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Faites
entrer l’homme du bâton
Poon Je Kwun |
Des siècles plus tard vécu un homme
nommé Leung Yee Tai. Il travaillait sur les
jonques et son rôle consistait à utiliser un très long bâton pour libérer les
bateaux à fond plat (les jonques), lorsqu’ils s’échouaient sur un banc de sable.
Comme il s’agissait d’une tâche particulièrement difficile, ceux qui la
pratiquaient étaient naturellement très forts. Ces hommes avaient généralement
des postures très puissantes pour se tenir sur le pont tout en utilisant leur
bâton pour diriger la jonque à travers les eaux peu profondes. En plus de ce
rôle sur la jonque, Leung Yee Tai était un expert de la technique des six
points et demi du bâton long qu’il avait appris du moine shaolin Gee Shin.
Un jour Leung Yee Tai fit la rencontre
d’un expert du WingTsun nommé Wong Wah Bo et
rapidement ils devinrent bons amis. Comme tous deux étaient des experts en kung
fu, il ne fallu pas bien longtemps pour qu’ils commencent à échanger leur
savoir. Wong enseigna à Leung le système WingTsun et Leung enseigna à Wong ses
techniques au bâton long.
Lorsqu’ils commencèrent à échanger leur
savoir, ils découvrirent que de nombreux aspects du WingTsun pouvaient être
utilisés pour améliorer la technique des six points et demi du bâton long. De
cette manière, les techniques du bâton long n’ont pas seulement été adoptées
par le système WingTsun, mais elles ont subi un processus de changement,
donnant un système au bâton très différent de la technique originale des six
points et demi du hung gar. Parmi les changements, le plus notable est
l’intégration des concepts et théories du chi-sau
(les mains collantes), ce qui donna naissance au chi-gwun, la méthode d’entrainement
des bâtons collants / s’accrochant.
Lorsqu’un pratiquant de WingTsun utilise
le contact de sa main ou de sa jambe pour détecter les intentions de son
adversaire, avec un bâton long il développe un sens du touché à travers l’arme
elle-même. Lors d’un contact d’arme à arme, le pratiquant de bâton long peut
sentir la faiblesse dans les défenses de son adversaire et glisser à travers
pour le vaincre. De plus la « largeur du portail des mains » (ce qui
signifie la largeur de la prise) était très large dans le bâton long du hung
gar. En WingTsun, la largeur du portail a été rétrécie, mettant une plus grande
distance entre les armes de l’ennemi et la prise sur le bâton (ndt : en
d’autres mots : on garde ses mains à plus grande distance des armes de l’adversaire).
Les techniques des six points et demi du
bâton long ont alors rejoint celles du bart cham do (les huit techniques
tranchantes du sabre) comme les deux seules armes du WingTsun. Il est important
de noter que même s’il n’y a que deux armes dans le WingTsun, elles couvrent un
large éventail de possibilités une fois les concepts sous-jacents compris. Le
bâton représente une seule arme, les doubles couteaux une arme double. Le bâton
est émoussé, mais les couteaux sont aiguisés. L’entraînement au bâton long
enseigne l’utilisation d’une arme extrêmement longue et les couteaux d’une arme
très courte. En appliquant les concepts des armes du WingTsun, un pratiquant
aguerri peut utiliser n’importe quelle arme, outil, ou équipement pour se
défendre, qu’il soit long ou court, émoussé ou tranchant, simple ou double.
De nombreuses années se sont écoulées
depuis Leung Yee Tai, le système WingTsun se transmettant secrètement d’une
génération à l’autre, jusqu’à parvenir au regretté grand maître Yip Man.
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