Si mes articles vous plaisent, n'hésitez pas à laisser un commentaire à la suite de ceux-ci, ça fait toujours plaisir ;) !
Vous pouvez également me laisser un message en commentaire du livre d'or si le cœur vous en dit !
Source : https://hawkinscheung.com/wp/about
Traduction : Véronique
Hawkins Cheung, se confie à Robert
Chu, dans Inside Kung-Fu Novembre
1991
Hawkins
Cheung a débuté son entraînement avec Grand Maître Yip Man en 1953. Il a fréquenté
l'école secondaire avec le légendaire Bruce Lee, et pendant les soirées, les
deux amis pratiquaient assidûment le wing chun ensemble. Afin d'améliorer leurs
techniques de combat, ils lançaient, ou acceptaient, des défis. Et quand ils ne
trouvaient pas d'adversaires, ils se combattaient l'un l'autre. Ils furent
séparés lorsque Bruce alla à l'Université aux États Unis, et que Hawkins fit de
même, mais en Australie. Au fil des années qui passaient, ils restèrent en
contact, par téléphone, ou par courrier. Bruce détaillait les développements de
son art martial à travers ses conversations et correspondances avec son ami.
Hawkins Cheung est l'un des rares qui a vécu la progression de Lee, qui
développa son art martial depuis le Wing Chun jusqu'au Jun Fan, puis au Jeet
Kune Do. Ils furent réunis à nouveau à Hong Kong en 1970, quand Lee revint pour
faire des films. Ils ont partagé et échangé des expériences de combat, et des
méthodes d'entraînement. Ils restèrent proches jusqu'au décès de Bruce en 1973.
Hawkins a aussi une solide expérience dans d'autres arts martiaux. En 1978 il
émigra aux USA pour promouvoir le Wing Chun. Il est actuellement à la tête de
la Hawkins Cheung Asian Martial Arts Academy à Los Angeles.
Dans les années 50 Hong Kong était
en pleine dépression. Après la seconde guerre mondiale Hong Kong avait souffert
du chômage, d'une économie désastreuse, surpopulation, sans abris, et les gens
tentaient de prendre l'avantage les uns sur les autres. Il y avait nombre de
gangs de rue et les délinquants juvéniles étaient légion.
J'ai rencontré Bruce pendant ma
scolarité. Il avait été expulsé de la fameuse European LaSalle Intermediate
School, pour rejoindre la Eurasian Francis Xavier Intermediate School où
j'étais inscrit. J'avais tendance à me moquer de lui et l'appelais Bad Boy
parce qu'il avait été expulsé. C'est comme ça qu'a commencé notre amitié. La
situation politique était problématique dans les années 50 à Hong Kong. Les
Britanniques géraient la colonie et parfois traitaient les chinois comme des
chiens. Bruce n'était pas une star à l'époque, c'était juste un gars normal.
Nous avons commencé à apprendre le Wing Chun pour survivre. Quand on ne
combattait pas les autres, on combattait l'un contre l'autre. Nous nous
disputions à propos de notre entraînement de Wing Chun, à propos de notre
expérience personnelle, et de notre savoir. Tout le monde voulait être le mâle
alpha. Nous gardions volontairement pour nous-mêmes des informations que nous
récoltions. Chacun devait trouver ses propres sources, et faire en sorte que
les autres ne découvrent pas ce qu'il avait appris. Nous cachions
volontairement des trucs que nous avions appris de Yip Man, des Anciens, ou
d'amis pratiquant d'autres styles. Il nous importait peu de savoir si notre
gung-fu était beau, nous voulions juste qu'il fonctionne. Tout le monde voulait
que le boulot soit bien fait.
Nous étions de bons amis. Nous ne
partagions pas ouvertement notre savoir, mais tentions chacun de voir les
cartes de l'autre. Chaque fois que nous apprenions une nouvelle méthode, ou
technique, nous l'ajoutions à notre répertoire. Bruce utilisait un nouveau truc
sur moi, et la fois suivante, je faisais en sorte de l'appliquer sur lui en
premier. Nous nous demandions toujours quelle était la source du savoir de
l'autre.
Hawkins Cheung & Bruce Lee en 1959
Contre les extérieurs nous étions
alliés, mais si nous n'avions personne à combattre, nous nous combattions l'un
l'autre. Pour tester et voir les compétences de Bruce, je faisais en sorte de
déclencher une bagarre. Je regardais Bruce se battre et restais à côté pour
voir ce qu'il faisait. Et il faisait la même chose. S'il gagnait on riait, mais
s'il perdait le combat, il perdait aussi la face et travaillait plus dur pour
trouver une meilleure façon de vaincre son adversaire. Nous nous jouions de nos
adversaires, et gardions parfois cachées nos meilleurs techniques. Ce que
quiconque appliquait sur nous, nous le lui renvoyions !
Cet esprit de compétition ne
concernait pas uniquement les arts martiaux, mais s'appliquait dans notre vie
de tous les jours. Tout le monde savait que Bruce était un très bon danseur de
Cha Cha. A l'école j'avais quelques amis Philippins qui étaient très bons
aussi. Donc je leur « piquais » des pas que je voulais montrer
ensuite à Bruce. Mais la fois suivante où je rencontrais Bruce il avait toute
une collection de nouveaux pas ! Je demandais à mes amis Philippins si
c'étaient eux qui lui avaient montré, mais ils dirent que non. J'appris plus
tard qu'en fait Bruce allait tout simplement chez leur professeur de danse pour
en apprendre davantage. Nous étions comme ça : toujours trouver une
nouvelle source. Plus tard je suis allé chez ce professeur et ai tenté de le
persuader de ne plus rien montrer à Bruce.
William Cheung et Wong Shun Leung
étaient les sources de Bruce pour ce qui concernait le Wing Chun. Ils étaient
nos anciens, mais nous ne pouvions pas ouvertement leur montrer à quel niveau
nous étions, de peur qu'ils ne nous en montrent pas davantage. Si toutefois un
ancien était pris dans une bagarre de rue, et perdait, nous pouvions estimer sa
norme. Si nous ne comprenions pas d'où venait le problème, nous devions
demander au vieil homme (Yip Man) mais en abordant la question sous divers
angles. En mûrissant nous avons commencé à partager plus ouvertement.
J'habitais à deux blocs de chez
Bruce. Et comme nos familles étaient assez aisées, nos chauffeurs respectifs
passaient parfois chercher l'autre. Nous pouvions aussi parfois passer le week-end
l'un chez l'autre. Quand nous avions des examens nous révisions ensemble. Mais
nous continuions notre ancien jeu, nous l'appliquions à un gars choisi au
hasard, l'un de nous jouant le « gentil » et l'autre le
« méchant ». Un jour nous avons persuadé deux jeunes copains d'école
Européens de se combattre l'un l'autre. Ils étaient une classe en dessous de
nous, et étaient bons amis. Bruce et moi les avons séparés, et, histoire de
savoir lequel de nous deux était le meilleur instructeur, nous en avons chacun
entraîné un en vue du combat.
Le surnom de Bruce, à l'école,
était « le Gorille » parce qu'il était musclé et qu'il se baladait
toujours les bras légèrement écartés du corps. Tout le monde le craignait, mais
j'étais le seul qui l'appelait « cuisses de poulet ». Ça le rendait
dingue et il me coursait dans toute la cour. Notre amitié était vraiment très
grande.
Notre
école était très bonne en foot, mais Bruce et moi ne participions jamais aux
sports collectifs. Un jour il y eut une annonce pour un championnat de boxe
inter établissements. Ça devait se passer à la English Saint George Intermediate
school. Notre école n'avait pas d'équipe de boxe. Donc quelqu'un dans notre
école a proposé qu'il en soit créée une. Et comme nous avions tous deux la
réputation d'être les plus méchants il fut proposé que nous soyons tous deux
partie prenante.
____________________
Ce blog est sans
pub et le restera, en revanche si vous souhaitez me payer un café ou un thé, c’est par ici que ça se passe ! Avec ou sans café ou thé, merci pour votre visite :) !
Pour me
retrouver sur Facebook, il vous suffit de cliquer sur le logo ci-dessous puis de cliquer sur “J’aime” pour rejoindre ma page !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire