dimanche 29 octobre 2017

Wing chun et cancans... [partie 1]

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Partie 1Partie 2 Partie 3
 
Parce que le wing chun a lui aussi ses cancans, en voici deux ! Merci à Véronique qui me les a rapporté.

Yip Chun évincé de son propre séminaire (10 octobre 2013)

Yip Chun a été forcé de quitter et fermer son séminaire à Fat Shan avant qu’il ne soit repris par un autre pratiquant de wing chun, Man Leung élève de William Cheung.

Yip Chun a accusé Leung de demander des frais se montant à 1000 dollars US pour les individuels, et 2000 dollars US pour les groupes afin de pouvoir se joindre au Shi Lam Temple group.
Leung, président du Fat Shan Martial Arts Departement, accusait Yip Chun de ne pas l’avoir invité au séminaire et de lui avoir ainsi fait perdre la face.

Les deux se sont rencontrés plusieurs fois à Hong Kong avant les événements afin de discuter des conditions d’admission au Shi Lam Temple group.
On peut supposer que leur différend vient essentiellement du fait qu’ils n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur la façon de partager les bénéfices.

Article extrait de « south china morning post » (mercredi 27 août 2014)

Une controverse est apparue dans les cercles des arts martiaux chinois, pour savoir qui sera choisi pour être considéré comme l’héritier officiel du Wing Chun Kung Fu.
Neuf groupes d’arts martiaux de la province de Canton ont signé une lettre qui conteste la suggestion faite par le département provincial de la culture de nommer Ip Chun, le fils de la légende du kung fu Yip Man, porte drapeau officiel de cet art martial.

L’homme, âgé de 90 ans et résidant à Hong Kong a toujours continué, jusqu’à ce jour, à enseigner comme le fit son père. Les provinces chinoises ont établi des listes de représentants héréditaires de patrimoine culturel immatériel. Cela va des pratiquants de la médecine traditionnelle chinoise, aux chanteurs d’Opéra, en passant par les fabricants artisanaux de Mooncakes. La liste de la province de canton pour cette année a été émise à fin de consultation publique un peu plus tôt ce mois (et jusqu’à lundi).

Ip faisait partie des 113 personnes incluses dans cette liste, les deux autres représentants du wing chun sont Kuok Wai Jarm et Leung Wai Wing de Foshan. Le père de Ip, Yip Man a été l’enseignant du légendaire acteur hongkongais Bruce Lee.

Deux blockbusters récents ont fait redécouvrir l’histoire du maître et l’ont fait connaître du plus grand nombre. Bien que né dans une famille riche à Foshan, Canton, en 1893, Yip Man a ensuite été pauvre et la répression durant l’occupation japonaise l’a incité à émigrer dans la colonie britannique de Hong Kong où il a popularisé son style de wing chun kung fu jusqu’à son décès en 1972.

Deux jours après la fin de la consultation publique un quotidien de Canton a signalé que 9 groupes d’arts martiaux s’opposaient à la sélection de la Province de Ip et de deux autres hommes pour représenter le wing chun.

D’après les opposants, ce choix était « totalement inconsistant au regard de l’histoire et de la réalité de la situation » peut on lire dans Southern Metropolis Daily.
Ip a vécu beaucoup trop longtemps à Hong Kong et n’a pas participé au développement du Wing Chun dans sa ville natale de Foshan, dit l’article.

Les groupes concernés par l’article de mercredi n’ont pas pu être joints. Un porte parole de l’Association des arts martiaux de la province de Canton a également refusé de commenter l’événement.
Un membre de l’Association des arts martiaux du district de Conghua (Canton) qui a signé la lettre s’opposant à la nomination de Ip a dit que le style wing chun remonte à l’époque impériale et s’est jusqu’à aujourd’hui développé dans différents styles. Il dit s’être personnellement opposé à la nomination de Ip et des deux autres personnes car elles ne peuvent en aucun cas représenter le style dans son entièreté.

Ho Kay, représentant la Wing Chun Ip Chun Academy et élève de Ip depuis 3 décennies, a rejeté l’accusation qui dit que Ip n’a pas contribué au wing chun à Foshan. Il dit que ses élèves ont construit un musée Ip Man à Foshan et ont organisé des stages estivaux dans la ville pendant des années.

Une commission d’experts va étudier la nomination de Ip ainsi que les objections soulevées par le groupe des neuf nous dit un membre du Guangdong Province Intangible Cultural Heritage Protection Centre.
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dimanche 22 octobre 2017

Le bâton long du WingTsun [partie 4]

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Partie 1Partie 2Partie 3Partie 4Partie 5Partie 6

Le bâton long du WingTsun et ses concepts

Le bâton long du WingTsun mesure en général entre 2,6 et 2,74 mètres (entre 8,5 et 9 pieds), soit environ 10 pieds chinois de long. Son surnom de “bâton queue de rat” lui vient du fait que l’une de ses extrémités, appelée la queue, est plus petite en diamètre que l’autre extrémité, appelée la tête. Le bâton est en général confectionné avec du bois de fer ou du teck et travaillé pour avoir une surface lisse.

Diagramme A : une ligne centrale
La forme luk dim boon gwun est simple, précise et élégante. Ne possédant que 7 techniques clefs, la séquence de la forme est également assez compacte - montrant la nature efficace du WingTsun. Comme les techniques à mains-nues du WingTsun, le bâton long est basé sur un certain nombre de théories clefs qui - une fois comprises - permettent au pratiquant de corriger et améliorer ses propres mouvements.

L’une des théories les plus populaires du WingTsun - souvent interprétée à tort comme se rapportant aux techniques de combat à mains-nues - s’applique en réalité au combat au bâton. La dite théorie des “quatre portes” ou “quatre quadrants” vient d’un adage du bâton long qui dit “une ligne centrale, deux axes, trois niveaux, quatre quadrants”.

Diagramme B : deux axes
L’interprétation de cet adage repose sur une géométrie tridimensionnelle. La “ligne unique” est le bâton en lui-même, tel que vue d’au-dessus (diagramme A). Les “deux axes” font référence à un axe X horizontal et à un axe Y qui décrivent les extrêmes des mouvements latéraux allant vers la gauche et la droite, toujours vu d’au-dessus (diagramme B). On parle également de sin nim gwun (la surface d’éventail du bâton), le concept ressemblant à un éventail chinois ouvert. La troisième partie de l’adage est le concept des “trois niveaux”. Cela représente l’axe Z qui est subdivisé en 3 niveaux clefs : zone de cible haute, médiane, et basse, comme vu par la personne utilisant le bâton long (diagramme C).



Diagramme C : trois niveaux
Pour finir, vous avez la théorie des quatre quadrants (souvent appelée les quatre portes), qui est la plus importante des clefs en terme de compréhension dans l’usage du bâton long. Il existe un dicton chinois ancien qui dit, “Une personne garde la porte et 10000 intrus ne peuvent entrer”. En réalité ce proverbe se réfère directement à l’usage original du bâton long. Tout comme un bernard-l’ermite qui se défend à travers la petite ouverture de sa coquille, l’utilisateur du bâton était souvent utilisé pour garder une porte, une entrée ou un passage étroit. Le diagramme D montre une ouverture à 4 coins et le combattant qui la garde.

Diagramme D : quatre quadrants

Les séquences de “l’épée vs le bâton long” et “la lance vs le bâton long” illustrent l’utilisation d’une géométrie tridimensionnelle avec le bâton long du WingTsun. L’épée large bloquante est ébranlée avec un déplacement circulaire rapide dans les axes X et Y du bâton long, ce qui permet de continuer vers sa cible ; la gorge de l’adversaire.

 

Contre la lance, le bâton long dévie son mouvement vers l’avant de la ligne centrale. Le mouvement continu sur l’axe Y permet une utilisation efficace de la portée du bâton. D’abord en frappant les mains du lancier, puis en suivant rapidement une poussée vers l’avant à la gorge ; forçant le désarmement.
 

Entraînement basique au bâton long

Le système à mains-nues du WingTsun utilise des positions et techniques de jambes optimisées pour le combat sans arme. La basique yee chi kim yeung mah (position en double adduction), la position de côté et celle de combat sont toutes hautes et étroites.

En revanche, la position principale  au bâton, gwun lah, est plus basse et large pour offrir un meilleur effet de levier dans la manipulation des armes longues. Cette position basse, combinée avec les déplacements du système à mains-nues, fourni levier, stabilité et déplacements rapides.

Au départ, les étudiants apprennent la gwun mah (la position quadrilatérale du bâton), en plus des exercices de déplacement et de frappe. Lorsque l’étudiant possède une position ferme, il apprend des exercices simples de renforcement musculaire dans lesquels le bâton est levé et abaissé. Ces exercices sont nécessaires pour que l’étudiant acquière la force suffisante pour réaliser la forme du bâton long et les exercices du chi gwun. Avec le temps, un expert efficace du bâton du WingTsun peut manœuvre le bâton aussi aisément que s’il s’était agit d’une baguette.

Ensuite, l’étudiant combinera les déplacements basiques avec les techniques du bâton pour marcher et piquer, appuyer avec le bâton, le lever et avancer. À ce stade les étudiants pratiqueront le biu lung cheong (la lance du dragon qui perce), un exercice où l’étudiant va viser, avancer et exécuter une pique avec le bâton sur une petite cible, telle qu’une cloche suspendue. En utilisant des cibles de plus en plus petites et en les mettant en mouvement, le pratiquant de WingTsun pourra augmenter sa précision et sa vitesse.

Enfin, lorsque l’étudiant aura développé suffisamment de force et d’efficacité dans les positions de base, déplacements et mouvements de bâton, il est prêt à apprendre la Luk Dim Boon Gwun, la forme du bâton long.
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dimanche 15 octobre 2017

Le bâton long du WingTsun [partie 3]

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Grand maître Yip Man

Yip Kai Man, fils d’un riche marchant de Foshan, commença à apprendre le WingTsun à l’âge de 13 ans auprès du maître Chan WahShun, le successeur du docteur Leung Jan, le grand maître. Travaillant dur, Yip Man excella dans le WingTsun et continua de s’entraîner tout au long de sa vie. A une époque, alors qu’il allait à l’école à Hong Kong, le jeune maître Yip Man eut une expérience qui allait changer sa vie. L’un de ses camarades de classe le présenta à un vieil expert du kung fu qui était soi-disant particulièrement compétent. Empli d’une curiosité tout à son âge, le jeune Yip Man s’empressa de défier le vieil expert – qui le battit très facilement. Peu après, Yip apprit que l’homme était en réalité son oncle de kung fu (Sipak, l’oncle, aîné du Sifu) Leung Bik, le camarade de classe de son propre Sifu Chan Wah Shun. Pragmatique, Yip Man demanda à l’homme de lui enseigner et de l’aider à améliorer ses compétences dans le WingTsun. Le vieux maître l’accepta et le jeune Yip Man put aiguiser et améliorer ses techniques de WingTsun jusqu’à leur plein potentiel.

Plus tard Yip Man retourna à Foshan où il vécu une vie paisible jusqu’au milieu des années cinquante. Durant la révolution communiste, grand maître Yip Man fut forcé de quitter la Chine pour rejoindre Hong Kong. Là, il commença à enseigner le wing chun pour subvenir à ses besoins. En peu de temps il devint particulièrement connu dans les cercles du kung fu de Hong Kong et y développa une réputation d’expert de première catégorie. Durant la période où il enseigna à Hong Kong, il eut des centaines d’étudiants. Certains n’apprirent de lui que pour un jour, d’autres étudièrent auprès de lui des années durant. Comme grand maître Yip Man accordait une grande importance à son kung-fu, il enseignait ou démontrait rarement les niveaux les plus élevés du WingTsun, sauf sur une base individuelle. Ceci était encore plus vrai avec les techniques d’armes du WingTsun.

De nos jours de nombreuses personnes prétendent avoir appris les techniques d’armes de grand maître Yip Man. Cependant, il n’enseigna la forme des doubles couteaux qu’à 4 personnes (ndt : j’ai quelques doutes sur ce chiffre) et ceux qui apprirent de lui la forme de bâton long et ses applications étaient encore moins nombreux. Tandis que nombre de ses élèves avancés apprirent des exercices individuels et mouvements, le regretté grand maître gardait toujours les formes et concepts des armes secrets. L’une des personnes qui eut accès à ce savoir était grand maître Leung Ting, qui continua de s’entraîner et de perfectionner les techniques d’armes du WingTsun durant plus de 30 ans. Durant tout ce temps, il enrichit les programmes des armes à travers des décennies d’expériences pratiques et en comparant avec ses amis et collègues – tous des experts en armes de haut niveau dans différents styles.

La séquence sur la photo montre un échange type d’attaques, blocages et contre-attaques qu’il est possible d’apprendre dans l’entraînement aux armes du kung fu traditionnel. Des séquences illustrant la méthode du bâton long du WingTsun  pour affronter de telles armes suivront dans l’article suivant.
 
 
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