dimanche 24 septembre 2017

[eskrima] Doce Pares

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Merci à Véronique pour ce nouveau texte !


Doce Pares (le mot espagnol pour douze pairs) est une forme d’Arnis, Kali, Eskrima, qui se focalise essentiellement sur le combat au bâton, au couteau et à mains nues, mais ajoute également la lutte et d’autres armes. En fait le bâton est considéré comme une extension de la main et est censé représenter n’importe quelle arme, allant du simple bâton à l’épée, au couteau, ou n’importe quel objet qu’on peut tenir en main et utiliser comme arme dans un contexte moderne. Le Doce Pares fut créé en 1932. Après le décès de Ciriaco Cañete en février 2016 il ne reste à l’heure actuelle que deux grand maîtres de Doce Pares, à savoir Dionisio Cañete et Danny Guba.

A la fin des années 20, l’eskrima avait atteint un grand niveau de popularité à Cebu City, la seconde ville le plus grande des Philippines. En 1932 les eskrimadors les plus reconnus de Cebu ont fondé Doce Pares en tant que société destinée à promouvoir le seul et unique art martial historique des Philippines. Le mot Doce Pares se réfère aux Douze pairs (ou Paladins) de Charlemagne (sa garde d’honneur, 12 guerriers distingués, pairs -égaux- entre eux et non pas pairs du Roi) Cette légende fut transmise aux Philippins par les Espagnols (l’Espagne se vante d’avoir défait à Roncevaux Charlemagne et ses douze pairs) via la littérature populaire et le théâtre. L’école Doce Pares eut donc 12 membres fondateurs.

Lorenzo Saavedra, l’un des membres fondateurs, fut reconnu comme étant le meilleur eskrimador de Cebu City. Il était secondé par 4 autres eskrimadors d’exception, Teodoro et Federico Saavedra, son neveu, et  Lorenzo et Filemon Cañete.
Eulogio Cañete, le frère aîné de Filemon fut élu premier président de Doce Pares et le resta jusqu’à sa mort en 1988.
Un frère Cañete plus jeune, Ciriaco Cacoy, se concentra sur la boxe, mais devint plus tard un eskrimador, tout en travaillant également le judo et d’autres arts martiaux qu’il intégra à son système propre, qu’il appelait Eskrido.
Plus tard Teodoro Saavedra fut reconnu comme le meilleur combattant de la société Doce Pares. Guerillero actif il fut capturé et tué par l’armée japonaise durant la seconde guerre mondiale.
Venancio Bacon fut aussi un des premiers membres mais quitta quelques mois plus tard du fait d’une incompatibilité d’opinions et il créa l’Eskrima Balintawak.

Au début des années 50 les techniques d’eskrima furent analysées, modifiées, systématisées par Cacoy Cañete en se basant sur les expériences de combat avec les écoles rivales, et y ajoutant des techniques de judo et des formes modernes d’eskrima.
Il n’avait que 12 ans quand Doce Pares fut fondée. A l’heure actuelle des personnes telles que Dionisio « Diony » Cañete, son neveu, 3ème génération d’eskrimadores, sont très actives, enseignant leur propre style de Doce Pares. Le style de Cacoy, quant à lui, est maintenu par ses enfants et petits enfants, enseignants aux Philippines et aux Etats Unis.

A la fin des années 70, début des années 80, Dionisio, avocat en plus d’être eskrimador depuis son enfance, commença à développer des réglementations pour les compétitions d’Arnis. En effet le côté « tout est permis » et « combat de rue » faisaient que les gens hésitaient à envoyer leurs enfants dans les écoles d’Arnis. Il pensait que l’art martial philippin était appelé à disparaître si on ne le poliçait pas un minimum, pour l’adapter à l’ère moderne et le rendre accessible à tous, quels que soit l’âge, la nationalité, le vécu etc. Il fut aussi le premier à développer une forme de protection du corps pour les tournois. Tout cela se fit sous l’égide de la World Eskrima Kali Arnis Federation (WEKAF) fondée en 1987. Il fut également commissionné par le gouvernement philippin pour répertorier les divers styles d’arnis/eskrima des diverses îles philippines. Le but en était de préserver l’Arnis comme patrimoine national. Le système Doce Pares multi-styles est actuellement le seul Arnis officiellement reconnu par le gouvernement à être enseigné dans des écoles publiques suite à la loi ayant fait de l’Arnis le sport officiel des Philippines. Doce Pares Inc. Est sise au 30/31 Eagle street à Santo Nino Village, Banilad, Cebu City,
Cacoy quant à lui, commença à développer un système séparé et forma la  Cacoy Doce Pares World Federation. Il supprima les styles des distances longues et moyennes (épée et bâton long) et se focalisa sur le close range, et particulièrement sur le Corta Corbata (coups circulaires) C’était le résultat de son expérience personnelle du combat (hors compétitions) mais aussi de son expérience en tant que guérillero contre les Japonais durant la seconde guerre mondiale. On lui prête plus de 100 combats sans règles.
Son style utilise un bâton de 72 cm. Il utilise aussi la technique avec deux bâtons (penki penki) celle avec un bâton et une dague (olisi y baraw) et les applications à mains nues (pangamot). En 1981 il est allé à la Kali Academy à Torrance, en Californie pour enseigner son système aux Etats Unis. Le séminaire était dirigé par Dan Inosanto et Richard Bustillo.
Toujours est il que la 3ème génération de maîtres du Doce Pares, qui ont tous entre 60 et 70 ans, doivent leur expérience que ce soit à l’entraînement, ou en tant qu’enseignants, à Cacoy Cañete, fils de l’un des membres originaux du Doce Pares.
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dimanche 17 septembre 2017

Le bâton long du WingTsun [partie 1]

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Partie 1Partie 2Partie 3Partie 4Partie 5Partie 6

L’article qui va suivre est une traduction d’un article paru dans le numéro de mars / avril 2005 de Kung Fu Tai Chi. L’article original a été rédigé conjointement par Jeff Webb et grand maître Leung Ting.
Dans les textes qui suivront, j’utiliserai l’appellation WingTsun, comme dans l’article originale. WingTsun en un seul mot est l’appellation utilisée par grand maître Leung Ting.























Introduction

La technique du bâton long du WingTsun, appelée en cantonais luk dim boon gwun (le bâton aux six points et demi), est l’un des éléments les moins bien compris du WingTsun kung fu. Comme c’est un programme avancé de l’entraînement dans le WingTsun, peu d’experts dans le monde ont maîtrisé sa forme ou sa technique de combat, encore moins ses concepts sous-jacents.

De haut en bas : Jum Kwun, Chung Ping Kwun, Huen Com Kwun
De nos jours il existe une multitude de livres et vidéos vendus par différents professeurs, chacun prétendant montrer la forme du bâton long telle qu’elle a été transmise par grand maître Yip Man. Curieusement il n’y a pas deux versions identiques ! Ceci laisse chacun deviner laquelle est la véritable forme, et lesquelles ont été créées par les personnes vendant le livres et vidéos. En effet, comment distinguer l’authentique de l’imitation, le véritable expert du charlatan ?

La réponse est de regarder les concepts du WingTsun et de les comparer avec ce qui est montré. Par exemple, de nombreux prétendus experts clament que le bâton du WingTsun requière un large espace pour pratiquer, en raison de la longueur de l’arme. En réalité, rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité. Etonnement, le bâton du WingTsun a été développé pour être d’une redoutable efficacité dans les couloirs étroits – un détail clairement expliqué dans les théories et concepts du bâton long.

Vous dites que cela n’a pas de sens ? Alors lisez. Dans cet article nous allons décrire la véritable histoire, les méthodes d’entraînement et les théories derrière les authentiques techniques du bâton long du WingTsun comme révélé par le professeur Leung Ting. Nous allons également inclure des photos exclusives de grand maître Yip Man réalisant les techniques du bâton long. Ces photos, extraites d’un film exclusivement détenu par le professeur Leung Ting, n’ont jamais été exposées au public auparavant (ndt : du moins était-ce le cas en avril 2005 quand l’article a été publié). Elles fournissent des preuves indéniables au sujet des techniques au bâton long de grand maître Yip Man.

De nos jours, beaucoup savent que grand maître Yip Man a réalisé une vidéo de ses techniques 10 jours avant son décès. Peu, en revanche, savent qu’un autre film a été réalisé plusieurs années avant. Ce film plus ancien est d’une bien meilleure qualité et montre grand maître Yip Man alors qu’il était encore en bonne santé. Dans ce film il montre les programmes les plus avancés du WingTsun, dont la forme authentique du bâton long.

L’histoire des techniques au bâton dans les arts martiaux chinois

Les techniques de bâton long dans les arts martiaux chinois remontent à la dynastie des Song (960 à 1279 de notre ère). Durant cette période vécu un général célèbre nommé Yeung (Yang en Mandarin) qui eut dix fils – tous des guerriers expérimentés. De tous ses fils, le cinquième était particulièrement compétent dans le combat à la lance et était connu comme l’un des meilleurs combattants de son époque.

Au fil du temps, tous les fils furent envoyés à la guerre pour repousser les invasions barbares. Durant l’une des batailles les plus sanglantes de cette guerre, tous les fils furent massacrés – à l’exception des cinquième et neuvième fils. Comme seul le neuvième fils retourna à la maison après la guerre, on pensa qu’il était l’unique survivant des fils de Yeung. En réalité le cinquième fils avait également survécu grâce à ses compétences dévastatrices à la lance.

Mais, à un moment de la bataille, la tête de sa lance se cassa, ne le laissant qu’avec un simple bâton pour toute arme. Lorsque la guerre fut terminée, le cinquième fils se rendit au monastère sur le mont Ng Toi, afin de devenir moine. Arrivant au monastère avec seulement sa lance brisée, il se mit en quête des techniques du bâton. Ces compétences deviendront par la suite le bâton aux six points et demi du hung gar kung fu.
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dimanche 10 septembre 2017

[eskrima - film] Eskrimadors

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Traduction par Véronique d’après l’article Wikipedia dédié

Eskrimadors est un documentaire des Philippines, de 2010, traitant de l’art martial philippin, l’eskrima. Ecrit et dirigé par Kerwin Go L’idée était de toucher le monde entier avec ce sujet. Le tournage se fit dans plusieurs endroits à Cebu (Cebu est une île et une province des Philippines située dans la région des Visayas centrales, entre Negros et Leyte).

Le film traite du développement de l’eskrima, depuis ses origines dans les tribus, jusqu’à ce qu’il soit devenu un art martial international. On y trouve des interviews de GM  Ciriaco “Cacoy” Canete, Dionisio Canete, et Undo Caburnay, et y ont participé des groupes tels que  Doce Pares, Lapunti Arnis de Abanico, Teovel’s Balintawak, Nickelstick Balintawak, et Liborio Heyrosa Decuerdas.

Il y eu d’abord une première projection, dans un cercle restreint, à l’Université de San Carlos de Cebu City le 6 janvier 2013. Puis il y eut la première officielle, le 30 janvier 2010 au Metro Manila Film festival de Cebu, suivi par le Cinemalaya Philippine Independent Film festival le 16 juin de la même année, et enfin le Cinemanila Internation Film festival le 2 décembre.

Durant la première divers groupes d’Eskrima firent des démonstrations, ainsi que Cacoy Canetes qui avait alors déjà 90 ans (il a créé son club en 1932). A la fin de la projection on remit des certificats aux divers Grands Maîtres présents pour les remercier de leur action de promotion de l’art de l’eskrima, et du fait qu’ils aient perpétué la tradition au fil  du temps. C’était un moment historique avec 12 Grands Maîtres réunis au même endroit et au même moment.

Le film fit l’objet d’une bonne réception au niveau des médias philippins (revues cinématographiques et presse diverse).

Participants :
  • Ciriaco “Cacoy” Cañete
  • Dionisio “Diony” Cañete
  • Undo Caburnay
  • Nick Elizar
  • Uwit Jecong
  • Fredo Carin
  • Chito Velez
  • Percival Pableo
  • Rudy Rey
  • Harry Talledo
  •  Ron Talledo
  •  Miguel Vasquez, le narrateur
Et en bonus, non pas la bande-annonce mais le film en entier !

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dimanche 3 septembre 2017

[livre] Gurps Martial Arts : wing chun et jeu de rôle



Le wing chun est l’une de mes passions, le jeu de rôle en est une autre. Si j’ai une préférence pour le jeu de rôle grandeur nature, aussi appelé GN, je pratique de temps à autre sur table.
Pourquoi parler de cela ici ? C’est devenu 3615 ma life ce blog ? Non, toujours pas, aujourd’hui je vais vous parler d’un livre de jeu de rôle où on parle d’arts martiaux : Martial Arts de Gurps, quatrième édition ! Il y avait bien du wing chun dans les jeux vidéos.

Quelques mots au sujet de Gurps (copier / coller de wikipedia) : GURPS (acronyme en anglais de Generic Universal RolePlaying System, littéralement : « Système de Jeu de Rôle universel générique ») est un système de jeu de rôle générique édité par Steve Jackson (SJGames), entreprise localisée à Austin, Texas (États-Unis). La première édition date de 1986. En 2004, GURPS en est à sa quatrième édition, uniquement disponible en langue anglaise.


Le livre nous parle brièvement de ses auteurs, Peter V. Dell’Orto et Sean “Dr. Kromm” Punch, dans son introduction et nous révèle que le premier a pratiqué nombre d’arts martiaux (il y a une sacré liste) dont le wing chun.

Page 21 le livre nous parle dans un encart intitulé “Women in the Martial Arts” d’arts martiaux qui auraient été créés par une femme, le wing chun donc mais aussi une forme de pentjak silat. Si leurs origines ne sont pas vérifiables, l’auteur pense que cela a dû attirer un certain nombre de femme dans la pratique de ces arts martiaux.

Page 24, dans une partie consacrée aux artistes martiaux célèbres, on évoque Bruce Lee qui a commencé les arts martiaux avec son père avec le taiji quan, puis a pratiqué le wing chun sous la direction de Ip Man, il est également question de son duel contre Wong Jack Man et de la création du jeet kune do.

On retrouve ensuite quelques mentions du wing chun dans les descriptifs de deux personnages. Ainsi que dans un encart parlant du terme “kung fu” et dans un autre comparant “l’interne et l’externe” dans la partie consacrée aux différents styles d’arts martiaux.
Dans la partie consacrée au jeet kune do il est bien entendu question du wing chun, ainsi que dans celle consacrée au wushu.

Enfin notre art martial possède sa propre partie nous narrant son origine légendaire, parlant de Ng Mui et de Yim Wing Chun. L’auteur parle ensuite d’origines moins mythiques et sous entend que le wing chun pourrait être encore plus ancien que ne le laissent supposer la légende (un siècle de plus, voila une question à creuser).
La description de l’art martial en lui-même est assez détaillée et m’a agréablement surpris, je ne m’attendais pas à tant de détails dans un livre de jeu de rôle qui couvre tout de même une soixantaine de styles différents. C’est du beau boulot !

Plus loin dans le livre se trouve une partie sur les armes et l’équipement, ce qui ne surprendra pas les habitués du jeu de rôle. Parmi la liste de matériel nous trouvons notre cher muk yang jong, le mannequin de bois !