dimanche 1 décembre 2019

Le travail de la puissance [partie 2]

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Partie 1 Partie 2 Partie 3

D’après un texte de Sifu Gregory LeBlanc
Traduction par moi-même

La perche dragon moderne est en général faite d’une seule pièce de bois dur comme le Peltogyne(1), lui conférant un poids, une résistance et une solidité exceptionnelle. Son Histoire la relie aux longues perches utilisées par les bateliers dans les régions rurales de la Chine. Ils se servaient des perches pour guider et manipuler les navires de charge dans les rivières peu profondes de la vieille Chine. La perche dragon du wing chun est devenue une adaptation des anciens entraînements au bâton de combat qui furent transmis par les maîtres par le biais de relations mutuellement bénéfiques avec les enseignants de styles plus anciens dérivant de Shaolin.

Les techniques du bâton ont été greffées sur le système wing chun existant et, selon certains, pratiquées en secret par des maître du wing chun qui voyageaient incognito sur les bateaux fluviaux. Encore aujourd’hui l’une des techniques pour entraîner la perche dragon consiste à déplacer du bois lourd flottant à la surface d’une piscine(2). Les applications de la perche dragon tendent à imiter l’utilisation des techniques à mains nues du wing chun. Ce sont des actions directes, puissantes et sensées, conçues en gardant à l’esprit les réalités du combat : rapidité et violence (généralement pratiqué avec un bâton d’une longueur entre 1,8 mètres et 2,1 mètres(3)).

La pratique moderne du wing chun met moins l’accent sur l’utilisation de la perche dragon en tant qu’arme que comme complément parfait pour le renforcement et l’amélioration du pouvoir structurel. L’avantage final de l’entraînement avec la perche dragon est qu’elle offre une résistance simultanée aux points de force du corps tout en développant le contrôle et l’application de la force pour les techniques sans arme du wing chun.

Sifu Gary Lam, de Monterey Park, en Californie, décrit la perche dragon comme un entraînement essentiel au développement de ce qu’il appelle la puissance interne. La puissance interne est un terme utilisé pour décrire l’utilisation du cadre structurel du corps en mouvement, accompagné d’une intention mentale et émotionnelle délibérée à un point d’expression ; dans ce cas, un point devient les 30 derniers centimètres ou plus de l’extrémité active de la perche dragon.
Il démontre souvent le pouvoir interne en présentant une grande puissance dans les nombreuses techniques de frappe et de projection du wing chun, une façon de pratiquer que l’un de ses élèves avancé a qualifié de “wing chun terrifiant”.

Le pouvoir interne devient la somme de la force des corps, guidée par les marques traditionnelles de succès que sont : jun (la stabilité), fai (la vitesse), wan (la précision) et geng (la puissance). Ces quatre qualités sont ce que Sifu Lam définit comme les mérites de la maîtrise de tout art, exprimés dans une combinaison transparente avec toutes les actions du wing chun.

L’entraînement à la perche dragon débute en apprenant la façon correcte de tenir et soulever le bâton, si c’est fait de façon incorrecte, il devient facile de vous désarmer et il est difficile d’exprimer correctement la puissance structurelle du corps à travers le bâton. Ensuite, l’étudiant reçoit différentes techniques à exécuter, celles-ci couvrent les techniques de base de la perche dragon et présentent les méthodes de déplacement utilisées tout au long de l’entraînement avec le bâton. A ce stade, les coups de poing canon(4) et la forme à une seule jambe sont introduits(5). Ces pratiques développent la puissance de tout le corps en mouvement et entraîne la force dans les jambes, ainsi que l’équilibre. Après un temps suffisant pour permettre à l’étudiant de digérer tout ce matériel, la forme lui est présentée.

Notes d’Orphée :
(1) : il est question de Purple Heart, c’est la traduction la plus probable que j’ai trouvé. On parle aussi d’amarante.
(2) : pour ceux qui pratiquent dans la même fédération que moi, je n’ai pas connaissance d’un tel exercice, mais il doit en exister encore bien d’autres que nous ne pratiquons pas.
(3) : pour ma part je pratique avec un bâton de 2,8 mètres environ. Le principal intérêt d’un bâton plus court, à mon avis, concerne l’espace d’entraînement qui peut être plus restreint.
(4) : ce qui est nommé ici arrow punching.
(5) : j’ignore ce qu’est cet entraînement à une seule jambe.
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