Vous pouvez également me laisser un message en commentaire du livre d'or si le cœur vous en dit !
Il y a quelques temps j’ai lu cet article de Grand Maître Kernspecht sur Facebook. Celui-ci étant proposé en
Allemand et en Anglais, je me permets de vous en proposer ma traduction en
Français. J’espère avoir su garder l’esprit du texte original autant que
possible.
Ainsi, beaucoup sont tentés de croire que seules ces
techniques et styles fonctionnent lorsque les choses deviennent sérieuses.
Pour en
revenir à notre WingTsun (wing chun, Ving tsun), il a beaucoup offrir dans la première
phase (coups de pied), la seconde (frappes et poussées), la troisième (corps à
corps, coups de coude et de genoux) et aussi quelque chose dans la quatrième
(lutte, clefs, étranglements, attaque des points nerveux(1)).
A l’époque où
Yip Man vivait à Hong Kong, il n’y avait aucun intérêt au combat au sol. Même
Jigoro Kano, le fondateur du judo, méprisait le combat au sol, car “un homme n’est
pas un animal, il combat debout !”. Kano a par la suite adopté des aspects
d’autres styles et le combat au sol est devenu un domaine majeur du judo !
Au moins mon
deuxième Sifu, Leung Ting (1976-2008)(2), a enseigné des cours
spéciaux avec des exercices de chute et de combat au sol.
J’ai moi-même
commencé ma carrière martiale avec la lutte à la fin des années 1950 (de la fin
des années 60 à 70 j’ai même travaillé comme “catcheur” – maintenant appelé “lutteur
professionnel” – afin de gagner un petit extra pour mes études universitaires),
puis le Judo/Jiu Jitsu et plus tard l’Aïkido et l’Hapkido, donc ce qu’on
appelle de nos jours le grappling a toujours fait partie de ma pratique.
Cependant, le
WingTsun (WT) n’est pas un sport de combat mais un art martial ou une pure
self-défense. Nous n’avons pas besoin d’endurance pendant 5 minutes ou plus,
mais un maximum de 5 secondes lorsque nous affrontons un adversaire. C’est dans
ma propre expérience et celle de mes élèves ! Nous ne combattons pas équitablement,
mais plutôt de façon intelligente et cruelle, parce que par définition nous
sommes le groupe le plus faible (notre ancêtre était une femme, une nonne) et
nous combattons uniquement pour nous défendre nous-mêmes lorsque nous n’avons
pas le choix. Ou pour défendre ceux qui sont plus faibles. C’est l’ancien code
d’honneur du KungFu.
Combattre n’est pas le but dans le WingTsun,
mais plutôt éviter un combat ou gagner en quelques secondes lorsque nous nous
défendons. Nous savons que la pleine conscience et la présence d’esprit sont
plus importantes que la force physique et les techniques(3). Et nous
prenons toujours en compte la possibilité d’avoir à faire face à plusieurs
adversaires ou à un adversaire portant une arme telle qu’un couteau, etc. Ce
sont des choses auxquelles un athlète de MMA n’a pas besoin de penser.
Keith R. Kernspecht |
Nous ne sommes
généralement pas des athlètes (professionnels), mais plutôt des personnes
normales, et nous avons une forte proportion de femmes et d’étudiants(4).
En bref, la
plupart de nos 50 à 60000 membres veulent être capable de se défendre ou de
défendre les autres, mais il ne leur viendrait jamais à l’idée de prendre part
à des tournois de l’UFC.
Les combats en
public ne sont pas non plus compatibles avec l’attitude des autres arts
martiaux, et en particulier les styles dits internes, qui se préoccupent de
choses très différentes telles que la perfection de soi et rejettent le combat
compétitif, le considérant comme conduit par l’égo au sens du bouddhisme zen.
Il est donc
très improbable que ceux qui pratiquent ces méthodes peu communes soient amenés
à prendre part à de tels combats.
Un facteur
supplémentaire dans le cas des méthodes 100% internes comme le Tai Chi, Hsing-I,
Pakua, Yi Chuan, I Lik Chuan est qu’on ne peut pas les maîtriser après
seulement 10 ans au point d’envisager de tels combats. Je ne peux pas parler
pour toutes ces méthodes très développées, mais pour devenir un maître du
combat dans le Tai Chi (Tai Chi Chuan) par exemple, pas même deux ou trois fois
ce nombre d’années serait suffisant.
Cependant les
choses seraient très différentes si les combattants de MMA déjà en activité
devaient acquérir quelques connaissances
sur les arts ci-dessus.
Cela leur
donnerait des avantages compétitifs considérables, car leurs adversaires
auraient du mal à faire face à l’inconnu.
Je suis donc
certain qu’un combattant de MMA augmenterait de façon significative ses chances
de gagner en optimisant sa technique(5) en y adaptant les méthodes
des mains collantes du WingTsun (Ving Tsun ou Wing Chun) par exemple ou des
autres arts que j’ai mentionnés.
Keith R. Kernspecht
• 10e Degré Technique en WingTsun Kung Fu
(GM Leung Ting, Hong Kong)
• 8e Dan en Kyokushin Karate Allround
Fighting (GM Jon Bluming, Holland)
• 8e
Degré d’Instructeur en Wu Ji I Lik Chuan (GM Jimmy Heow, Malaysia)
• 2e
Dan de Judo
P.S. : sur la deuxième
photo(6) vous pouvez voir mon vieil ami et acolyte, LE pionnier du
Ju Jutsu en Allemagne Erich Reinhardt, 8e Dan Ju Jutsu, 4e
Dan Judo, 3e Dan Karate, professeur de sport diplômé et penseur
innovant.
Derrière nous
se tient le Professeur Docteur Oliver König, 9e degré technicien de
WingTsun.
____________________
(1) :
nerve points, je suppose qu’il s’agit des points de pression, ou points vitaux.
(2) :
il s’agit de la période à laquelle il lui a enseigné. Grand Maître Leung Ting
est toujours en vie.
(3) :
tel que je le comprends, c’est le mental qui est le plus important dans un
combat. Cela rappelle le shin ki taï dans les arts martiaux japonais :
mental, technique, force / condition physique.
(4) : à mon avis “d’enfants”.
(5) : infight
(6) : cf partie 1 de l’article
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