dimanche 11 octobre 2020

Interview de Lo Man Kam [partie 2]

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Partie 1Partie 2

Une traduction de Véronique, merci à elle.

Le Wing Chun ne consiste pas à se battre, mais à éviter le combat. Si vous ne vous battez pas vous ne pouvez pas perdre. Un homme est jugé non pas sur sa force, ou sa capacité au combat, mais sur son cœur. Après que j’aie quitté l’armée, en janvier 1975, je commençais à enseigner le Kung Fu dans le district de Songshan à Taipei, et je le fais depuis 40 ans maintenant.

Des gens de plus de 50 pays sont venus apprendre sous mon toit. Je garde des photos de mes élèves accrochées à un tableau. Je fais une photo lors de leur premier jour d’entraînement, et j’y note leur nom, et la date. Mon plus vieil élève a 78 ans. Il vient une fois par semaine, prenant pour cela le train de Changhua à Taipei. Mon plus jeune élève a 7 ans. Et l’un de mes élèves est là depuis 1980.

Une partie de mes élèves étrangers a ensuite ouvert des écoles de Wing Chun en France, en Angleterre, Allemagne, Autriche, Hongrie, Slovénie. C’est la marque de fabrique d’un bon enseignant. Un bon Sifu souhaite que ses élèves le dépassent. J’ai même enseigné au plus jeune petit fils de Chiang Kai-shek(1). Un certain nombre de Taïwanais n’ont pas apprécié cela. Mais quiconque vient vers moi, je me dois de lui enseigner mon art, quel que soit son passé. Mon but est d’ouvrir le Wing Chun au Monde.

A présent j’ai 86 ans et je ne souhaite plus utiliser autant de mon temps à enseigner. J’ai toujours plus de 60 élèves, et je continue à enseigner tous les matins. Certains élèves ne viennent qu’une ou deux fois par semaine. Peu viennent tous les jours, même si je préfère qu’ils le fassent, afin qu’ils progressent plus vite. Je tente d’expliquer les choses à mes élèves, d’un point de vue mathématique, comme, par exemple, le déplacement des pieds selon les règles de la géométrie pour montrer à quel moment ils se mettent en danger du fait de leur distance par rapport à leur adversaire.

Dans ma méthode il n’y a pas de place pour les « je suppose » ou les « peut-être », il y a seulement des « parce que ». Je leur enseigne qu’un homme ne va jamais vous attaquer en disant « hey, je vais utiliser ma boxe, sois prêt. » Non. Pourquoi le pickpocket peut il vous dérober votre portefeuille ? Parce que vous ne vous rendez pas compte qu’il est là et ce qu’il est en train de faire.

Deux choses continuent à me motiver. Premièrement j’ai toujours besoin de gagner de l’argent pour manger et avoir un toit au dessus de ma tête. Cette maison ne m’appartient pas. J’ai aussi un assistant de cours à qui je dois verser un salaire. Et deuxièmement j’ai besoin de prendre soin de mon corps. Egalement je souhaite transmettre le Kung Fu aux gens du monde entier, comme je l’ai promis à Ip Man. C’est une promesse que je me dois de tenir.

Les gens demandent si ce n’est pas trop difficile de continuer à mon âge. Mais j’aime ça. Et je suis habitué à cette façon de vivre. Tout comme Ip Man, je ne pense pas au Kung Fu comme à un business. Je suis peut être pauvre, mais je transmets mon savoir à mes élèves, et cela me remplit de joie. Je ne suis pas spécial, mais ma façon de penser est spéciale.

(1) : Chiang Kai-shek est un homme politique à la longue carrière, débutée dans les années 30, qui a fini Président de la République de Chine de mars 1950 jusqu’à son décès le 5 avril 1975
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