Partie 1 ●
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Texte de Benjudkins, traduit et adapté par Véronique
Conclusion : le Hudiedao comme arme, symbole et argument historique
Les hudiedao
restèrent une arme courante parmi les membres des triades et les Tongs durant
tout le début du XXème siècle. On le voit par exemple sur cette
photo d’une saisie d’armes en Californie.
Toutefois les armes
blanches de quelque type qu’elles soient perdirent de leur intérêt durant les
seconde et troisième décades du XXème siècle, remplacées petit à
petit par les armes à feu. Nous savons que dès les années 1920 les gangs en
République de Chine étaient tous en possession d’armes automatiques. Il en
allait de même pour les gangsters et criminels en Amérique.
La transition ne se
fit pas d’un seul coup. Lau Bun (1891-1967), un maître de choy lee fut, est souvent cité comme étant le premier
individu en Amérique à ouvrir une école semi publique d’arts martiaux. Il
travailla aussi comme homme de main et garde pour les intérêts locaux des
Tongs, et il se dit qu’il portait des couteaux papillons cachés sur lui dans
les années 1920 et 30.
Sur la côte Est, un
journal de New York publia une photo aujourd’hui célèbre, du leader Tong Eddie Gong en train d’inspecter une paire de hudiedao en 1930. Même si sur cette
photo les lames semblent être plutôt prévues pour le spectacle que pour servir
(pointe trop ronde, arme trop massive pour être cachée) elles supportent sans
problème la comparaison avec les copies produites à faible coût que possèdent
les artistes martiaux d’aujourd’hui. Beaucoup de pratiquants d’escrime ou de
collectionneurs d’épées sont extrêmement perplexes quand ils prennent pour la
première fois en main une paire de bat zaam dou. Ils s’étonnent de ces lames
courtes, arrondies, peu équilibrées et se demandent si on peut s’en servir
comme d’une arme. Leur étonnement et les doutes qu’ils expriment sont fondés,
mais disparaissent quand on leur présente une paire de ces mêmes armes
fabriquée correctement dans le milieu du XIX
Les hudiedao, comme
beaucoup d’autres armes, ont développé un certain mysticisme au courant du XIXème
siècle. Ils étaient utilisés par les défenseurs désorganisés de Guangdong
contre les Britanniques. Entre les mains des Triades ils étaient le symbole de
l’opposition au gouvernement et de la montée en puissance personnelle. Ils
étaient utilisés par des gens aussi divers que les représentants de la loi
locaux, les artistes martiaux itinérants, les chanteurs d’opéra et les
miliciens. Leur nature iconique a sans doute aidé à leur survie dans le paysage
urbain quand la plupart des autres épées avaient été abandonnées (à l’exception
du dadao).. Malgré tout cela, dans les années 1920 ces armes furent finalement
reléguées dans les salles d’entraînement et les scènes d’Opéra. Dans ces
milieux la longueur, le tranchant et la puissance n’étaient plus une nécessité.
Au contraire, ces qualités devenaient des sources de risque.
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