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dimanche 28 août 2022

Interview de Benny Meng [partie 1]

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Une interview de Sifu Benny Meng par Riccardo Di Vito 
Traduction par mes soins 
 
Partie 1Partie 2 Partie 3

Aujourd’hui, nous rencontrons Benny Meng, fondateur et conservateur du Ving Tsun Museum. Il a beaucoup voyagé à travers le monde pour rechercher les racines de l’Art et étudier les méthodes d’entraînement et les applications employées dans pratiquement toutes les lignées de Wing Chun Kung Fu.
 
Cher Benny, quand as-tu débuté les Arts Martiaux ?
J’ai commencé les arts martiaux à Hong Kong à l’âge de 10 ans, avec le Judo (1972.
 
Avec qui as-tu connu le style Wing Chun ?
J’ai commencé le Wing Chun sous la direction de Sifu Lay Hoi Sung (acteur dans de nombreux films de Wing Chun), un membre de la lignée Jiu Wan (Jiu Wan était un parent d’Ip Man et a étudié avec Chan Yiu Nim, qui est le fils de ChanWah Shun). C’était en 1981, lorsque j’ai voyagé à Hong Kong depuis les États-Unis pour étudier les arts martiaux après le lycée. Lors de ce voyage, j’ai également eu le privilège d’apprendre le Taiji de la Mante, le Kung Fu du Singe et quelques bases de Hung Gar (je peux fournir les noms du professeur pour la Mante et le Singe). Lorsque j’ai quitté Hong Kong pour retourner aux États-Unis, Sifu Lay m’a suggéré de rechercher Sifu Moy Yat. J’ai terminé la lignée Ip Man sous Sifu Moy Yat, devenant disciple en 1986. Avec la bénédiction de Sifu Moy, j’ai également complété le système sous la direction de son frèrede kung-fu, Sifu Ip Ching, et j’ai suivi une formation approfondie avec Sifu Chu Shong Tin, Sifu Ip Chun, Sifu William Cheung et des entraînements avec Sifu Mak Po et Sifu Ho Kam Ming. J’ai aussi interviewé Sifu Leung Ting. En plus de la lignée Ip Man, j’ai eu le privilège de faire des recherches et de m’entraîner dans plusieurs autres lignées de Wing Chun, ce qui m’a donné une vision plus large de l’histoire, du développement, de la philosophie et des méthodes d’entraînement du Wing Chun.
 
Peut-on savoir quelles sont les différences entre ton Ving Tsun et les autres interprétations (Wing Tsun, Wing Tjun, etc.) ?
D’après mon expérience, le système d’Ip Man a disparu avec lui (il n’a laissé aucun document d’enseignement écrit). Chacun de ses élèves avancés entretient et enseigne une expérience unique du Grand Maître. Pour les étudiants débutants, les enseignements des étudiants d’Ip Man peuvent parfois sembler se contredire, mais j’ai constaté qu’au niveau conceptuel plus profond, chacun d’eux s’accorde sur les principes fondamentaux du système lui-même. Ce que j’ai rassemblé et sur lequel je me suis concentré, ce sont les concepts centraux et les concepts fondamentaux qui étaient communs à tous - un peu comme les racines d’un arbre - au lieu des expressions personnelles individualisées - un peu comme les fleurs sur la branche. Cette approche a été renforcée par des recherches sur d’autres lignées de Wing Chun en dehors de la famille Ip Man.
 
Peux-tu nous raconter ton histoire et, en particulier, l’histoire du VT Museum ?
La meilleure source pour mon histoire et celle du VTM est dans l’article sur le site du VTM.
 
Quel est le message que tu adresses à tous les pratiquants avec ton travail acharné sur le musée ?
Le Wing Chun est un système basé sur un concept. Nous devrions nous concentrer sur les concepts et les principes des différentes familles et lignées, car il n’y avait qu’un seul Wing Chun originaire du Temple Shaolin du Sud. De nos jours, il existe de nombreuses fleurs issues des mêmes racines - mais trop souvent, les gens essaient de se tailler une place aux dépens des autres. Il y a de la place pour toutes les expressions du Wing Chun sans en enlever à qui que ce soit. Le plus grand honneur que j’ai eu au fil de mes années de recherches est d’être exposé à la grande famille du Wing Chun, de voir les belles et uniques expressions que chaque famille apporte à la communauté des arts martiaux et de vraiment voir la “grande image” plutôt que voir le point de vue d’un enseignant ou d’une lignée. L’objectif du VTM est de promouvoir toutes les familles et lignées, libres de toute politique. Si vous étudiez le Wing Chun, nous voulons partager avec vous la beauté, la profondeur et l’étendue de cette grande tradition des arts martiaux.
 
Tu as fondé ta propre organisation. Quelles sont tes relations avec les autres associations ?
J’ai des relations très positives avec la lignée Ip Man par le biais de la Ving Tsun Athletic Association et de nombreux Maîtres et Grands Maîtres de cette lignée. On m’a demandé de m’impliquer dans la nouvelle Union Mondiale de Wing Chun, basée à Hong Kong. J’ai eu des interactions positives avec le Grand Maître William Cheung, le Grand Maître Leung Ting et leurs organisations. J’ai également eu de nombreuses interactions avec les lignées Wing Chun qui relèvent de la bannière Shaolin Wing Chun (un terme venant du VTM) et l’activité la plus récente est avec Maître Kenneth Lin, de la lignée Black Flag.
 
Qui est ton Maître, à présent ?
À ce stade de ma formation, j’ai des relations avec de nombreuses lignées et j’interagis avec de nombreux Maîtres et Grands Maîtres. Je me concentre actuellement sur la lignée Black Flag, sous la direction de Maître Lin, le représentant international de cette lignée aux États-Unis.
 
Qui étaient tes Maîtres par le passé ?
Dans la lignée Ip Man, Moy Yat est mon Sifu et j’attribue également une grande partie de ma compréhension à Ip Ching puisqu’il a couvert tout le système de Siu Nim Tau au Baat Jaam Dao. Je remercie également mes nombreux oncles de kung-fu pour leurs contributions, leurs suggestions, leurs conseils et le partage de leurs expériences du système et d’Ip Man avec moi.
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dimanche 21 mars 2021

Interview de Ho Kam Ming [partie 9]

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Partie 1Partie 2 Partie 3 Partie 4 Partie 5 Partie 6 Partie 7 Partie 8 Partie 9
 
Traduction : Véronique 
Relecture et mise en page : Orphée 
 
Principes et Techniques (2/2)
 
Question : Donc c’est mieux de frapper un, deux, trois, en observant l’opposant, que de tenter de
balancer trois coups quasi simultanés ?
 
Réponse : Dans un vrai combat, vous avez rarement l’occasion de frapper votre opposant 3 fois rapidement comme cela. Quand vous frappez, à ce moment précis, vous êtes stationnaire, vos mains sont plus rapides que votre position. Mais si vous bougez, et portez des coups solides sur l’opposant, l’un après l’autre, c’est mieux. 
 
Question : Pour des systèmes qui utilisent une grande puissance, comme le Choi Li Fut, est-ce que vous conseillez tout simplement de nous écarter ? 
Réponse : Bien sûr. Si vous comprenez la notion de distance de sécurité, la puissance de l’adversaire importe peu. Tant que vous êtes ne serait-ce qu’à l’épaisseur d’un papier au-delà de la distance, vous n’encaisserez aucune force.  Apprenez à ajuster votre distance et bouger proprement. C’est comme si une arme à feu tire à un mile, du moment que vous êtes à une distance d’un mile et un pouce vous ne risquez rien. De même, en Wing Chun on ne positionne pas nos mains plus haut que nos épaules.  (Maître Ho montre la position du boxeur) Si vous pensez que vous protégez votre tête ainsi contre un coup violent, vous vous trompez. Le coup traversera vos mains. Si votre garde est haute vous ne pouvez pas équilibrer vos mains et vos techniques. De même pour un coup de pied circulaire : si votre adversaire en donne un, tout son poids reposera sur une seule jambe. Si vous donnez ce genre de coup vous ne pouvez pas aisément changer de position. Je peux m’écarter du coup et entrer. N’utilisez pas trop les coups de pieds. Mais si vraiment vous avez une bonne occasion alors faites-le. 
 
Question : À l’opposé du Choi Li Fut, ou du Hung Gar, qu’en est-il des techniques moins puissantes ? Utilise-t-on du soft contre du soft, ou du puissant contre du soft comme par exemple le Tai Chi Chuan ? 
Réponse : En Tai Chi Chuan le centre de gravité change tout le temps. Si vous le modifiez ainsi ce n’est pas bon, vous êtes dans une position qui ne se prête pas au lancement d’une attaque. C’est très bien pour la santé, mais pas pour le combat. De même le Wu Shu de Chine. C’est joli à regarder. Nous ne pouvons pas faire ce genre de mouvements. Pour le combat, les mouvements que nous utilisons, ils ne peuvent pas les appliquer non plus. Donc, nous ne pouvons pas les copier, et eux ne peuvent pas nous copier. (Maître Ho prend une position de Wu Shu) Ces mouvements n’ont aucun sens, comme la salutation, il n’y a aucun aspect de combat. De même, courir dans tous les sens et faire des grands écarts de jambes n’a rien à voir avec le combat. C’est très bien pour la santé et le cinéma, c’est magnifique à regarder, mais ce type d’art martial est très différent de ce que nous pratiquons. 
 
Question : Le Wing Chun emploie le symbole de la Fleur de Prunier. Pouvez-vous commenter la signification de la Fleur de Prunier dans le système du Wing Chun ? 
Réponse : La fleur définit les zones à attaquer sur le corps en face : le centre de la poitrine, le visage les côtes supérieures, les côtes inférieures, etc. 
 
Question : Est-ce que la Fleur de Prunier a aussi à voir avec les déplacements ? 
Réponse : Oui. 
 
Question : Puis-je demander l’application du crochet en Wing Chun ? 
Réponse : Le mieux est de l’utiliser sur le corps. Mais vous pouvez l’utiliser de toute façon. 
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