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Vous pouvez également me laisser un message en commentaire du livre d'or si le cœur vous en dit !Source : Wing Chun Origins
Traduction par Véronique
Note de la traductrice : le mot Biu Tze est parfois écrit Biu Gee, c'était comme ça dans le texte original.
Beaucoup d’élèves de
Mr Yip Man n’apprenaient que peu de temps avant d’enseigner le système. Est-ce
que le Wing Chun moderne est très différent de celui que vous enseignait Mr Yip
Man en ce temps-là à cause de cela ?
Dans les années 50 en fait, nous nous entraînions très
dur. 6 jours par semaine, ne nous reposant que le dimanche. Comme nous nous
entraînions à la Restaurant Workers Union en ce temps-là, et que beaucoup des
élèves en étaient membres, ou bien travaillaient à la Bus Company, et qu’ils
n’avaient droit qu’à 2 jours de congé par mois, ils traînaient toujours dans le
coin dès qu’ils avaient un peu de temps libre.
Je fus le
dernier élève accepté pour s’entraîner à la Restaurant Workers Union avant que
nous ne déménagions sur Lee Tat Street, dans le quartier Yau Ma Tei où nous
rejoignit Bruce Lee.
Avec un
entraînement intensif, vous pouviez apprendre tout le système en 4 années.
Quand j’ai commencé, en 1954, Si Hing Leung Sheung et Si Hing Lok Yiu
avaient déjà ouvert leurs propres écoles. Ils avaient commencé vers 1950. Dans
la mesure où Mr Yip Man ne manifesta pas d’objection cela laisse à penser qu’il
en était satisfait.
Mais la
question de nos jours est de savoir si les gens ont assez de persévérance pour
réellement vivre et respirer Wing Chun dans le but de comprendre profondément
les mécaniques inhérentes au Wing Chun (Kuen Lei) et ses concepts afin de
pouvoir appliquer leur Wing Chun dans un combat réel. La seule façon d’arriver
à cela est de s’entraîner dur.
Bruce Lee
a eu un grand impact sur la popularité du Wing Chun. Sa célébrité en tant
qu’acteur et artiste martial, qui avait étudié le Wing Chun, fit que beaucoup
de gens voulaient l’apprendre à leur tour. Durant cette période, le Wing Chun
connut une croissance exponentielle, menée par une commercialisation de l’art,
avec quantité de gens profitant de la situation.
Mon
opinion est que durant cette période le Wing Chun s’en trouva dilué. Mais je
laisse aux lecteurs le soin de se faire leur propre opinion.
Quels
conseils donneriez-vous aux pratiquants de Wing Chun au sujet de la position ?
Je me
souviens que quand je retournais à Hong Kong pour rendre visite à Mr Yip Man,
il me donna un conseil. Un conseil que je vais à présent donner aux lecteurs.
Il me dit que la chose la plus importante et d’entraîner dur la Siu Nim Tau. Le
plus vous la travaillez, le mieux c’est.
Pouvez-vous
nous parler de la répartition du poids en Wing Chun ? Certains disent qu’il
faut porter le poids sur le pied entier, d’autres non. Quelle est la méthode
“correcte” ?
Dans
Yee Gee Kim Yeung Maa(1) le poids doit être maintenu sur les deux
tiers avant du pied. Pour cela il faut que les pieds soient tournés en dedans.
Ces deux points sont très importants en Gung Fu. Les hanches aussi doivent être
bien verticales. En étant attentifs que poids sur les deux tiers avant du pied,
et les pieds en dedans, il devient aisé de générer beaucoup de puissance très
facilement. Cela doit être développé à travers l’entraînement assidu de la Siu
Nim Tau. La position ne change pas pendant la Siu Nim Tau, ce qui aide
grandement.
Après
beaucoup d’entraînement, et de temps, l’énergie de l’inertie peut être
ressentie. Quand elle aura été développée à travers toute votre structure, elle
complétera votre position et s’adaptera à vos besoins. La chose la plus
importante dans la position est cette énergie. Si vous portez votre poids sur
toute la surface du pied, ce poids sera focalisé sur le sol.
Si vous
portez le poids sur l’extrême avant du pied, il est possible que vous soyez
trop en avant, et qu’on puisse aisément vous tirer vers l‘avant. La clé pour
éviter cela est de travailler les pieds en dedans.
Y
a-t-il des différences entre les pivots dans la Chum Kiu et la Biu Jee ?
Ni l’une
ni l’autre n’utilise les pivots. J’entends par pivot le fait de tourner le pied
gauche vers le pied droit, ou tourner le pied droit vers le pied gauche. La
Chum Kiu implique principalement le virage. C’est comme faire tourner une
voiture entière. L’ensemble du véhicule doit tourner. Si on utilise une
analogie du même type pour le pivot, le pivot reviendrait à faire tourner un
monocycle.
La Biu
Tze utilise une méthode qui demande du Nau Lik, qu’on traduit par Torsion.
On peut
également trouver cette torsion dans la Chum Kiu, conjuguée au virage. Il se
trouve que beaucoup de gens ont été perturbés par le mot “pivoter” (dans le
contexte particulier de Chum Kiu et Biu Tze) car un pivot est le fait d’un
point uniquement.
S’il
vous plaît, parlez-nous du mannequin de bois. Quels bénéfices les pratiquants
peuvent-ils en retirer ?
Pour le Muk
Yan Jong, la première chose est d’avoir réellement compris les 3 formes comme
je l’ai expliqué précédemment. Vous devez maîtriser tous les différents types
d’énergie, y compris Nau Lik (Torsion) et l’énergie de l’inertie.
Après
cela, quand vous travaillez sur le mannequin, quand vous collez à ses bras,
vous vous entraînez à projeter la puissance de votre position. A partir de là
on peut utiliser le mannequin pour détourner sa propre position, puisque le
mannequin, fixé au mur, ne peut pas bouger.
Cela vous
permet de développer le Chi Ging. Le Chi Ging ne signifie pas faire du Chi Sau
avec votre partenaire. Cela signifie : développer sa sensibilité au point de
pouvoir perturber l’équilibre de son adversaire dès le premier contact. Dès que
vous touchez, c’est là. C’est ça le plus important.
Un autre
bénéfice est que parfois quand vous travaillez votre Gung Fu, vous pouvez vous
demander pourquoi tel mouvement que vous faites n’est pas correct. Vous pouvez
aller au mannequin et le tester. J’appelle le mannequin de bois le “professeur
aveugle”. Il ne dit rien et ne peut rien voir. Mais vous pouvez l’utiliser pour
ressentir et ajuster jusqu’à la position optimum qui maximisera votre
puissance.
Quand
vous aurez fait cela vous réaliserez qu’il y a tant de choses que vous pouvez
travailler en utilisant le mannequin. Mais si une personne n’a pas appris Siu
Nim Tau, Chum Kiu et Biu Tze elle ne retirera aucun bénéfice du mannequin de
bois. Certains élèves aiment vraiment le mannequin et donc vous pourrez leur
enseigner sa forme un peu plus tôt. Mais alors ils ne pourront que gratter la
surface.
Certains
frappent le mannequin pour renforcer leurs bras. Mais on pourrait arriver au
même résultat avec d’autres agrès.
Oui,
notre main a l’air d’être dure. Mais pour quelle raison ? Parce qu’elle est
développée par l’entraînement quotidien du Chi Sau. Tout comme les petits
enfants développent la paume de leurs mains en touchant tout, tout le temps.
C’est ainsi que se font les choses. Il n’est pas utile de volontairement
frapper le mannequin pour fortifier vos bras, vous pouvez aussi bien soulever
des poids, ou frapper d’autres objets.
Quel
message aimeriez-vous délivrer à nos lecteurs ?
En
apprenant le Gung Fu, il faut être capable de se focaliser sur son
entraînement. Vous devez aussi y trouver un réel intérêt. Si vous ne vous y
intéressez pas profondément, si vous avez juste un but particulier, une fois ce
but atteint votre intérêt s’éteindra. Et, de ce fait, votre Gung Fu aura des
limites.
Parfois
il apparaît que c’est votre destin de continuer sur la voie du Wing Chun.
Mon
espoir est, comme l’écrivait mon Sifu, que le Wing Chun puisse continuer à
fleurir et grandir. Il est très important de toujours se souvenir d’où vient
l’eau que vous buvez, de toujours se souvenir que notre Gung Fu vient de nos
prédécesseurs, de les respecter et de les honorer.
En
définitive le concept le plus important du Wing Chun est que la position doit
être active et adaptable. C’est comme une voiture, ça peut aller partout.
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(1) : la position neutre
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