dimanche 24 février 2019

Le “Chi Sao” du Wing Chun par Bruce Lee [partie 2]


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Partie 1Partie 2

L’article suivant a été réalisé par Bruce Lee en 1969 pour le Black Belt magazine.
Traduction réalisée par mes soins.

SEQUENCE DE ROULEMENT DU CHI SAO : les photos suivantes montrent l’écoulement continu et la plénitude de l’énergie dans les bras. Les flèches indiquent la direction des mouvements.


Apprendre le Chi Sao correctement requière un instructeur expert qui guide l’étudiant pas à pas et l’abreuve avec le flux correct, comme un générateur qui alimente une batterie avec de l’électricité. Entre les mains d’un novice, le Chi Sao peut se transformer en une lutte saccadée, se débattant de haut en bas et de gauche à droite. Une telle pratique empêchera non seulement la compréhension, mais conduira également à un contre immédiat de la part d’un adversaire affuté. Faire circuler l’énergie correctement à travers sa main est comme l’eau qui s’écoule à travers un tuyau. Si l’eau est allumée et éteinte, le tuyau sera pris de mouvements saccadés. Lorsque nous étions au lycée (high school) dans les années 50 à Hong Kong, nous pratiquions tous les jours durant les pauses et après l’école. Pour autant il n’y avait pas un flux constant d’énergie dans nos bras et il en résultait que notre énergie était spasmodique, causant la pénétration par nos partenaires, particulièrement lorsque nous tournions et roulions.

Depuis les positions du Chi Sao, chaque pratiquant essaie de marquer des points sur son partenaire. Avec l’énergie qui s’écoule, le défenseur “flotte” et “dissout” la force de l’adversaire, à la manière d’un bateau se lançant en toute sécurité entre les vagues turbulentes, afin “d’emprunter” la force de l’attaquant pour “compléter” son contre. Au regard de cela, les deux pratiquants sont en fait les deux moitiés d’un tout.

UTILISER L’ECOULEMENT DE L’ENERGIE : Ted Wong (en noir) essaye de créer une ouverture en poussant la main de Bruce Lee vers l’extérieur. Physiquement, il semble y avoir une ouverture, mais en fait l’énergie de Bruce s’écoule de son coude et dévie l’attaque. Ted peut contrer la force de Bruce également s’il fait rouler sa main avec l’énergie qui s’écoule.

A l’exception de la position à une main, toutes les autres, dans le Chi Sao, se pratiquent avec le coude rentré. Cette position avec le coude rentré est importante dans le Wing Chun puisqu’elle agit comme un amortisseur ou comme un déflecteur, servant de force auxiliaire si le poignet ne parvient pas à détecter l’augmentation soudaine de la pression résultant de l’attaque de l’adversaire. La position avec le coude rentré est la marque d’un pratiquant du Wing Chun. Le coude est le centre immobile – pas dans le sens de mort – qui ne cède pas, tandis que l’avant-bras et la main sont flexibles dans leurs adaptations et changements. Les mains dans le Chi Sao doivent être douces mais ne pas céder, énergiques et fermes mais pas dures ou rigides.

Certains peuvent classer le Wing Chun comme un style doux, bien que je n’aie jamais cru à de telles séparations. Quoi qu’il en soit, en le comparant à d’autres styles dits doux, le Wing Chun est plus économique en structure. De plus les différentes positions de main qui peuvent être utilisées dans la pratique du Chi Sao le rendent très versatile. De façon offensive, le Chi Sao du Wing Chun utilise principalement une énergie droite allant vers l’avant ; défensivement, il utilise des déviations en arc, ainsi que des lignes droites et pénétrantes. Le pratiquant du style Wing Chun reste dans le noyau, laissant son adversaire se déplacer autour de la circonférence. Il apprend aussi à voir les mouvements de son adversaire de manière plus économique, c’est-à-dire à ne pas sur-réagir avec des mouvements superflus, mais en se déplaçant directement du centre vers l’extérieur, ou juste assez de l’extérieur vers l’intérieur, avec son axe central protégé par son coude.

Le Chi Sao du Wing Chun, particulièrement avec l’écoulement de l’énergie, contribue à la formation complète de l’artiste martial. Cependant, il ne doit pas être considéré comme une panacée, un remède miracle, mais comme un moyen de parvenir à ses fins. Certains pratiquants considèrent à tort le Chi Sao comme une méthode de combat, ce qu’il n’est pas. Il s’agit plutôt d’un entraînement pour servir de guide dans l’apprentissage d’un style en particulier ; c’est-à-dire, pour une position correcte du Wing Chun, pour l’étude des lignes et angles économiques et, surtout, pour la culture du ressenti d’un flux d’énergie constant.

Vers l’avant pour pénétrer / Désengager lorsqu’on est poussé

Rouler pour dévier / Saisir pour immobiliser

Recevoir pour retenir / Le poursuivre lorsqu’il se retire
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vendredi 22 février 2019

Le Top, le Flop et l'Index de février 2019

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Même chose si vous voulez que je partage l'affiche d'un stage d'arts martiaux dans le grand Est (hors wing chun) !

Le Top

Le Top n'a pas bougé, comme chaque moi :).

1) Les grades
2) Personnage de fiction : Cent Yeux
3) Les outils d'entraînement
4) Bruce Lee [partie 2]
5) Généalogie du wing chun

Le Flop

Du côté du flop ce mois-ci encore ça bouge pas mal :).

1) Lo Man Kam
2) Le “Chi Sao” du Wing Chun par Bruce Lee [partie 1]
3) Formes en vidéo par Pan Nam : Chum Kiu
4) [eskrima] Balintawak [partie 2]
5) [livre] Du wing chun au détour d'un comics

Si ce n'estp as déjà fait, je vous conseille vivement d'aller lire ces articles !
Lo Man Kam a une vie passionnante ;
La vision de Bruce Lee sur le chi sau est intéressante ;
La forme réalisée par Pan Nam vaut le coup d’œil ;
Le style Balintawak mérite qu'on s'y attarde ;
Ng Mui dans un comics ça ne se refuse pas !

Plusieurs articles quittent le flop :
Lai Hip Chai
Des vidéos et du wing chun [partie 3]
[eskrima] Balintawak [partie 1]
Dai Fa Min Kam

L'Index

L'index wing chun a été mis à jour ! Cinq articles y ayant été ajoutés :
L'index eskrima n'a pas bougé ce mois-ci.

Pratique & enseignement

Comme évoqué dans ma présentation, je suis mes temps de pratique :
- En moyenne je pratique 3,44h / semaine depuis le début de l'année
- En moyenne j'enseigne 1,5h / semaine depuis le début de l'année
 
N'oubliez pas de suivre la page stages et évènements à venir pour être au courant des stages à venir dans l'Est de la France (et pas uniquement) !
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dimanche 17 février 2019

Le “Chi Sao” du Wing Chun par Bruce Lee [partie 1]


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Partie 1Partie 2

L’article suivant a été réalisé par Bruce Lee en 1969 pour le Black Belt magazine.
Traduction réalisée par mes soins.

 
Les postures de Bruce Lee dans les photos suivantes sont celles du style WING CHUN et non celle du JEET KUNE DO.

Le Chi Sao, l’art des mains collantes, est une méthode d’entraînement propre au style Wing Chun, un style du sud de la Chine, dirigé par monsieur Yip Man de Hong Kong. C’est de monsieur Yip que j’ai appris le style Wing Chun.

Bien sûr, il existe de nombreuses approches de la pratique du Chi Sao : certains pratiquent principalement pour affuter leur compétence technique, certains pour avoir instinctivement la position de main correcte comme enseigné par le style Wing Chun ; certains voient le Chi Sao comme un exercice de renforcement, tandis que d’autres l’étudient pour affuter le sens du toucher. Le Chi Sao est tout cela et plus. Ce qui suit est ma propre interprétation du Chi Sao, la méthode Wing Chun des mains collantes.

Durant les années où j’ai enseigné le Chi Sao, j’ai considéré cela comme un entraînement physico-psychologique, accentuant ce que je qualifie de flux d’énergie constant. Ce terme, flux constant, n’était pas mentionné dans l’apprentissage du Chi Sao dans le style Wing Chun. Je dois souligner ici que mon enseignement du flux constant est une aide pour avoir une plus grande efficacité et application, mais certainement pas comme une sorte de pouvoir interne mystérieux comme d’autres instructeurs voudraient que leurs étudiants le croient.

Pour illustrer le flux d’énergie, imaginons que “A” a un courant d’eau blanche qui s’écoule de son bras, tandis que “B” à un courant noir, lui aussi s’écoulant pour fusionner avec celui de A (voir fig. a.). Aussi longtemps qu’il y a un flux identique et constant venant de A et B, les deux flux, le noir et le blanc, ne se pénètreront pas. Avec l’énergie qui s’écoule, tous les mouvements physiques apparents sont imprégnés de telles qualités psychologiques. Si quelqu’un appuie sur le bras de celui qui a cette énergie qui coule, il sentira immédiatement une énergie flottante relier la sienne. Ce n’est pas tant une sensation d’opposition, de force saccadée, mais, plutôt, c’est juste comme presser sur un ressort puissant. Son bras est plein et substantiel, vivant, avec une sensation de direction et un sens de l’uniformité : en d’autre termes “juste” pour la tâche à accomplir.

TECHNIQUE DU CHI SAO : Ce sont les deux positions essentielles dans la technique du Chi Sao (mains collantes). Notez la position relaxée des deux hommes.

En regardant la fig. a si, par exemple, le flux noir devait arrêter de s’écouler pendant peut-être une fraction de seconde, le flux blanc réussirait à pénétrer. Cet écoulement ressemble même à de l’eau qui se fraye un chemin dans la roche et qui remplit tous les recoins de la manière la plus efficace qui soit.

Dans le style Wing Chun, Le Chi Sao se pratique à une main et à deux mains. En roulant les mains à la fois en harmonie et en contraste, les praticiens cultivent l’énergie qui s’écoule. Le praticien doit maintenir le débit constant et combler tous les écarts possibles entre chaque rotation et chaque retournement. Plus l’entraînement se poursuit, plus son énergie est raffinée et, comme l’eau, plus la fissure à travers laquelle le flux peut passer est étroite.
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