des systèmes inconnus. Une qualité qui
implique une complexité pédagogique et, de la part du pratiquant, une bonne
dextérité ainsi que des capacités de réflexion et de synthèse.
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L'escrima, c'est passionnant. Je trouve ça génial. Mais la discipline souffre bcp à mon sens du même problème que le wing chun, à savoir l'endogamie. C'est très bien pour affronter en duel d'autres pratiquants, comme autrefois. Mais en situation de self par exemple, l'utilisation du bâton pour faire mal est bcp plus simple que ça.
RépondreSupprimer:)
Regis