Martin Dragos [partie 1]

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Partie 1 ● Partie 2

Le texte qui suit n’est ni une biographie, ni une interview, mais donne un bon aperçu de la vision de Sifu Martin Dragos sur le wing chun. Il s’agit de la traduction d’un texte provenant de cette page.
Ce texte ne reflète pas nécessairement mon opinion.

D’instructeur en chef de l’EWTO en Slovénie à sa propre organisation

Sifu Martin Dragos (né en 1968) a débuté les arts martiaux à l’âge de 6 ans. Durant les 25 premières années, il s’est dévoué à l’apprentissage du système WT-Leung Ting, dirigé par Keith R. Kernspecht. Giuseppe Schembri (instructeur en chef de l’EWTO en Suisse) le guida durant 9 ans, jusqu’à la fin de la partie sans arme du système. De 1994 à 2000, il fut l’instructeur en chef de l’EWTO en Slovénie, puis après son départ volontaire il fonda sa propre organisation : “Dragos Defense Club”.

Le diplôme de Maître du Wing Tsun Kung Fu

En 2001, Sifu Dragos poursuivit son apprentissage auprès de Sergio Iadarola, afin de compléter sa formation. En 2003, il fut promu au rang de Maître. Bien que sa formation précédente ait été longue et complète, Sifu Dragos s’est rendu compte au fil du temps que le système WT classique qu’il avait appris de ses professeurs comportait de nombreux “chainons manquants” (des faiblesses et lacunes conceptuelles). Ces “limites non optimisées” viennent, selon lui, de la poursuite (fondée sur la tradition) d’aspects et de normes inefficaces qui n’ont jamais été questionnées, ainsi que l’absence de certains aspects importants perdus au fil du temps. Cependant, en dehors de l’aspect technique, c’est surtout une profonde déception sur des aspects interpersonnels qui l’ont poussé à s’éloigner de ses premiers enseignants.

L’évolution contre la tradition

Selon le point de vue de Sifu Dragos, une incompréhension des traditions et l’avidité de nombreux maîtres sont les facteurs principaux qui ont compromis le développement du système pour des générations. Selon ses observations, les Chinois seraient particulièrement responsables pour cela. En raison de leur grand besoin de suivre les traditions, ils sont plus facilement pris dans ce piège. Ce phénomène est typiquement mentionné comme “ne pas dévier de la ligne”. Sifu Dragos pense que la préservation/accumulation de savoir n’est pas une fin en soi. Un changement constant pour le meilleur devrait faire partie intégrante de la culture de l’évolution.

Celui qui laisse uniquement son professeur penser, n’a aucune chance de se développer. Cette attitude est dangereuse et fera que d’autres penseront pour vous. Le commencement est toujours compliqué. Cependant une fois que les “pierres commencent à rouler” avec de bonnes habitudes tout est possible ! Il faut juste continuer de s’entraîner et le succès sera inévitable. Nous vivons à une époque, comme aucune autre dans l’Histoire, où nous avons accès à différents pays et savoirs. Grâce à Internet, il est possible d’avoir accès à des informations concernant tout art martial existant. De nos jours, cet accès semble évident. Dans le passé, cependant, ce n’était pas le cas. Celui qui néglige le fait que l’accès à différents domaines de connaissances peut être utilisé comme source d’inspiration pour son propre développement gaspille des potentiels précieux. Cela ne s’applique pas seulement au WT. Tous les arts martiaux évoluent ensemble !

Remettre en cause la “voie traditionnelle” / Formation de cultes du secret

Le chemin traditionnel prêché par les arts martiaux traditionnels chinois dit: “ne jamais dévier de la source, rester fidèle à la ligne”. Par cette pensée, plus la connaissance s’écarte de la “source”, plus elle est diluée et contaminée. A première vue cela a du sens – mais pas en termes de science et d’évolution ! Le WT, qui se nomme lui-même comme un “système scientifique”, n’est pas la conservation à tout prix, mais une idée d’évolution constante. Seuls les éléments utiles et précieux sont conservés et transmis aux générations futures. Aux yeux de Sifu Dragos, l’individu est privé de la chance d’avoir sa propre évolution en raison de la dispersion des responsabilités et de la créativité de ses prédécesseurs. Dans ce processus, l’évolution est la constante réelle. C’est partout et omniprésent. N’importe quel art martial sérieux est le résultat de l’accumulation d’expérience, qui s’ajoute au système à chaque génération. Ignorer et empêcher cette dynamique revient à stagner dans son propre développement.

Malheureusement, en particulier dans les arts martiaux chinois, l’information est conservée afin de pouvoir profiter des étudiants. L’étudiant est toujours vu comme un futur concurrent potentiel. Cette façon de penser vient du temps où quelqu’un pouvait prendre la direction de l’école après en avoir battu l’enseignant au cours d’un défi. De puis, les chinois considéraient les étrangers comme des “envahisseurs” et une menace pour leur propre culture. Cette attitude de “suspicion permanente” est compréhensible, compte tenu du contexte.

Ce qui est intéressant, en revanche, c’est le fait que cette attitude continue d’être perpétuée par des non-Chinois sans aucun questionnement. Le résultat est un “culte du secret”. Si ce processus se poursuit à travers les générations, de moins en moins de connaissances seront transmises à la génération suivante. En conséquence, ce que vous voyez est un système atrophié.

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