dimanche 13 juin 2021

Hawkins Cheung [partie 1]

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Partie 1Partie 2 Partie 3 Partie 4
 
Source :  https://hawkinscheung.com/wp/about
Traduction : Véronique
 
 
Hawkins Cheung, se confie à Robert Chu, dans Inside Kung-Fu Novembre 1991 
 
Hawkins Cheung a débuté son entraînement avec Grand Maître Yip Man en 1953. Il a fréquenté l'école secondaire avec le légendaire Bruce Lee, et pendant les soirées, les deux amis pratiquaient assidûment le wing chun ensemble. Afin d'améliorer leurs techniques de combat, ils lançaient, ou acceptaient, des défis. Et quand ils ne trouvaient pas d'adversaires, ils se combattaient l'un l'autre. Ils furent séparés lorsque Bruce alla à l'Université aux États Unis, et que Hawkins fit de même, mais en Australie. Au fil des années qui passaient, ils restèrent en contact, par téléphone, ou par courrier. Bruce détaillait les développements de son art martial à travers ses conversations et correspondances avec son ami. Hawkins Cheung est l'un des rares qui a vécu la progression de Lee, qui développa son art martial depuis le Wing Chun jusqu'au Jun Fan, puis au Jeet Kune Do. Ils furent réunis à nouveau à Hong Kong en 1970, quand Lee revint pour faire des films. Ils ont partagé et échangé des expériences de combat, et des méthodes d'entraînement. Ils restèrent proches jusqu'au décès de Bruce en 1973. Hawkins a aussi une solide expérience dans d'autres arts martiaux. En 1978 il émigra aux USA pour promouvoir le Wing Chun. Il est actuellement à la tête de la Hawkins Cheung Asian Martial Arts Academy à Los Angeles. 
 
Dans les années 50 Hong Kong était en pleine dépression. Après la seconde guerre mondiale Hong Kong avait souffert du chômage, d'une économie désastreuse, surpopulation, sans abris, et les gens tentaient de prendre l'avantage les uns sur les autres. Il y avait nombre de gangs de rue et les délinquants juvéniles étaient légion. 
 
J'ai rencontré Bruce pendant ma scolarité. Il avait été expulsé de la fameuse European LaSalle Intermediate School, pour rejoindre la Eurasian Francis Xavier Intermediate School où j'étais inscrit. J'avais tendance à me moquer de lui et l'appelais Bad Boy parce qu'il avait été expulsé. C'est comme ça qu'a commencé notre amitié. La situation politique était problématique dans les années 50 à Hong Kong. Les Britanniques géraient la colonie et parfois traitaient les chinois comme des chiens. Bruce n'était pas une star à l'époque, c'était juste un gars normal. Nous avons commencé à apprendre le Wing Chun pour survivre. Quand on ne combattait pas les autres, on combattait l'un contre l'autre. Nous nous disputions à propos de notre entraînement de Wing Chun, à propos de notre expérience personnelle, et de notre savoir. Tout le monde voulait être le mâle alpha. Nous gardions volontairement pour nous-mêmes des informations que nous récoltions. Chacun devait trouver ses propres sources, et faire en sorte que les autres ne découvrent pas ce qu'il avait appris. Nous cachions volontairement des trucs que nous avions appris de Yip Man, des Anciens, ou d'amis pratiquant d'autres styles. Il nous importait peu de savoir si notre gung-fu était beau, nous voulions juste qu'il fonctionne. Tout le monde voulait que le boulot soit bien fait. 
 
Nous étions de bons amis. Nous ne partagions pas ouvertement notre savoir, mais tentions chacun de voir les cartes de l'autre. Chaque fois que nous apprenions une nouvelle méthode, ou technique, nous l'ajoutions à notre répertoire. Bruce utilisait un nouveau truc sur moi, et la fois suivante, je faisais en sorte de l'appliquer sur lui en premier. Nous nous demandions toujours quelle était la source du savoir de l'autre. 
 
 Hawkins Cheung & Bruce Lee en 1959
 
Contre les extérieurs nous étions alliés, mais si nous n'avions personne à combattre, nous nous combattions l'un l'autre. Pour tester et voir les compétences de Bruce, je faisais en sorte de déclencher une bagarre. Je regardais Bruce se battre et restais à côté pour voir ce qu'il faisait. Et il faisait la même chose. S'il gagnait on riait, mais s'il perdait le combat, il perdait aussi la face et travaillait plus dur pour trouver une meilleure façon de vaincre son adversaire. Nous nous jouions de nos adversaires, et gardions parfois cachées nos meilleurs techniques. Ce que quiconque appliquait sur nous, nous le lui renvoyions ! 
 
Cet esprit de compétition ne concernait pas uniquement les arts martiaux, mais s'appliquait dans notre vie de tous les jours. Tout le monde savait que Bruce était un très bon danseur de Cha Cha. A l'école j'avais quelques amis Philippins qui étaient très bons aussi. Donc je leur « piquais » des pas que je voulais montrer ensuite à Bruce. Mais la fois suivante où je rencontrais Bruce il avait toute une collection de nouveaux pas ! Je demandais à mes amis Philippins si c'étaient eux qui lui avaient montré, mais ils dirent que non. J'appris plus tard qu'en fait Bruce allait tout simplement chez leur professeur de danse pour en apprendre davantage. Nous étions comme ça : toujours trouver une nouvelle source. Plus tard je suis allé chez ce professeur et ai tenté de le persuader de ne plus rien montrer à Bruce. 
 
William Cheung et Wong Shun Leung étaient les sources de Bruce pour ce qui concernait le Wing Chun. Ils étaient nos anciens, mais nous ne pouvions pas ouvertement leur montrer à quel niveau nous étions, de peur qu'ils ne nous en montrent pas davantage. Si toutefois un ancien était pris dans une bagarre de rue, et perdait, nous pouvions estimer sa norme. Si nous ne comprenions pas d'où venait le problème, nous devions demander au vieil homme (Yip Man) mais en abordant la question sous divers angles. En mûrissant nous avons commencé à partager plus ouvertement. 
 
J'habitais à deux blocs de chez Bruce. Et comme nos familles étaient assez aisées, nos chauffeurs respectifs passaient parfois chercher l'autre. Nous pouvions aussi parfois passer le week-end l'un chez l'autre. Quand nous avions des examens nous révisions ensemble. Mais nous continuions notre ancien jeu, nous l'appliquions à un gars choisi au hasard, l'un de nous jouant le « gentil » et l'autre le « méchant ». Un jour nous avons persuadé deux jeunes copains d'école Européens de se combattre l'un l'autre. Ils étaient une classe en dessous de nous, et étaient bons amis. Bruce et moi les avons séparés, et, histoire de savoir lequel de nous deux était le meilleur instructeur, nous en avons chacun entraîné un en vue du combat. 
 
Le surnom de Bruce, à l'école, était « le Gorille » parce qu'il était musclé et qu'il se baladait toujours les bras légèrement écartés du corps. Tout le monde le craignait, mais j'étais le seul qui l'appelait « cuisses de poulet ». Ça le rendait dingue et il me coursait dans toute la cour. Notre amitié était vraiment très grande. 
 
Notre école était très bonne en foot, mais Bruce et moi ne participions jamais aux sports collectifs. Un jour il y eut une annonce pour un championnat de boxe inter établissements. Ça devait se passer à la English Saint George Intermediate school. Notre école n'avait pas d'équipe de boxe. Donc quelqu'un dans notre école a proposé qu'il en soit créée une. Et comme nous avions tous deux la réputation d'être les plus méchants il fut proposé que nous soyons tous deux partie prenante.
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