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Le karambit
(prononcer kha-rhom-bit) est un couteau multi-usage que les Indonésiens
utilisent depuis le XIe siècle et qu’on peut encore voir dans
certaines provinces d’Indonésie.
Bien que ce
type de couteau ait fait son apparition dans le Pencak Silat, peu de gens
savent qu’il tire ses racines du bersilat Indonésien et du kali des
Philippines.
Il s’écrit parfois
korambit et est également appelé sanggot dans certaines régions des Philippines
ou encore lihok (prononcer lee-hok). Lihok s’écrit parfois lehok, lijok ou
lejok.
Le terme
karambit est le plus employé par les anglophones et très certainement par les
francophones également.
Sa forme particulière
le rend très facilement identifiable. Une lame souvent courte et incurvée de
telle sorte que la pointe s’oriente vers l’extérieur pour former une sorte de
griffe. Le tranchant se situe traditionnellement sur la partie concave mais il
existe des versions à double tranchant. Son pommeau est le plus souvent muni
d’un anneau permettant de passer l’index dedans.
Origines
Panabas |
Le karambit
serait devenu une arme au sein du peuple Minangkabau de l’ouest de Sumatra.
Selon le folklore il aurait été inspiré par les griffes du tigre.
Comme beaucoup
d’armes, c’est au départ un outil agricole. Celui-ci servait à ratisser les
racines, récolter le battage et planter le riz dans la plupart des îles du
sud-est de l’Asie.
C’est la
nécessité de se protéger d’envahisseurs pour les habitants des Philippines, de
Malaisie et d’Indonésie qui en a fait une arme.
Il en existe
une variante plus grande appelée panabas ou karit chez les Philippins, celurit,
arit ou sabit chez les Indonésiens et sabit chez les Malaisiens.
Petit à petit,
alors que cet outil devenait une arme, la lame s’est de plus en plus incurvée
afin de maximiser le potentiel de coupe.
Grâce au
réseau commercial indonésien et à ses contacts avec les pays voisins, le
karambit se trouve à présent en Thaïlande, au Cambodge, au Laos, au Myanmar et
dans les Philippines.
Technique
Prise classique |
Il est tenu la
lame dirigée vers le bas à partir du bas du poing. Traditionnellement la
courbure de la lame part vers l’avant, mais certains le tiennent dans l’autre
sens.
Bien qu’étant
principalement utilisé dans des mouvements de taille ou de crochet, le karambit
avec son anneau est également utilisé pour des frappes. Ces frappes sont comme
un coup de poing américain mais avec une seule bague.
Certains
karambit sont conçus pour être utilisés avec des frappes type marteau.
L’intérêt de
l’anneau est double :
- même en cas
d’ouverture de la main, l’arme ne tombera pas, rendant le désarmement très
difficile
- il permet
une rotation rapide autour de l’index sans perdre sa prise
La technique
du karambit est très axée sur les frappes des points faibles du corps humain,
comme les muscles au niveau du genou et des coudes. Du fait de sa lame
incurvée, la technique est particulièrement efficace, faisant du karambit l’une
des armes de mêlée les plus meurtrières.
Pour avoir une
idée plus précise de son utilisation, je vous recommande la vidéo à la fin de l’article
consacré à Doug Marcaida.
Variantes
Karambit style Sulawesi du XVIIIe ou XIXe siècle |
D’un village à
un autre, d’un forgeron à un autre, la longueur de la lame n’est pas toujours
la même. Certains karambit n’ont pas d’anneau, d’autres ont un tranchant
double.
Parmi les
nombreuses variantes on trouve notamment le karambit Sumbawa qui est plus
large, plus robuste et qui a été conçu spécialement pour le combat. On le
trouve sur les îles Sumba.
Il en va de
même pour le karambit Lombok, de Lombok.
Les versions
modernes peuvent également avoir des pointes ou des éperons sur le ricasso(1).
Ces ajouts peuvent servir à agripper les vêtements ou l’équipement, déchirer
les chairs ou même injecter un poison.
Forme moderne
Version moderne |
L’interprétation
moderne du karambit est très éloignée de l’outil des origines. Ils peuvent
avoir une lame pliante, la qualité de la fabrication peut être bien supérieure,
les matériaux utilisés peuvent être plus coûteux, par rapport aux versions
rudimentaires et improvisées des origines. Ils sont également plus grands pour
être tenus par de plus grandes mains.
En occident
nous nous sommes rendu compte récemment que cette arme pouvait être très utile
dans le cadre de la self-défense car elle est très difficile à déloger de la
main pour l’adversaire, ce qui offre un avantage certain en combat.
La plupart des
versions de combat occidentales sont basées sur la version des Philippines avec
sa lame courte et son anneau d’index.
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(1) :
Le ricasso se trouve juste après la garde et n’est pas affuté, il sert à parer.
C’est un terme utilisé pour toutes les armes blanches.
Sources :
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