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Leung
Lan Kwai (Liang
Langui) aurait été, selon certains, un riche érudit de Guangzhou et
selon d’autre un guérisseur(1) de Foshan ou de la région de Zhaoqing. Il apparait dans de nombreux
récits concernant l’histoire du wing chun, notamment dans celui de Yip Man, mais est totalement absent de
ceux de certaines lignées comme celles de la famille Cho, du village de
Kulo ou encore celle de Cheung Bo.
On sait peu de choses à son
sujet, mis à part ce que Yip Man en
raconte : Leung Bok Cho lui
aurait enseigné et c’est Leung Lan Kwai qui aurait apporté le wing chun kung-fu
sur les jonques rouges alors qu’il
était soit un acteur, soit l’ami
d’acteurs. Ici encore on ne sait pas s’il a réellement existé et peut-être
n’est-ce qu’une légende.
Dans certaines versions Leung Lan
Kwai était un acteur sur les jonques rouges et aurait appris de Wong Wah Bo.
Dans une autre histoire,
transmise par Wong Lo Joh, Leung Lan
Kwai était un maître de kung-fu de la ville de Tung Goon. Leung Lan Kwai et Leung
Bok Cho étaient alors des amis proches et le second transmis son kung-fu au
premier (le wing chun kung-fu n’était pas encore nommé à cette époque). Leung
Lan Kwai aurait par la suite enseigné à Wong
Wah Bo, bien que dans certaines variations de l’histoire ils auraient tous
deux appris de Leung Bok Cho.
A l’âge de soixante ans, Leung Lan Kwai se serait retiré dans la région autour
de Tung Goon. Dans la ville de Tung Goon vivait alors un homme du nom
de Wong Lo Joh, issu d’une riche
famille de marchands qui tenait un
commerce dans la rue Hau (Hau Kai)
au centre de la ville. C’était un passionné
de kung-fu qui pratiquait depuis son plus jeune âge.
Un jour que Wong Lo Joh était parti commercer, il fut surpris par la pluie.
Dans sa précipitation, il renversa un
vieil homme. Immédiatement le marchand vint secourir l’infortuné et l’ayant
aidé à se relever, il lui proposa de l’emmener au poste de police afin qu’il
puisse raconter ce qui lui était arrivé.
Le vieil homme refusa l’offre de Wong Lo Joh et ce dernier pensant qu’il
était en état de choc tenta de l’emmener au poste de police malgré tout. Il se
rendit alors compte qu’en dépit de ses années de pratique du kung-fu il était
incapable de déplacer le vieillard qui venait pourtant d’être reversé par un
cheval tirant une carriole…
Wong
Lo Joh parvint
néanmoins à le convaincre de le suivre chez lui afin qu’il puisse lui prodiguer quelques soins.
Après qu’un docteur se soit
occupé de lui, le vieil homme révéla à Wong
Lo Joh qu’il se nommait Lan Kwai. Il parla peu de lui mais révéla malgré
tout qu’il avait appartenu à un groupe de révolutionnaires
ayant pour but de renverser le
gouvernement Ching et que c’était pour cette raison qu’il n’avait pas
souhaité se rendre au poste de police. Leung Lan Kwai ne nomma pas son art
martial mais il dit au jeune homme que c’était une technique liée à la religion
bouddhiste.
Le jeune marchand autorisa le
vieux révolutionnaire à résider dans la
maison familiale et ce pour plusieurs mois, lui laissant le temps de se remettre de ses blessures. Voulant
remercier son hôte pour sa gentillesse, Leung Lan Kwai lui enseigna un peu de son kung-fu. Ce qu’il lui enseigna se nommait Fat Jeung (les paumes de Bouddha). Wong Lo Joh apprit également que son
enseignant avait vécu une tragédie
et qu’il pensait se retirer dans un monastère.
Au final c’est plusieurs années
que Wong Lo Joh autorisa son hôte à
rester chez lui. A un certain point, des élèves
du premier maître de Wong Lo Joh
qui s’étaient entraînés avec lui par le passé vinrent lui rendre visite, après avoir entendu des rumeurs disant que leur
ancien camarade avait commencé à apprendre un autre style. Ils défièrent alors Leung Lan Kwai.
Etant donné que c’était d’anciens
camarades de Wong Lo Joh, Leung Lan
Kwai choisit de se montrer magnanime et affronta
le plus imposant, lui imposant une cuisante défaite. Il dit alors d’une
voix forte qu’il ne souhaitait pas continuer à se battre sans quoi une tragédie
aurait lieu. A la place il leur proposa
une épreuve de force et si quiconque parvenait à le battre, il plierait bagages
et quitterait Tung Goon.
Après avoir enroulé tout son corps dans de la soie, Leung Lan Kwai ressemblait
à une momie et usant de son Chi Kung,
il déchira la soie en morceaux. Ses
opposants l’applaudirent et partirent, sachant qu’ils ne pourraient jamais
atteindre un tel niveau d’accomplissement.
Une autre fois c’est un local qui défia Leung Lan Kwai après avoir appris que c’était un expert en
kung-fu. L’opposant était un expert dans
le combat au bâton et ayant battu et blessé plusieurs experts en kung-fu,
il était sûr de sa victoire.
Au moment du combat, Leung Lan
Kwai s’arma de Yee Jee Yeung Dit Ming
Dao (nos chers couteaux papillons). Voyant ces petites armes, son opposant
rit et lui suggéra d’aller chercher une arme plus lourde. L’opposant attaqua
d’un mouvement de pique et leung Lan Kwai d’un seul mouvement le désarma, lui
causant au passage une petite coupure en travers de la main qui tenait son
arme. Par chance pour son adversaire, Leung Lan Kwai ne voulait que lui enseigner une leçon et non l’handicaper
à vie.
Une autre histoire au sujet des
couteaux de Leung Lan Kwai se raconte à Foshan.
Il est question d’un maître du kung-fu du nom de Yuen Shu qui pratiquait le Hung
Gar et le Ng Dim Mui Fa Gwun Fat
(la technique au bâton des cinq points de la fleur de prunier). Durant ses
voyages, Yuen Shu vint à passer une
nuit dans un temple. Là-bas un vieux moine, voyant son bâton, lui
demanda s’il accepterait un combat.
Sautant sur l’occasion d’essayer sa méthode de combat, Yuen Shu ne se fit pas prier ! L’arme préférée du moine était une paire de petits couteaux. La
légende raconte que finalement Leung Lan Kwai s’était retiré des troubles du
monde et était devenu moine comme il le souhaitait déjà lors de sa rencontre
avec Wong Lo Joh.
(1) : initialement j'avais écrit un "ostéopathe", mais Kévin m'a suggéré de plutôt parler de "chiropracteur" ou de "rebouteux", des termes plus indiqués compte tenu de la période.
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