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Il n’est pas rare dans le milieu
du wing chun kung fu d’entendre que tel maître était un élève « closed
door » (porte fermée) de Yip Man ou bien
que tel autre a appris certains secrets de l’un des disciples « closed
door » du Grand Maître. Mais Yip Man avait-il vraiment de tels
élèves ? Et que signifie réellement cette expression ? Sifu Donald
Mak, professeur réputé de la lignée Yip Man et auteur, se penche sur l’un des
mythes les plus exploités du kung fu.
Texte de Sifu Donald Mak et
Martin Murphy, extrait du magazine Blitz Martial Arts de juillet 2017
Quand on entend le terme cantonnais
gwaan muhn, littéralement « porte fermée » en relation avec le kung
fu, on imagine un groupe d’élèves triés sur le volet, considérés comme les élus
et à qui leur maître apprend des secrets cachés du Wing Chun, à l’exclusion de
tous les autres élèves.
Bien que ce soit vrai à un
certain point, le terme a en fait un sens bien plus profond dans la culture et
l’histoire des arts martiaux chinois.
Dans les temps anciens, en Chine,
les artistes martiaux considérés comme invincibles étaient peu nombreux mais si
un maître développait une technique particulièrement efficace qui lui soit
propre, ou qu’il possédait des capacités exceptionnelles, il devait se soucier
des espions d’autres écoles qui auraient pu lui voler ces techniques et
capacités. Ces maîtres savaient qu’une fois que leur technique personnelle et
unique de combat serait connue par d’autres, elle deviendrait inefficace en
combat car un opposant pourrait se préparer à contrer et annihiler cet
avantage.
Tandis qu’il était courant, dans
les écoles ouvertes de montrer vos techniques, ce que vos ne vouliez pas était
que d’autres voient vos méthodes d’entraînement, et comment vous en étiez
arrivé à un haut niveau dans votre art martial.
Dans de telles conditions, l’assortiment
de techniques montré aux « extérieurs » et aux élèves qui n’avaient
pas encore prouvé leur loyauté envers vous, était souvent d’un niveau peu élevé
et parfois n’était même pas vraiment du kung fu.
Il arrivait même qu’un maître ne
montre tout simplement pas les vraies applications et certains mouvements et
techniques pendant les cours ouverts.
Tout cela prend tout son sens si
on se souvient qu’à cette époque le fait d’avoir un avantage, une
compétitivité, dans les arts martiaux, était d’une grande importance en terme
de survie, pas simplement lors des combats, mais aussi d’un point de vue
économique. Être un bon artiste martial signifiait que vous pouviez en vivre,
protéger votre famille, améliorer votre rang social et obtenir le respect, cela
avait donc un grand intérêt tant social que financier.
De ce fait, quand un maître
enseignait les vraies choses, c’était généralement à un groupe d’élèves
sélectionnés, considérés comme loyaux et à qui on pouvait accorder sa
confiance. Si vous aviez la chance d’être choisi, vous étiez considéré comme un
élève « closed door ». Ceux non concernés n’étaient typiquement pas
des élèves suffisamment anciens, ou qui n’avaient pas gagné la confiance du
maître. Ce système servait aussi à tester à quel point les élèves se sentaient
concernés !
Mais le gwaan muhn avait aussi un
autre sens très important dans les sociétés d’arts martiaux : il se
rapportait aussi à un maître qui n’acceptait plus de nouveaux élèves, souvent
parce qu’il approchait de la fin de sa carrière et qu’il avait débuté le
processus de choix et de formation de son héritier pour ce qui concernait sa
lignée et son style particuliers. On n’annonçait pas publiquement qui serait
cet héritier, et l’entraînement se passait derrière des portes closes, dans le
but de transmettre divers secrets qui pouvaient inclure :
1) la médecine par les plantes et
le Dit da (Le Dit da jow est un liminent utilisé dans les arts martiaux pour
traiter les blessures externes telles les ecchymoses ou les muscles douloureux.
Certaines huiles auraient aussi des propriétés curatives au niveau de l’arthrite
et des douleurs articulaires. Source
wikipedia). Ceci était important car un maître n’aurait pas souhaité que
ses élèves consultent au autre médecin. Il fallait donc qu’il soit apte à
soigner lui même.
Note d’Orphée : nous
reparlerons des dit da jow dans un prochain article.
2) Dim mak (les points vitaux d’acupuncture
qui causent perte de conscience ou dégâts internes). Être capable de blesser ou
tuer un opposant requérait la connaissance des points vulnérables du corps
humain.
3) Les formes et les méthodes d’entraînement.
Les connaissances profondes des formes et méthodes d’entraînement n’étaient
passées qu’à des étudiants en qui on avait confiance de manière à les rendre
capables d’atteindre les plus hauts niveaux ou de développer leurs capacités
inhabituelles (s’ils en avaient). Cet entraînement, généralement, ne concernait
pas un nouveau système entier, mais se focalisait sur les points essentiels ou
l’essence même de certaines formes.
4) Nei gung. Cette culture de l’énergie
interne impliquait un entraînement semblable au tai chi. Le but était de
transmettre des techniques simples mais efficaces pour que l’étudiant bâtisse
son nei gung afin de s’isoler des autres.
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