dimanche 13 septembre 2020

Interview de Sam Lau

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Traduction par Véronique, merci à elle !

Comment Ip man a aidé à transformer un jeune rebelle Hongkongais en maître du Wing Chun

Tout a commencé avec une rencontre improbable chez le barbier il y a un bon demi-siècle.

Un jour, dans les années 50, quand Sam Lau Kung-shing était allé se faire couper les cheveux dans une boutique à Mong Kok, un homme chauve, portant la tenue traditionnelle chinoise Tang, et des patins de kung fu aux pieds, entra dans l’échoppe. On dit à Lau que c’était Ip Man, le grand maître de l’art martial chinois Wing Chun.

« Il était très poli, mais en même temps très intimidant » se souvient Lau, aujourd’hui âgé de 69 ans.

En sa qualité d’adolescent rebelle, souvent partie prenante dans des bagarres de rue, Lau se dit qu’il pourrait retirer un certain bénéfice à devenir disciple de Ip.

« En ce temps là les gens parlaient beaucoup de cette sorte de kung fu qui était tellement incroyable. Il se disait qu’on pouvait l’apprendre en 6 mois. »

« Je n’y croyais pas vraiment, mais voulais malgré tout l’apprendre » ajoute Lau « donc j’ai demandé à Ip si je pouvais devenir son élève » A l’époque Lau se battait perpétuellement avec les gangs de rue pour affirmer sa masculinité.

Mais Ip lui conseilla plutôt de s’adresser à Moy Yat, un de ses disciples de très grande taille (1m80). Bien que Ip ait donné quelques conseils à Lau, au sujet du wing chun, il lui expliqua qu’il ne souhaitait pas avoir d’avantage d’élèves qu’il n’en avait déjà et lui conseilla donc d’apprendre de son protégé Moy.

Mais, finalement, grâce à un combat, Ip changea d’avis. Lau dit que le combat fut initié par un colporteur des environs de Mong Kok.

« Il m’avait défié plusieurs fois » se souvient Lau « mais j’étais trop occupé à préparer un examen scolaire. Donc, dès le lendemain de l’examen, j’acceptai officiellement son challenge et en tins Moy et Ip informés. »

Lau se souvient que le matin du combat il avait les jambes qui tremblaient. Son opposant, par contre, semblait très calme et but, cul sec, une pleine brique de lait de soja juste avant de monter sur la scène. Mais Lau ne laissa pas son appréhension prendre le dessus. Vêtu d’un simple t-shirt blanc et d’un short de même couleur, il monta sur la scène à son tour et commença à cogner. A la fin du 1er round, Lau avait déjà fait saigner abondamment le nez de son adversaire. Quant à lui, il était à peine marqué. Finalement le colporteur en arriva à un point où il ne pouvait plus continuer à se battre et Lau fut déclaré vainqueur.

Ip, qui était dans le public, en fut impressionné. Puis, peu après ce combat, un désaccord avec Moy fit que Lau s’en alla et commença à apprendre la boxe anglaise. Un après-midi, dans les temps qui suivirent, Lau eut un appel de Ip. Il se trouve que le Grand Maître avait décidé finalement d’accepter Lau comme élève.

« Appelle-moi Sifu et offre moi une enveloppe rouge en cadeau » dit Ip à Lau. Cet appel téléphonique marqua le début de la vie de Lau comme élève de Ip.

Depuis lors, les deux ont travaillé ensemble, et on préparé ensemble maints combats. Avec l’aide de Ip, Lau se fit un nom dans les cercles d’arts martiaux. Il est à présent Président de la Yip Man Martial Arts Athletic Association(1).

Encore aujourd’hui, Lau est très reconnaissant de tout le savoir qui lui fut transmis. « Ip était vraiment un maître qui savait encourager » dit-il « Il ne m’a jamais dit de ne pas me battre. Je suis extrêmement reconnaissant d’avoir pu être l’un de ses disciples. »

En 1992, Lau a commencé à enseigner le Wing Chun aux côtés du fils de Ip, Ip Ching, au club de Tsim Sha Tsui. Il estime avoir eu environ 20 000 élèves au fil des années.

Un mardi soir, tout récemment, le club recevait environ 50 élèves, dont un certain nombre qui venaient de très loin. Quand Lau arriva, vêtu du costume Tang bleu, et d’un pantalon noir, les élèves le saluèrent d’un « Maître Lau ».

Pour être un bon élève, dit Lau, il faut être respectueux et poli avec ses maîtres et anciens.

« J’ai rencontré des gens qui me disaient que je devais leur apprendre ceci ou cela, parce qu’ils payaient pour cela » dit-il « mais il est un fait que je n’ai pas réellement besoin d’argent. Et j’enseigne à chacun selon ses capacités. Si cela ne vous convient pas, vous pouvez partir. »

Kennis Liu Chi-hang, 24 ans, qui est son élève depuis 5 ans, décrit « Maître Lau » comme « une personne généreuse ».

« Certains professeurs gardent une partie de leur savoir sans le partager avec les élèves » dit Liu « Mais lui n’est pas comme ça. »

A ce jour encore Lau parle passionnément du Wing Chun. Il ajoute qu’il ressent le besoin de promouvoir cet art chinois traditionnel et de répandre dans le reste du monde l’héritage de Ip.

« Je veux montrer aux gens que ce que j’ai appris de Ip Man est le plus authentique des wing chun » dit-il « et, en tant que Chinois, c’est de ma responsabilité de le promouvoir. »

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(1) : C’est bien l’écriture Yip Man qui semble utilisée.
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