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Texte de
Véronique
Bien
qu’il fut très connu à Foshan il garda autant que possible son savoir pour lui
seul. Il n’utilisait ses capacités que pour se défendre et pour pratiquer. En
fait, dans la mesure où il était assez riche, il ne faisait pas grand-chose d’autre
de ses journées que de pratiquer. Et, de toute sa vie, ou pratiquement, il n’accepta
presque jamais d’élève.
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Cheung Bo |
Mais
parfois il sortait de chez lui pour aller prendre un thé dans un restaurant.
Dans ce restaurant travaillait un homme nommé Cheung Bo qui enseignait le Wing Chun
à un petit groupe de ses employés. Cheung Bo était un homme de grande taille et
de grande puissance et son Wing Chun était assez unique dans son genre. Il
trouvait difficile de garder ses coudes près du corps (comme le faisaient les
autres pratiquants de Wing Chun Kuen) mais préférait écarter les bras,
compensant cela par des changements rapides et puissants de position. De plus
son Wing Chun était basé sur un certain nombre de formes courtes et non pas sur
les trois formes à main nue habituelles.
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Sum Nung |
L’un
des élèves de Cheung Bo était un jeune homme travailleur du nom de Sum Nung
dont la famille venait de revenir en Chine après avoir été en Amérique du Sud.
Parfois, quand Yuen Kay Chan venait prendre son thé, il restait et regardait
les entraînements de ce petit groupe. Ce faisant il restait silencieux et ne
commentait ni ne critiquait ce qu’il voyait. Par contre il développa une grande
admiration pour le jeune Sum Nung et finit par demander à Cheung Bo s’il
accepterait que lui, Yuen Kay Chan, prenne en charge l’instruction de Sum Nung.
Cheung
Bo, connaissant la réputation de Yuen Kay Chan accepta avec joie, mais Sum Nung
fut d’abord hésitant. En effet, Yuen était un homme âgé et fluet,
comparativement au jeune et puissant Cheung Bo. Mais il finit par se laisser
convaincre et devint ainsi son disciple.
Au
fil des années Yuen et Sum Nung passèrent beaucoup de temps ensemble, s’entraînant
et explorant toutes les théories et les techniques. Sous les conseils de Yuen,
Sum Nung continua à affiner son Wing Chun, développant une synthèse pratique et
intelligente, aussi simple et efficace que bien conçue. Après le décès de son
maître (1956) et après que soit établie la République Populaire de Chine (1er
octobre 1949 pour mémoire) Sum Yung appela son style le Yuen Kay Chan Wing Chun Kuen en l’honneur du
défunt.
Sum
Nung fit des études d’orthopédiste et déménagea à Canton, amenant ainsi son
style dans cette région. Il enseigna uniquement en cours privés, ne souhaitant
pas attirer l’attention. Parmi ses élèves il y avait Ngo Lui Kay, également né à Hong Kong, Ngo
Lui Kay alla à l’université près de Pékin pour étudier les communications et
après avoir voyagé en Chine et Corée, en tant que professeur et ingénieur, il
finit par s’installer à Canton. Au milieu des années 60 il devint l’élève du Dr
Sum Nung. Il le suivit et pratiqua
constamment pendant près de 15 ans, se dévouant au développement de sa maîtrise
du Yuen Kay Chan Wing Chun Kuen
Au
début des années 80 avec l’aide son oncle, Ngo Lui Kay déménagea avec sa
famille au Canada, là, pendant une longue période, il ne se vanta pas de son
art et ne prit aucun élève, préférant utiliser son temps pour développer son
entreprise, travaillant dur pour assurer un bel avenir à sa famille.
Heureusement, en 1990, quand son business fut stable et qu’il eut un peu de
temps pour lui, il commença à enseigner à un petit groupe d’élèves très soudé.
En l’honneur de ses prédécesseurs il se décida à partager sa connaissance afin
de préserver l’art du Yuen Kay Chan Wing Chun Kuen.
Ainsi
donc Yuen Kai Chan ne tomberait pas dans l’oubli.
Monsieur
Xi Kwok Lam, élève du fils de Yip Man, et producteur du film The Legend is Born
– Ip Man, sorti en 2010, présenta ses excuses et servit le thé à Yuen Jo Tong,
petit fils de Yuen Kai Chan, pour n’avoir pas donné toute son importante à ce
dernier dans le film, avoir passé sous silence le rôle important de Yuen Kay
Chan dans l’histoire du Wing Chun. En effet, dans le film, on présente Yuen
comme le plus jeune frère en kung fu de Yip Man, et non pas comme étant aussi
habile que l’était Yip Man.
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Xi Kwok Lam et Ip Chun |
La
famille Yuen s’en émut lors d’interviews à propos du film. Le producteur, et le
co-producteur, Yip Chun s’excusèrent six fois et servirent donc le thé au petit
fils du légendaire champion des années 1920 à 1950.
De
son côté, Yao Wing Ken, petit fils de Yiu Choy, explique que « dans les
temps anciens, à Foshan, son grand père, Yip Man et Yuen Kay Chan étaient
connus sous le nom des Trois Héros du Wing Chun » et souvent mentionnés
ensemble.
Leung
Jan Sing, disciple de Yuen Kay Chan a aussi produit un document ancien,
précisant que Yuen Kay Chan avait étudié avec Fung Siu Ching, tandis que Yip
Man et d’autres ont étudié avec Yuen. Toutefois Yip Man n’est pas forcément l’élève
officiel de Yuen si l’on se réfère à l’arbre généalogique de la lignée. Yuen
Kay Chan étant au premier rang, et Yip Man au dernier, il était toutefois
logique que Yip Man se réfère à lui comme à un grand frère.
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