dimanche 27 octobre 2019

Formes en vidéo par Martin Dragos : Siu Nim Tau

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Cette semaine et particulièrement ce dimanche ont été bien remplis. Je vous propose donc une simple vidéo après la longue (mais passionnante) interview de Wong Shun Leung.

Cette vidéo montre la forme Siu Nim Tau telle que la pratique Sifu Martin Dragos. Elle manquait un peu parmi les autres vidéos de ses formes.

Vous verrez que c'est une fois encore très différent de la Siu Nim Tau telle qu'on la voit généralement.

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mardi 22 octobre 2019

Le Top, le Flop et l'Index d'octobre 2019

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Enfin si vous avez des idées ou des envies d'articles, n'hésitez pas à me laisser un petit message à ce sujet, soit en commentaire soit en m'écrivant à cette adresse :
passionwingchun chez gmail point com
Même chose si vous voulez que je partage l'affiche d'un stage d'arts martiaux dans le grand Est (hors wing chun) !

Une nouvelle fois : merci à tous qui suivez ce blog. En novembre dernier j'avais fixé un objectif à 80000 visites pour novembre 2019. Sachez que l'objectif est d'ores et déjà atteint !
Une fois encore le but n'est pas de multiplier les clics mais les commentaires étant peu nombreux, c'est l'un de mes rares indicateurs de la fréquentation du blog. Un commentaire est toujours très motivant pour continuer à écrire pour vous chers lecteurs :).

Le Top

Pas de changement dans le top !

1) Les grades
2) Personnage de fiction : Cent Yeux
3) Les outils d'entraînement
4) Bruce Lee [partie 2]
5) Généalogie du wing chun

Le Flop

Du côté du flop, ça bouge !
 
L'Index

L'index wing chun va être mis à jour ! Quatre nouveaux articles vont y être ajoutés :
L'index eskrima compte un nouvel article ce mois-ci :
Pratique & enseignement

Comme évoqué dans ma présentation, je suis mes temps de pratique :
- En moyenne je pratique 3,98h / semaine depuis le début de l'année (-0,09h)
- En moyenne j'enseigne 1,60h / semaine depuis le début de l'année (+0,07h)


N'oubliez pas de suivre la page stages et évènements à venir pour être au courant des stages à venir dans l'Est de la France (et pas uniquement) !
Ces derniers temps j'ai eu un peu moins de temps à consacrer à cette rubrique mais ça va reprendre !
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dimanche 20 octobre 2019

Interview de Wong Shun Leung [partie 4]


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Partie 1Partie 2Partie 3 Partie 4

Interviewer : "Pensez-vous que le Wing Chun a des limites ? De nombreux étudiants aiment combiner la boxe avec des coups de pied, des projections et des saisies(1) au sol pour développer des systèmes éclectiques."

Wong Shun Leung : "Dans l’entraînement de Biu Jee, nous apprenons à être libres. Les premières formes sont pour les situations normales. Biu Jee est pour les situations anormales. Les idées de Biu Jee contrediront parfois les idées normales du Wing Chun afin de permettre à la personne de survivre dans une mauvaise situation. On nous dit de faire le nécessaire pour survivre et donc, il n’y a pas de limites. Les styles ont différents concepts et objectifs. Avec le Wing Chun, nous voulons attaquer notre adversaire de manière très directe et sauvage. D’autres styles contrediront cet objectif en tentant des tactiques non directes. Si nous les combinons, nos objectifs peuvent devenir confus dans le feu de l’action. Nous serons moins efficaces."

Interviewer : " Considérez-vous le Wing Chun comme un style ou une expression de concepts ?"

WSL : " Une expression de concepts. Le Wing Chun ne doit pas être suivi à la lettre. Il suffit d’en faire assez pour satisfaire aux exigences de la théorie. Un exemple de ce qui précède est la position du coude fixe. Le débutant apprend simplement à garder ses coudes aussi proches que possible de la ligne médiane. C’est le concept. Une fois que nous sommes bons à cela, nous devons détendre nos coudes plutôt que de coller à une position et de restreindre nos mouvements. Les compétences que nous développons au Wing Chun nous permettront de détendre nos bras et d’utiliser la position du coude fixe uniquement lorsque nécessaire. Après tout, le coude appartient au combattant et non le combattant à son coude. Ils travaillent pour vous."

Interviewer : "En quoi le Wing Chun diffère-t-il des autres styles? Existe-t-il des styles similaires ou eux aussi utiles pour le combat ?"

WSL : "J’enseigne actuellement le Wing Chun et je ne suis pas en position pour critiquer les autres systèmes de kung-fu. Mais je voudrais dire que beaucoup de styles demandent aux hommes d’imiter les positions des animaux. Les humains n’ont pas la capacité d’imiter certaines positions. Par exemple, certains animaux peuvent sauter facilement d’ici à là-bas parce qu’ils ont une longue queue pour les aider à maintenir l’équilibre. Nous, humains, ne disposons pas d’une telle queue pour nous aider et certaines techniques peuvent donc ne pas être naturelles. Par conséquent, quand quelqu’un me demande quel style animalier est le Wing Chun, je pourrais dire « style humain ». Nous utilisons les armes que la nature nous a données pour faire de notre mieux. Nous nous entraînons également de manière réaliste en laissant à nos adversaires la liberté d’attaquer selon leur volonté. De cette manière, nous avons un nombre infini de situations dans lesquelles nos adversaires peuvent vérifier et tester notre technique."

Interviewer : " Maintenant que vous avez formé et enseigné le Wing Chun pendant presque 40 ans, pouvez-vous donner une définition simple du Wing Chun ?"

WSL : "L’idée du Wing Chun fait ressortir votre instinct animal pour vous protéger et faire le plus de mal possible à un agresseur dans les plus brefs délais. Tout le monde a l’instinct animal de se battre quand il est né, c’est une chose naturelle. Notre vie quotidienne dans ce qu’on appelle la civilisation a apprivoisé cet instinct. Par exemple, nous n’avons pas besoin de chasser pour notre nourriture, nous pouvons l’obtenir dans un supermarché. En tant que professeur de Kung Fu, j’apprécie souvent la façon dont les femmes s’affrontent. Dans le règne animal, les femelles sont souvent plus vicieuses que leurs homologues masculins de la même espèce. Quand les femmes se battent, elles peuvent ne pas utiliser de bong sau ou de tan sau, mais elles appliquent les principes du Wing Chun. Très souvent, elles vont mordre, tirer les cheveux, gouger les yeux et se griffer. Il n’y a rien de mal dans ces techniques, elles sont directes et font beaucoup souffrir l’adversaire. Elles se battent d’instinct pour survivre. Quand les hommes se battent, ils essaient souvent d’être fantaisistes pour impressionner les autres. C’est la voie du Wing Chun de blesser l’adversaire le plus vite possible en subissant le moins de dommages possible. Si vous n’essayez pas d’atteindre cet objectif, alors pourquoi se battre ?"

(1) : grappling
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dimanche 13 octobre 2019

Interview de Wong Shun Leung [partie 3]

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Partie 1Partie 2Partie 3 Partie 4

Interviewer : "Quelles difficultés avez-vous rencontrée en apprenant le chi sau et d’autres techniques de Wing Chun ?" 

Wong Shun Leung : "Dès le début de mon apprentissage, mon Sifu voulait que nous posions de bonnes bases. C’est-à-dire qu’il voulait que nous pratiquions les bases avec lenteur et diligence, comme son propre Sifu le lui avait demandé. Ce n’est qu’en prenant le temps de poser ces fondations solides que l’on pourrait résoudre toutes les complications normales de manière progressive. Ce n’est qu’en comprenant la théorie dès le début que toutes les erreurs peuvent être comprises et corrigées."



Interviewer : " Quelles sont les erreurs les plus courantes que vous trouvez chez les étudiants de nos jours ?"

WSL : "Certains étudiants accordent encore trop d’importance aux combinaisons prédéfinies. Très souvent, les étudiants ont déjà cette idée de livres, de magazines et en parlant à des amis. Ils ne comprennent pas comment appliquer les concepts du Wing Chun. Cela signifie que les étudiants se concentrent trop sur la technique individuelle plutôt que de voir la situation dans sa globalité. Ils ne peuvent pas apprécier la théorie qui suggérerait une technique."

Interviewer : "La plupart des étudiants ne sont pas capables de consacrer tout leur temps et leur énergie à l’acquisition de compétences martiales. Cependant, ces mêmes personnes veulent atteindre un niveau de compétence raisonnable. Qu’est-ce qui devrait être le plus entraîné pour les personnes ayant peu de temps ?"

WSL : "Il n’y a pas de moyen rapide d’apprendre le Wing Chun. Vous devez vous y entraîner avec diligence. Ce que vous mettez en place constituera la base de ce que vous en retirerez. J’ai versé beaucoup de sang pour le Wing Chun. Des os brisés, des coupures, etc., sont communs pour ce type d’entraînement. Cela peut faire peur à beaucoup de gens, mais vous apprenez un art du combat et nous ne sommes pas là pour jouer. Une formation superficielle ne fera que tromper les gens en leur faisant croire qu’ils ont des compétences particulières que personne ne peut posséder. Les combats sont une affaire sauvage et causeront généralement des blessures aux deux parties. Une formation douce ne vous préparera pas à cela."

Interviewer : "Beaucoup de nouvelles écoles qui ouvrent prétendent enseigner seulement la self-défense ou des systèmes martiaux complets. Comment un système apparemment traditionnel, comme le Wing Chun, peut-il concurrencer ces styles qui semblent donner au public ce qu’il veut ?"

WSL : "Je crois que pour avoir une image complète d’un art martial, vous devez étudier un système complet avec un seul bon entraîneur. Ce n’est souvent qu’un gadget commercial qui consiste à faire la publicité de techniques de self-défense ou des pouvoirs magiques obtenus rapidement. Il y a beaucoup de gens stupides dans le monde qui croiront aux pouvoirs mystiques pour protéger leur corps contre les attaques, ils ne veulent pas s’entraîner dur, mais souhaitent prendre un raccourci. Ceux qui s’entraînent durement et qui suent sang et eau sauront s’ils ont ou non une chance dans un combat, tandis que ceux qui ne le font pas resteront toujours dans le doute et se cacheront derrière leurs croyances. S’il y avait un moyen très facile de devenir un surhomme, alors nous nous entraînerions tous de cette façon - après tout, qui veut tout le temps souffrir ? Vous pouvez également dire que si un kung-fu pouvait faire de vous un surhomme, les boxeurs chinois olympiques s’y entraîneraient et ne perdraient jamais."

Interviewer : "Pensez-vous qu’il existe une différence entre un style traditionnel et la self-défense moderne ?"

WSL : "Le but de Wing Chun est de vous apprendre à frapper votre adversaire. Il devrait vous apprendre à utiliser la méthode la plus simple pour frapper votre adversaire. Tout art martial doit t’apprendre ce concept s’il veut offrir des techniques de combat. L’idée d’un cours de self-défense par opposition à un cours d’arts martiaux peut être dans l’esprit des étudiants ou inculqué par des enseignants voulant encourager le business en semblant aborder un sujet d’actualité. Il n’y a pas de moyen facile de se défendre sans être assez fort pour attaquer aussi. Nous devons nous entraîner dur pour y parvenir pour nous même sous la direction d’un entraîneur disposé à offrir les conseils et la formation appropriés."

Interviewer : "De nombreux instructeurs enseignent le chi-sau de telle manière que l’élève ne s’attende jamais à être frappé par son adversaire. Dans une situation réelle et contre un adversaire compétent, avez-vous le sentiment que l’entraînement à tout art martial peut éliminer les risques d’être blessé ?"

WSL : "Si vous ne voulez pas être blessé, vous devriez peut-être vous enfuir et ne pas vous battre. Si vous vous entraînez au Kung Fu, vous devrez peut-être vous battre et par votre entraînement être capable d’encaisser et de punir."
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dimanche 6 octobre 2019

Interview de Wong Shun Leung [partie 2]

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Partie 1Partie 2Partie 3 Partie 4
 
Interviewer : "Comment vous entraînez-vous mentalement et physiquement pour vos matchs contre d’autres styles ?"

Wong Shun Leung : "Pour un tel combat, vous devez vous entraîner dur pour développer la confiance en soi nécessaire pour participer à un tel match. Vous devez, par le biais de votre confiance en soi, savoir que vous pouvez gagner. Lorsque des pratiquants de Wing Chun vont se battre et sont battus, alors la mentalité n’est pas de penser que l’autre est meilleur que soi. À la place, il doit se demander quelles ont été ses erreurs pour provoquer l’attaque. C’est le genre de pensée positive que chaque combattant doit posséder.

Interviewer : "Vous étiez un combattant puissant longtemps avant de commencer le Wing Chun. Avez-vous trouvé les concepts immédiatement utiles ou uniquement certaines techniques ?"

WSL : "Je suis très petit, donc les personnes grandes tentaient de prendre l’avantage sur moi. J’ai eu de nombreuses occasions de me battre et d’utiliser le Wing Chun. J’ai trouvé le concept de toujours rendre mes actions offensives le plus utile.

Avec le Wing Chun, il n’est jamais question de juste bloquer une attaque, mais plutôt de contrer avec une autre attaque. L’attaque est la meilleure forme de défense. Par exemple si neuf secondes sur dix, je suis concentré sur le fait de vous frapper, alors durant neuf secondes vous devrez vous défendre. J’ai donc une meilleure chance de vous toucher. Je ne pense, ni ne parle, jamais de simplement bloquer une attaque mais plutôt de comment contrer l’attaque de l’adversaire. Les compétences obtenues par le chi sao devraient permettre à ma force offensive de continuer à se diriger vers l’opposant."

Interviewer : "Quelle est la meilleure manière de s’entraîner au Wing Chun ?"

WSL : "La meilleure façon de s’entraîner et de trouver un entraîneur expérimenté. L’étudiant doit faire confiance à une telle personne et croire en lui pour suivre à la lettre son enseignement. L’étudiant doit connaitre ses compétences également, et travailler dur pour s’améliorer. L’étudiant en Wing Chun  s’entraîne à devenir un combattant et doit donc être capable d’endurer certaines punitions ainsi qu’à lancer des attaques puissantes. Il doit également être assez intelligent pour savoir comment appliquer les concepts du Wing Chun pour survivre à une situation.

Autrefois je n’enseignais pas pour l’argent et je pouvais enseigner à qui je le souhaitais. J’enseignais en général à des personnes qui avaient le potentiel de devenir de puissants combattants. Maintenant les circonstances sont différentes, si vous avez l’envie d’apprendre, je vous enseignerai. Je vis à présent de l’enseignement du Wing Chun. Les anciens élèves feraient tout ce que je leur demanderais de faire en tant qu’entraîneur. Je ne gagnais aucune récompense financière. L’élève pouvait avoir confiance, je ne lui demanderai de faire quelque chose que pour le bénéfice de son entraînement. Parfois j’amenais également de la nourriture pour mes élèves après l’entraînement. Ainsi, l’argent ne ferait pas obstacle aux progrès d’un bon élève.

Ces élèves à qui j’ai enseigné étaient très souvent, dès le départ, très athlétiques. Ceci résultant de leur pratique d’autres sports. J’ai trouvé que ces élèves qui avaient pratiqué des sports d’endurance étaient mieux équipés pour appliquer le Wing Chun correctement. Ils peuvent appliquer les forces en un flux continu sur une long période comme le Wing Chun le requiert."

Interviewer : "En quoi l’enseignement de Yip Man diffère de la façon dont vous enseignez ?"

WSL : "Yip Man enseignait d’une façon traditionnelle. Ce qui signifie que Yip Man ne donnait d’informations qu’une fois de temps en temps. Si vous n’étiez pas attentif et ne compreniez pas le point important, alors venait la difficulté. Il s’attendait à ce que les élèves saisissent le sens complet à partir de, peut-être, un ou deux mots d’explication. Bien sûr il faisait bon accueil aux questions et discussions qui montraient que l’élève réfléchissait par lui-même. Ainsi l’information n’était pas distribuée uniformément.

Certains étudiants pouvaient avoir quelques informations tandis que d’autres en avaient davantage. Il fallait être capable de lire entre les lignes afin d’arriver à une réponse. Il n’y avait pas façon type d’expliquer. Grand Maître Yip Man avait également une attitude différente de la mienne. Il avait l’habitude de croire qu’enseigner à un bon élève était mieux que d’enseigner à dix mauvais. De ce fait, il ne passerait pas trop de temps avec un élève dont il pensait qu’il ne méritait pas son temps. C’est pourquoi certains enseignants de Wing Chun enseignent de différentes manières. À partir d’un seul mot d’explication de Yip Man, ils ont peut-être saisi une réponse erronée qu’ils transmettent à présent. Leur compréhension des idées que Yip Man exprimait dépendait grandement de leur intelligence, de leur présence en cours et de leur attitude en terme d’entraînement.

Il ne s’agit pas d’une critique de Yip Man mais reflète plutôt l’attitude de l’époque qui était très traditionnelle. Où que ce soit et avec qui que ce soit à qui j’ai enseigné, j’ai préféré transmettre les informations à toutes les personnes présentes. J’essaie de traiter tout le monde de la même manière lors de mes cours et séminaires. Si, par conséquent, les élèves bénéficient d’une interprétation aussi libre que celle permise par Yip Man, alors les élèves peuvent prendre le Wing Chun comme un art. En fait c’est une compétence. Nous ne nous produisons pas pour un public mais plutôt pour accomplir un travail."

Interviewer : "Quel est le lien entre les formes de boxe à main-nues et le chi sau ?"

WSL : "Si nous faisons l’analogie avec la langue anglaise, la Siu Lin Lao est l’ABC du Wing Chun. Lorsqu’on apprend Chum Kiu, nous apprenons à faire des mots. À travers la progression dans le chi sau, nous pouvons exprimer ces mots en des phrases. Cependant, l’application et la mentalité de Biu Jee sont différentes. Une situation doit être vraiment mauvaise avant que les concepts de Biu Jee ne soient utilisés. Dans cette forme nous devons considérer les influences extérieures. Par exemple, y a-t-il un mur derrière nous ou une chaise à proximité ?

Biu Jee nous enseigne que dans certaines situations les évènements peuvent être tels que les règles seront enfreintes et qu’un combattant peut utiliser tout ce qui fonctionne pour survivre. C’est cette forme qui nous enseigne que dans le Wing Chun il n’y a pas de situations absolues, pas de conditions idéales lorsque vous combattez pour votre vie. Il y a de grandes chances pour que vous ne vous battiez pas lorsque vous le voulez ou selon vos propres conditions. Il se peut qu’il n’y ait aucun avertissement et que votre première initiation au combat soit une blessure. Vous pouvez être assis, debout dans n’importe quelle position. Biu Jee vous fera prendre conscience que les choses ne vont pas nécessairement se passer comme vous le voulez.


Interviewer : "Quel est le lien entre le chi sau et les formes et le combat ?"

WSL : "De nombreux pratiquants de Wing Chun ne savent pas comment se battre. Dans le chi sau vous allez pratiquer les techniques que vous avez apprises dans les formes. Nous entraînons nos actions réflexes pour certaines situations créées par nos adversaires. Certaines personnes ont l’idée fausse que le chi sau apprend à s’attacher à son adversaire ou à coller indéfiniment aux bras de l’autre. Ça n’est pas le cas. Il s’agit d’entraîner la capacité réflexe de poursuivre vos attaques si elles sont déviées.

Dans un vrai combat nous devons nous battre en réalité. Cela devrait être notre intention de faire tout ce qui est nécessaire pour survivre à la situation. C’est notre mentalité combative qui va nous apprendre comment frapper l’adversaire. Si vous avez bon cœur vous pouvez essayer de jouer avec les bras de l’adversaire sans lui faire de mal. La confiance en le chi sao peut entraîner une confiance excessive dans le combat. Cependant, un retard dans une attaque ne fera que donner à l’adversaire plus de temps pour vous attaquer.

En tant que combattant, vous avez la responsabilité d’attaquer votre adversaire et d’essayer de l’achever le plus rapidement possible et de ne pas perdre de temps avec des techniques fantaisistes inutiles. Si vous ne l’achevez pas, il le fera. Si vous ne voulez pas l’achever et qu’il ne le veut pas non plus, alors pourquoi vous battez-vous ?
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