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Source
: https://hawkinscheung.com/wp/about
Traduction :
Véronique
Je lui demandais comment il avait
fait pour acquérir cette rapidité à se rapprocher. Et il dit « Ecoute
Hawkins, aux États Unis il n'y a pas de bons partenaires pour pratiquer le wing
chun. On pourrait dire que mon wing chun est meilleur que celui de n'importe
quel prétendu maître de wing chun de là-bas. Je ne peux plus progresser. Mais
j'ai fait pas mal de combats. Mes opposants sont rapides, alors je dois être
plus rapide. Ils sont puissants, alors je dois être plus puissant. Y'a pas
d'autre solution, car aux US je suis un mec « gung-fu ». Parce que
mon wing chun est limité et que ma structure ne tient pas face à des opposants
plus grands, je dois sortir des sentiers battus. »
C'était la première fois que
j'entendais Bruce dire ça. Il y a un dicton chinois qui dit “Bik fu tiu
cheung”, c'est à dire « le tigre acculé doit bondir par-dessus le
mur ». C’est comme dire « être coincé ». Je compris que Bruce se
sentait frustré dans son entraînement martial. Et bien qu’il s'occidentalisait,
il se sentait toujours fier d'être Chinois, et ne voulait en aucun cas
apparaître comme inférieur quand il s'agissait de comparer le gung-fu chinois
avec les arts martiaux d'autres nations.
Il continua : « Je dois
m'entraîner très dur pour battre mes adversaires. Donc je suis revenu pour
avancer dans mon entraînement au wing chun, et j'espère en apprendre plus sur
le mannequin de bois, de la part du vieil homme (Yip Man). J'espère que sifu me
laissera le filmer avec ma caméra 8mm afin que je puisse montrer ça à mes
élèves aux US. » Bruce me dit aussi que sa carrière d'acteur commençait à
prendre forme. « Au fait, ajouta-t-il, je viens de signer un contrat avec
la 20th Century Fox pour faire un Charlie Chan (plus tard cela devint la série
Green Hornet – Le frelon vert), d'ailleurs je suis en chemin pour aller chez le
vieil homme » et je savais que quand il avait une idée dans la tête il
valait mieux s'écarter de son chemin, et c'est ce que je fis.
Quelques jours plus tard Bruce fit
une démonstration dans un talkshow télévisé. Il ne fit aucune mention du wing
chun, se référant uniquement au gung-fu. Je me rendis compte qu'il avait dû se
passer un truc entre Bruce et Yip man. Je connaissais bien le caractère de
Bruce, et que quand il voulait que quelque chose soit fait il n'y avait pas
moyen de l'arrêter. Sinon il le faisait lui-même. Puis il revenait et vous
montrait ce qu'il avait accompli, juste pour vous embarrasser.
Je découvris que le « vieil
homme » avait refusé d'être filmé pendant qu'il faisait la forme du
mannequin de bois. Je savais que le vieil homme était très chinois dans sa
façon de penser, et Bruce était très direct et très occidental dans sa façon de
penser. Bruce voulait tout apprendre tout de suite, mais le vieil homme pensait
qu'il fallait s'entraîner pour apprendre. Plus tard je découvris que Bruce
avait créé sa propre méthode, et l'avait appelée Jeet Kune Do.
En 1966 un ami et moi même fûmes
embarqués dans un projet visant à amener le karaté japonais à Hong Kong. Je dus
changer quand je commençais à faire des sparrings avec les instructeurs de
karaté japonais. Leurs attaques étaient très rapides. Ils attaquaient et se
retiraient tout aussi rapidement. Leurs coups étaient si vifs que quand je
tentais un pak sao leur bras n'était plus là et je ne pouvais pas établir de
contact. Quand je voulais casser la distance ils utilisaient leur coup de pied
droit. Je trouvais que d'un point de vue défensif j'étais pas mal car il leur
était difficile d'arriver sur moi. Mais quand il s'agissait d'attaquer j'étais
incapable de marquer un point. Cela fut sujet à profonde frustration de ma
part. Ça changeait des vrais combats dans la mesure où il était question ici de
compétence, et pas seulement d'avoir les tripes qu'il fallait et l'endurance
qui va avec.
Je repensais à ce qu'avait dit
Bruce au sujet des « adversaires qui sont rapides, et il doit être plus
rapide » et de ceux qui sont puissants, et qu'il fallait être plus
puissant. Puis je me dis que ces instructeurs de karaté japonais s'étaient
entraînés pendant des années pour acquérir cette rapidité et cette puissance.
Si je devais m'entraîner comme l'avait fait Bruce, il me faudrait deux à trois
fois plus longtemps pour les battre à leur propre jeu. Mais j'avais aussi des
limites de puissance du fait de mon faible gabarit. Si j'accélérais mon coup
direct de wing chun, je ne pouvais pas toucher mon adversaire du fait que
j'étais en appui sur ma jambe arrière. Et si j'utilisais la technique du
karaté, d'être en appui sur la jambe avant, je pouvais toucher mon adversaire,
mais, à côté de ça je perdais ma structure de wing chun. C'était un
dilemme ! Je devais littéralement me jeter en avant pour atteindre mon
adversaire. Ça aurait pu fonctionner contre un gars qui vous étale d'un seul
coup de poing. Mais je me demandais souvent ce qui se passerait si je
combattais une autre personne de style gung-fu ou un bagarreur de rue, et qu'il
puisse recevoir mon meilleur coup. Si j'arrivais à placer mon meilleur coup,
mais que mon adversaire malgré ça continuait le combat, je serais certainement
bien embêté.
Je voulais garder ma structure wing
chun. Je me demandais comment je pouvais retenir ou arrêter un plus grand
adversaire qui me chargerait sans cette structure ? La structure était
aussi importante pour gérer des combattants pratiquant des combinaisons. Je me
demandais aussi ce qui arriverait quand je vieillirai et que ma puissance et ma
vitesse diminueraient ? Cela pouvait vouloir dire que je n'aurais plus
rien quand je serai vieux.
Je ne pouvais évidemment en parler
aux anciens du wing chun, ils n'appréciaient pas du tout que je pratique le
karaté. Ils ne comprenaient pas que pendant que je pratiquais le karaté je
pouvais améliorer mes compétences contre un adversaire légal. Le karaté me
permettait de faire des combats légaux. (dans l'ancien temps, les artistes
martiaux testaient leurs compétences dans des combats illégaux, appelé « gong sao(1) » qui signifie littéralement « les mains qui parlent »). Les
extérieurs qui me regardaient pensaient que je faisais du karaté, les
instructeurs ne réalisaient pas que j'utilisais mon wing chun contre mes
adversaires du karaté, et plus tard je trouvais le moyen d'adapter mon wing
chun à leur façon de combattre. Bruce
aurait propulsé sa main avec une grande vitesse et un timing parfait pour
intercepter le coup de poing, ou de pied de son adversaire. Et je me dis,
pourquoi ne propulserais-je pas ma structure wing chun avec une main qui
intercepte tandis que l'autre attaque dans le même temps ? Mon
entraînement avec les gars du karaté me permit de développer cette nouvelle
méthode. Tous les ans le Japon envoyait de nouveaux instructeurs à Hong Kong.
J'étais toujours le premier à les combattre. J'étais connu dans l'école comme
« le boxeur chinois ».
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