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Un article de Véronique
Un jour deux
personnes vinrent de Virginie pour visiter notre école. Ils nous regardèrent
enseigner et en
fin de journée expliquèrent que cette école correspondait à leurs attentes et qu’ils proposaient à Sifu Duncan d’ouvrir une nouvelle école en Virginie. Je fus personnellement très déçu car j’étais toujours en attente de visa, et voilà que mon emploi était sur le point de disparaître. Mais je comprenais la situation et souhaitais bonne chance à mon Si Hing.
fin de journée expliquèrent que cette école correspondait à leurs attentes et qu’ils proposaient à Sifu Duncan d’ouvrir une nouvelle école en Virginie. Je fus personnellement très déçu car j’étais toujours en attente de visa, et voilà que mon emploi était sur le point de disparaître. Mais je comprenais la situation et souhaitais bonne chance à mon Si Hing.
Avec l’aide de
mon oncle, j’établis la Yip Man Martial Art Association USA dans le quartier de
Elmhurst dans le Queens. J’avais l’autorisation écrite de Yip Chun. Mon école
ouverte je pouvais continuer les démarches pour l’obtention du visa. Les choses
s’arrangeaient pour moi. Je rencontrais une merveilleuse jeune femme et nous
nous sommes mariés. Ensuite mon élève Tse But Moy m’aida à obtenir un emploi de
mécanicien aéronautique à Long Island. Cet emploi m’occupait la journée, et le
soir je travaillais dans un restaurant chinois. Mon épouse me convainquit de
fermer mon école et que j’obtienne mon visa du fait de notre mariage. Elle
sentait que l’école nous coûtait trop cher et nous devions mettre de l’argent
de côté pour l’avenir.
Mais le wing
chun me manquait terriblement…
Sifu Allan Lee et Sifu Duncan Leung |
Pendant ce temps
à Hong Kong mon oncle et ses amis avaient découvert que Sifu Duncan Leung était
effectivement Hung Jai. Je pouvais donc enfin aborder le sujet avec Sifu
Duncan. Il ne me répondit qu’au bout d’une semaine : oui c’était bien lui, Hung
Jai.
Toutefois, bien
que je lui demandais de devenir mon enseignant il me répondit “Nous nous
connaissons depuis des années, nous avons vécu ensemble, nous sommes comme des
frères. Il est évident que tu es un élève de Sifu (Yip Man) et si je te prends
comme élève tu perdras un rang dans la succession. Je ne peux pas te prendre
comme élève. Mais je te promets de te montrer tout ce qui te manquerait, comme
je le ferais pour un jeune frère.”
Plus tard, ce soir-là,
il me convainquit d’ouvrir une école de wing chun à New York, ainsi pourrais-je
pratiquer les jours de semaine, et les week-ends, aller en Virginie continuer
d’apprendre sous sa tutelle. Ce que je fis, au 40 East Broadway à Chinatown.
Cette nouvelle
routine dura deux ans : mécanicien aéronautique le jour, professeur d’arts
martiaux le
soir, le vendredi dès la fin de service en route vers la Virginie avec femme et enfant, quelques heures d’entraînement dès l’arrivée, entraînement le samedi, et parfois un peu le dimanche, retour à New York et après quelques heures de sommeil, retour au travail.
soir, le vendredi dès la fin de service en route vers la Virginie avec femme et enfant, quelques heures d’entraînement dès l’arrivée, entraînement le samedi, et parfois un peu le dimanche, retour à New York et après quelques heures de sommeil, retour au travail.
Du fait du choc
pétrolier je perdis mon emploi, mais j’avais à présent plus de temps pour
m’entraîner et entraîner mes élèves. Je m’entraînais au minimum 8 heures par
jour, 7 jours par semaine. Et je continuais mes aller-retour en Virginie.
Un jour Sifu Duncan
me dit qu’il voulait laisser tomber son business de supermarché à Virginia
Beach et qu’il souhaitait me le céder. J’en discutais avec mon épouse et nous
décidâmes de saisir cette opportunité. Et nous voilà tous à Virginia Beach où
je pouvais continuer à m’entraîner avec Sifu Duncan sans faire 8 heures de
route.
Mon père
dirigeait une clinique de Dit Dar et il avait développé une relation étroite
avec Sifu Yip Man. Avant qu’il ne décède, celui-ci lui avait demandé d’aider la
wing chun family selon ses possibilités. C’est ainsi que nous avons offert
notre maison, au 11 Nga Tsin Wai Road pour devenir le quartier général de la
Yip Man Wing Chun Martial Arts Association.
Il avait
beaucoup d’artistes martiaux dans sa clientèle. C’est ainsi qu’il apprit que le
wing chun était en perte de vitesse en cette fin des années 70. Quand il apprit
qu’il y aurait un tournoi de full contact à Hong Kong il nous contacta, Sifu
Duncan et moi pour représenter la Yip Man Martial Art Association lors de cette
compétition.
Il sponsorisa
notre combattant, utilisa ses connexions pour faire de la publicité, s’arrangea
pour que le combat soit diffusé à la télé etc. Malheureusement notre combattant
fut affaibli par des embarras gastriques et abandonna au dernier round des
finales. Mon père fut très déçu. Il ne comprenait pas qu’on puisse abandonner.
Ce n’était pas dans l’esprit des arts martiaux.
En 1992 il y eut
un autre tournoi de full contact à Hong Kong et nous étions décidés à vaincre
cette fois. Et nous avons rapporté quasiment tous les trophées grâce à la
grande connaissance et aux méthodes d’entraînement de Sifu Duncan Leung et à la
détermination de nos combattants. Mon père fut satisfait.
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Une histoire passionnante, c'est rare d'avoir ce genre de récit en langue française. Merci
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