dimanche 29 septembre 2019

Interview de Wong Shun Leung [partie 1]


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Cette interview est parue dans le magazine Combat en janvier 1994
 
Un maître parle

Une interview de Maître Wong Shun Leung, par Rusper Patel

Sifu Wong Shun Leung a été impliqué dans les arts martiaux depuis près de 40 ans. Son expérience commence comme n’importe quel écolier, en prenant part aux combats locaux. Ce qui donna lieu à l’apparition d’un intérêt pour les arts martiaux. Il s’est fait un nom en sortant victorieux de combats pour le Wing Chun, face à des représentants d’autres écoles d’arts martiaux. A présent sa réputation est mondiale en tant que professeur de Wing Chun Kung Fu. Il a une approche vraiment réaliste et pratique de l’enseignement. Durant le temps que j’ai passé à Hong Kong, des étudiants de partout dans le monde sont venus pour s’entraîner avec lui. Il y a également eu de nombreux reporters qui ont souhaité l’interviewer. En général ils se concentrent sur sa relation avec Bruce Lee et ne s’intéressent pas à sa propre connaissance des arts martiaux. Les prochaines pages sont une tentative d’exploiter cette connaissance et de donner aux gens une compréhension des théories de Wong Shun Leung sur le Wing Chun Kung Fu.

Interviewer : "Qu’est-ce qui vous a motivé à vous intéresser pour la première fois aux arts martiaux ?"

Wong Shun Leung: "Lorsque j’étais jeune, j’étais une personne de petite taille et je croyais que pratiquer un art martial me donnerait une plus grande confiance en la vie."

Interviewer : "Quel types de styles avez-vous pratiqué ?"

WSL : "Je me suis d’abord entraîné au tai chi et à la boxe avant de découvrir le Wing Chun."

Interviewer : "Etiez-vous intéressé par le combat en général, ou ne voyiez-vous que l’aspect sportif ?"

WSL : "J’étais principalement intéressé par les applications pratiques des arts martiaux."

Interviewer : "Qu’est-ce qui vous a attire avec le Wing Chun et à fait que vous ayez gardé ce système ?"

WSL : "Au début j’avais une idée fausse au sujet des arts martiaux, je pensais qu’ils étaient uniquement faits pour la self-défense. J’ai aimé le principe du Wing Chun qui stipulait que l’attaque était la meilleure forme de défense. L’idée dans l’entraînement au Wing Chun était de vous rendre assez fort pour attaquer un adversaire, autrement vous ne pourriez pas vous défendre efficacement.

A travers l’entraînement des formes, nous avons réalisé que, contrairement à d’autres arts martiaux, il n’y avait pas de mouvements fixes en Wing Chun. C’est-à-dire que, si j’attaque d’une manière, vous devez répondre d’une certaine manière. Le Wing Chun stipule l’utilisation de concepts et de principes, et il existe des techniques pour suivre ces "idées."

Interviewer : "Comment vous entraîniez-vous au Wing Chun sous la direction de Yip Man ?"

WSL : "L’entraînement débutait toujours avec la première forme, Siu Lin Tao puis avec le chi sao à une main (l’entraînement aux mains collantes). Une fois familiarisé avec cela le chi sao double était travaillé. Lorsque notre Sifu (le professeur) voyait que nous étions compétents avec les techniques de main de base il enseignait les déplacements. Nous devions bouger vers l’arrière et vers l’avant en utilisant nos positions. Lorsque cela était compris, le pivot suivi de lap sao était enseigné. Chum Kiu et Biu Jee, les seconde et troisième formes, étaient enseignées, suivies par le mannequin de bois.

Si l’étudiant était compétent, alors je lui enseignais le bâton long. Cependant le cas des couteaux papillon est légèrement différent. Je ne peux pas enseigner ces techniques à n’importe qui. Ce n’est pas à cause d’un secret ou d’un préjugé, mais parce que les idées derrière les mouvements sont différentes des idées à main nues même si elles ont l’air similaires. Enseigner les couteaux à un élève qui comprend mal l’idée de base du Wing Chun peut lui causer une confusion.

Depuis que j’enseigne, j’ai suivi à peu près la même séquence d’enseignement que celle de Yip Man. La seule différence est qu’après Chum Kiu, j’enseigne environ un tiers de la forme du mannequin de bois. Puis j’enseigne à l’étudiant Biu Jee et ensuite le reste de la forme du mannequin de bois. Grand Maître Yip Man m’a demandé pourquoi j’enseignais ainsi. J’avais la sensation que les mouvements du premier tiers de la forme du mannequin de bois ressemblaient beaucoup aux deux premières formes. Cependant les deux derniers tiers de la forme du mannequin avaient des concepts et mouvements qui ressemblaient à Biu Jee, la troisième forme."

Interviewer : "En quoi l’entraînement diffère des autres styles ?"

WSL : "D’autres styles mettent l’accent sur la pratique des formes et la combinaison de techniques. Les idées du Wing Chun ne permettront pas cette méthode d’entraînement. La théorie du Wing Chun ne permettra pas d’avoir des réponses ou combinaisons de techniques fixes. Un combattant de Wing Chun utilisera la théorie pour trouver une technique pour une situation donnée.

La pratique quotidienne lui donnera les réflexes pour automatiquement sélectionner la bonne technique. Peu importe qu’elle technique suit une technique donnée tant qu’elles s’inscrivent dans la théorie et ne placent pas le combattant dans une position de vulnérabilité ou ne le mettent en difficulté. Il est donc important pour l’étudiant de pratiquer des actions réflexes  pour qu’il soit capable d’appliquer la théorie du Wing Chun dans différentes situations créées par l’adversaire.

Grand Maître Yip Man croyait, comme nombre de ses élèves, que c’est l’adversaire qui va vous apprendre comment le frapper. Je vois souvent des étudiants qui réfléchissent trop à comment frapper leur adversaire lorsqu’ils s’entraînent. C’est une erreur car l’étudiant à des idées préconçues sur la façon dont il devrait bouger et comment son adversaire pourrait bouger. Lors des combats, votre adversaire doit également être libre de bouger comme il le souhaite, il ne pensera pas comme vous. Ainsi vos mouvements  seront déterminés par ses actions.

Si vos intentions sont de frapper votre adversaire par-dessus tout, alors vous pouvez vous engager de façon excessive ou permettre à  votre adversaire de vous attaquer aisément. Il est bien mieux de laisser votre adversaire vous guider durant le combat et vous montrer comment le frapper."
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