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Lorsque je parle
de Sihing ici, il s’agit en fait des moniteurs et enseignants, qui étaient les
seuls à porter ce titre dans l’école. Cela inclut également les Sije, nos
monitrices et enseignantes, pour la suite j’ai tous mis au masculin mais il y a
bien entendu des enseignantes et des monitrices et ces règles les concernent
également.
Dans les faits,
tout élève est le sihing de ceux qui sont moins anciens que lui. Parfois cela
amène d’ailleurs des paradoxes amusants lorsqu’un élève progresse plus vite qu’un
autre et que le moins ancien en sait plus et a plus d’expérience que l’autre.
Dans ce cas, qui est le sihing de qui ?
Pour en revenir
aux traditions, aujourd’hui je souhaiterais vous en partager quelques-unes.
Gardez bien à l’esprit que ces traditions sont celles qui étaient enseignées
dans la fédération dont je faisais partie et que dans une autre école elles n’auront
pas forcément cours. Et inversement vous pourriez avoir des traditions dans vos
écoles qui n’étaient pas enseignées là où j’ai appris.
Ici je vais
parler de “traditions” liées à l’écoute de l’enseignant mais aussi au respect
du kwoon, c’est à dire de la salle. Je n’aborderai par exemple pas la façon de
saluer qui a déjà son propre article.
Lorsqu’on arrive et lorsqu’on quitte la salle :
Il convient de s’incliner
en direction des panneaux muraux et lorsque la salle en dispose des portraits
de nos ancêtres martiaux.
Dans la salle où
j’ai commencé le wing chun nous avions des panneaux muraux, dans celle où j’apprends
actuellement nous saluons le portrait de Sifu Ip Man.
On salut par une
inclination, c’est quelque chose qui se fait dans de nombreux arts martiaux. Il
ne s’agit pas juste de saluer des panneaux de bois au mur mais bien de saluer
son espace d’entraînement, un endroit qu’il faut respecter. Avec les portraits,
on salut et remercie nos aînés pour la transmission de notre art martial. Si
les portraits ne sont pas présents, cela n’empêche pas de saluer nos ancêtres.
Lors du salut en début de cours
Il m’avait été
expliqué que les élèves se placent du plus gradé au moins gradé, les élèves
débutants sur la droite du professeur et les élèves avancés sur sa gauche, l’enseignant
leur faisant face.
L’explication
qui m’avait été donné quant à l’origine de cette tradition était que la porte
du kwoon se trouvait traditionnellement sur la gauche de l’enseignant. Ainsi,
si quelqu’un venait défier l’école, il rencontrait en premier lieu les élèves
avancés.
Dans mon
ancienne école, la porte se trouvait carrément derrière les élèves, mais le professeur
n’aurait pas eu d’autre échappatoire que de sauter par la fenêtre ou de s’enfermer
dans son bureau…
Une autre
explication que j’ai déjà lue concernant cette tradition, qui n’est pas liée à
notre art martial, vient de ce que les élèves débutants se trouvent sur la
droite de l’enseignant car c’est son côté fort. Ainsi, si parmi les élèves qu’il
connait moins il y en avait un pour vouloir l’attaquer, le professeur serait
placé au mieux pour le repousser. Merci à Eric RG qui m’a rappelé cette
histoire.
Dans la salle où
je pratique actuellement c’est l’inverse, les élèves les moins gradés se
placent sur la gauche du professeur qui leur fait face, et les élèves avancés
sur sa droite.
Lorsqu’un enseignant explique quelque chose :
Pour ces
traditions il m’avait été expliqué que cela se faisait traditionnellement en
Chine, j’ai eu beau chercher il y a quelques années je n’ai rien trouvé de tel.
En revanche du côté de la Programmation NeuroLinguistique (PNL) j’ai trouvé des
choses en lien.
- Avoir les mains sur les hanches ou sur la nuque lorsqu’on écoute notre enseignant est considéré comme une attitude désinvolte, voire moqueuse.
- Les bras croisés sont considérés comme une attitude fermée à l’enseignement, voire une attitude de défi. Celui qui a les bras croisés est aussi considéré parfois comme celui qui juge, ce qu’un enseignant peut parfois faire selon qui est en face de lui. Je me souviens d’un Sifu pour qui j’ai beaucoup de respect qui écoutait notre Sifu avec les bras croisés et tous deux ayant le même niveau technique j’avais trouvé cela assez logique : il avait fini le système, à lui de juger pour essayer de l’améliorer et de continuer à faire évoluer le wing chun.
Ceci ne m’a pas
été présenté comme une tradition mais c’est du bon sens : avoir les mains
dans les poches ou s’appuyer de façon nonchalante au mur n’est pas une attitude
très martiale. La plupart des uniformes pour la pratique des arts martiaux n’ont
pas de poche et c’est bien comme ça. De même discuter pendant que l’enseignant
explique quelque chose n’est pas très poli.
Mais alors
comment se placer ? Les mains le long du corps ou les mains dans le dos.
On peut également avoir les mains devant soi, l’une tenant le poignet de l’autre
par exemple. Pour ce dernier cas, l’un de mes Sihing nous avait expliqué que c’était
accepté mais que cela signifiait qu’on n’avait pas totalement confiance en son
enseignant puisque les mains étaient devant soi, prêt à nous protéger en cas d’attaque.
Lorsqu’un enseignant s’incline face à nous après
une explication :
Il convient de
lui rendre son inclination. Ce n’est pas qu’un simple salut. Par son inclination
notre enseignant salut effectivement ceux qui lui ont transmis ce qu’il sait et
les remercie par la même occasion d’être capable aujourd’hui de transmettre à
son tour, il salue également ses élèves. Ce salut signifie cependant autre
chose, en complément, c’est une question muette aux élèves : avez-vous
compris ce que je viens de vous expliquer ? L’élève qui s’incline signifie
alors à son enseignant que oui il a bien compris.
Quelques mots pour conclure :
Ce sont quelques
“traditions” qui m’ont été transmises. Pour certaines elles sont de simples
règles de politesse. Nous pratiquons un art martial, dans une école. Martial
signifie “Relatif à la guerre, à la force armée. / Qui dénote ou rappelle les
habitudes militaires.”, il y a donc un minimum de rigueur à avoir lorsqu’on
étudie, comme à l’école J !
Les cours ne sont pas l’armée bien entendu, mais nos enseignants méritent un
peu de respect lorsqu’ils nous transmettent quelque chose, la plupart le
faisant sur leur temps libre après leur journée de travail.
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