dimanche 7 mai 2017

Les doubles couteaux dans les arts martiaux en Chine du sud [partie 7]

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Texte de Benjudkins, traduit et adapté par Véronique


Le Hudiedao et l’arme à feu

Tandis que les armes à feu dominaient le monde la violence en Chine à la fin du XIXe siècle, l’armement traditionnel ne disparut jamais totalement. Il y a sans doute des raisons économiques et tactiques à cela.
Il en allait de même en Amérique. Le 13 février 1886, le  Harper’s Weekly a publié un article richement illustré et intitulé “Chinese Highbinders” (page 103) c’est un document important pour les étudiants du monde sino-américain, particulièrement pour ce qui concerne la façon dans les asio-américains étaient perçus par le reste de la société.
A la page 100 du même ouvrage on trouve une gravure avec une étude très détaillée des armes confisquées à divers criminels. Comme on peut s’y attendre les armes à feu et couteaux y sont légion, il y a aussi une hachette et un couperet. Mais le plus intéressant, pour nous, est la présence de masses, d’une saï, d’une chemise renforcée, de canons d’avant-bras. Et, bien entendu, un hudiedao avec sa garde en D et son fourreau double. Il semblerait que le hudiedao ait bénéficié d’une aura quasi mystique parmi les gangsters au milieu des années 1880.


L’auteur de l’article (celui dans le Harper’s Weekly) dit que ces armes étaient importées directement de Chine : “les armes du truand sont toutes importées de Chine, sauf la hachette et le pistolet. L’illustration montre une collection d’armes blanches chinoises, saisies sur des criminels et à présent en possession de la police de San Francisco. La plus mortelle des armes est ce qu’on appelle une double épée. Deux épées, chacune d’environ 2 pieds de long, portées dans un unique fourreau. Les Chinois les tiennent chacune dans une main, et « hachent» leur chemin parmi les ennemis. Seul un côté est aiguisé, mais, comme pour toutes les lames chinoises, l’affûtage est extrême, aussi coupant qu’un rasoir. Une arme efficace est le couteau à double tranchant, habituellement porté dans un fourreau en cuir. Sa garde est en laiton, généralement richement décoré, et la lame est de l’acier le plus fin. La plupart des assassinats à Chinatown ont été perpétrés avec cette arme, un coup suffit pour tuer.
Le couperet utilisé par les truands est plus petit et plus léger que ne le serait celui d’un boucher. La matraque en acier d’environ 1 pied et demi de long, est rangé dans un étui, porté au côté comme une épée. Une autre arme est une curieuse épée avec une garde très grande. La hachette est de fabrication américaine, mais aiguisée comme un rasoir.
La « cotte de maille » saisie sur un truand chinois, est en tissu, doublé de nombreuses couches de papier de riz, pouvant arrêter une balle. Ce type de vêtement est porté communément par les hommes ayant une mission d’assassinat particulièrement dangereuse. Les canons d’avant bras sont plus courants, ils montent jusqu’au coude, et sont doublés de pièces métalliques pouvant intercepter même un coup violent donné avec une arme blanche.”

Ce passage, basé sur des conversations avec des officiers de l’ordre public, est une source intéressante de renseignements. Les doubles couteaux n’étaient pas exceptionnels, mais ils étaient craints. Ils semblent avoir été particulièrement utiles quand il s’agissait d’affronter une foule d’opposants sans armes, et étaient souvent utilisés pour des meurtres commandités. Il est également intéressant de constater que leur extrémité large et de profil triangulaire, pouvait être une réponse à la présence d’un ennemi qui aurait porté une armure (pour mémoire les armures étaient en paille).

Mais les hommes désespérés et les tueurs à gages n’étaient pas les seuls résidents de la Chinatown de San Francisco à utiliser des hudiedao au XIXe siècle. Les chanteurs d’Opéra Cantonnais et les artistes de rue les utilisaient également.
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