dimanche 16 août 2020

"Résister en reculant" : quelques réflexions sur la fonction du chi sau

Si mes articles vous plaisent, n'hésitez pas à laisser un commentaire à la suite de ceux-ci, ça fait toujours plaisir ;) !
Vous pouvez également me laisser un message en commentaire du livre d'or si le cœur vous en dit !
 
D’après un texte de Sifu Gregory LeBlanc
Traduction par Véronique, merci à elle !

Le wing chun suit une tactique particulière qui définit la logique des méthodes d’entraînement et tout particulièrement le fait de devenir expert dans ce qu’on appelle le chi sau. Si on ne comprend pas le wing chun dans son ensemble le chi sau ne sert à rien. En tant que tel il a simplement à voir avec la protection de l’individu si et quand on se trouve en distance proche et que les lignes des coups (de l’adversaire) ont été bloquées ou déviées. Par essence le wing chun se fonde sur une technique appelée jeet, jeet se réfère à l’interception d’une attaque avec une autre attaque. Dans une situation idéale le pratiquant de wing chun avancera quand son adversaire avancera, contrant l’attaque offensive par sa propre attaque défensive. Le tout en un seul mouvement. Les bras et les mains forment une barrière et ainsi amènent ses outils de défense plus près de la cible, réduisant ainsi le temps de réponse et utilisant l’outil d’attaque le plus proche de la cible primaire.

Si cette distance première est perdue, ou cédée (par exemple en reculant) le défenseur de wing chun ne peut pas continuer à utiliser sa technique principale. Si la distance d’un bras légèrement plié est perdue en reculant, cela ouvre la route aux coups de pieds ou aux saisies, et on perd tout ce que le wing chun tente d’atteindre et de conserver quant à la distance idéale. On ne peut plus maintenir la pression vers la ligne centrale de la cible à tout moment. La distance idéale dans laquelle le wing chun se spécialise n’est destinée à être maintenue que quelques secondes, ouvrant un passage vers la cible, et permettant de redéfinir cette ouverture si elle est momentanément bloquée ou obstruée.

La fonction du chi sau est d’aider la mémoire musculaire afin de toujours être capable de trouver le centre de gravité, et de changer pour un nouvel angle d’attaque si besoin est. Tous les autres avantages ne sont que secondaires, ils servent lors de l’entraînement à comprendre la logique d’une technique. Entraîner des utilisations compliquées et des définitions quasiment magiques de ce qu’il serait possible de faire, est, à mon humble avis, un entraînement dans ce que j’appelle la bulle chi sau. Ne pas comprendre le vrai timing d’une interception en un seul mouvement, ne pas entraîner ses mains à travailler en distance courte pour un impact pleinement puissant, ne pas s’entraîner dans des distances d’attaques communes de « la vraie vie » est aussi une manière de rester dans la Bulle.

Cette idée particulière d’applications est différente de celle de mouvements lors de combats symétriques (comme dans les compétitions) et c’est aussi différent de l’idée d’un événement asymétrique, lors d’une situation de self défense quand on est soudainement attaqué sans prévenir. Dans le deuxième cas peu de préparation est possible et il faut choisir des options de réaction simples, directes et efficaces. L’autre élément manquant, dirais-je, est que souvent existe un moment de désescalade qu’il faut savoir saisir pour utiliser tout ce que nous apporte le wing chun. Pour paraphraser Sun Tzu « l’art suprême de la guerre consiste à vaincre un ennemi sans combat. »

____________________

Pour me retrouver sur Facebook, il vous suffit de cliquer sur le logo ci-dessous puis de cliquer sur “J’aime” pour rejoindre ma page !

https://www.facebook.com/Passion-Wing-Chun-1159015210946904/?ref=br_rs

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire