dimanche 3 décembre 2023

Allan Lee Che Kong : mes Sifus [partie 4]

Si mes articles vous plaisent, n'hésitez pas à laisser un commentaire à la suite de ceux-ci, ça fait toujours plaisir ;) !
Vous pouvez également me laisser un message en commentaire du livre d'or si le cœur vous en dit !
 
Partie 1 Partie 2 Partie 3 Partie 4
 
Un article de Véronique
 
Un jour deux personnes vinrent de Virginie pour visiter notre école. Ils nous regardèrent enseigner et en
fin de journée expliquèrent que cette école correspondait à leurs attentes et qu’ils proposaient à Sifu Duncan d’ouvrir une nouvelle école en Virginie. Je fus personnellement très déçu car j’étais toujours en attente de visa, et voilà que mon emploi était sur le point de disparaître. Mais je comprenais la situation et souhaitais bonne chance à mon Si Hing.
 
Avec l’aide de mon oncle, j’établis la Yip Man Martial Art Association USA dans le quartier de Elmhurst dans le Queens. J’avais l’autorisation écrite de Yip Chun. Mon école ouverte je pouvais continuer les démarches pour l’obtention du visa. Les choses s’arrangeaient pour moi. Je rencontrais une merveilleuse jeune femme et nous nous sommes mariés. Ensuite mon élève Tse But Moy m’aida à obtenir un emploi de mécanicien aéronautique à Long Island. Cet emploi m’occupait la journée, et le soir je travaillais dans un restaurant chinois. Mon épouse me convainquit de fermer mon école et que j’obtienne mon visa du fait de notre mariage. Elle sentait que l’école nous coûtait trop cher et nous devions mettre de l’argent de côté pour l’avenir.
 
Mais le wing chun me manquait terriblement…
 
Sifu Allan Lee et Sifu Duncan Leung
Et un jour, apparu de nulle part, Sifu Duncan se présenta dans le restaurant où je travaillais. Il était venu spécialement pour me voir. Il cherchait un partenaire fiable dans un nouveau business : l’importation de films de Kung Fu qui passaient ensuite sur Channel 5 les samedis à 15h. Après une discussion pendant que nous dînions, j’acceptais son offre et à partir de là, chaque semaine, il venait de New York, restait avec mon épouse et moi, et souvent nous en profitions pour nous entraîner ensemble.
 
Pendant ce temps à Hong Kong mon oncle et ses amis avaient découvert que Sifu Duncan Leung était effectivement Hung Jai. Je pouvais donc enfin aborder le sujet avec Sifu Duncan. Il ne me répondit qu’au bout d’une semaine : oui c’était bien lui, Hung Jai.
 
Toutefois, bien que je lui demandais de devenir mon enseignant il me répondit “Nous nous connaissons depuis des années, nous avons vécu ensemble, nous sommes comme des frères. Il est évident que tu es un élève de Sifu (Yip Man) et si je te prends comme élève tu perdras un rang dans la succession. Je ne peux pas te prendre comme élève. Mais je te promets de te montrer tout ce qui te manquerait, comme je le ferais pour un jeune frère.”
 
Plus tard, ce soir-là, il me convainquit d’ouvrir une école de wing chun à New York, ainsi pourrais-je pratiquer les jours de semaine, et les week-ends, aller en Virginie continuer d’apprendre sous sa tutelle. Ce que je fis, au 40 East Broadway à Chinatown.
 
Cette nouvelle routine dura deux ans : mécanicien aéronautique le jour, professeur d’arts martiaux le
soir, le vendredi dès la fin de service en route vers la Virginie avec femme et enfant, quelques heures d’entraînement dès l’arrivée, entraînement le samedi, et parfois un peu le dimanche, retour à New York et après quelques heures de sommeil, retour au travail.
 
Du fait du choc pétrolier je perdis mon emploi, mais j’avais à présent plus de temps pour m’entraîner et entraîner mes élèves. Je m’entraînais au minimum 8 heures par jour, 7 jours par semaine. Et je continuais mes aller-retour en Virginie.
 
Un jour Sifu Duncan me dit qu’il voulait laisser tomber son business de supermarché à Virginia Beach et qu’il souhaitait me le céder. J’en discutais avec mon épouse et nous décidâmes de saisir cette opportunité. Et nous voilà tous à Virginia Beach où je pouvais continuer à m’entraîner avec Sifu Duncan sans faire 8 heures de route.
 
Mon père dirigeait une clinique de Dit Dar et il avait développé une relation étroite avec Sifu Yip Man. Avant qu’il ne décède, celui-ci lui avait demandé d’aider la wing chun family selon ses possibilités. C’est ainsi que nous avons offert notre maison, au 11 Nga Tsin Wai Road pour devenir le quartier général de la Yip Man Wing Chun Martial Arts Association.
 
Il avait beaucoup d’artistes martiaux dans sa clientèle. C’est ainsi qu’il apprit que le wing chun était en perte de vitesse en cette fin des années 70. Quand il apprit qu’il y aurait un tournoi de full contact à Hong Kong il nous contacta, Sifu Duncan et moi pour représenter la Yip Man Martial Art Association lors de cette compétition.
 
Il sponsorisa notre combattant, utilisa ses connexions pour faire de la publicité, s’arrangea pour que le combat soit diffusé à la télé etc. Malheureusement notre combattant fut affaibli par des embarras gastriques et abandonna au dernier round des finales. Mon père fut très déçu. Il ne comprenait pas qu’on puisse abandonner. Ce n’était pas dans l’esprit des arts martiaux.
 
En 1992 il y eut un autre tournoi de full contact à Hong Kong et nous étions décidés à vaincre cette fois. Et nous avons rapporté quasiment tous les trophées grâce à la grande connaissance et aux méthodes d’entraînement de Sifu Duncan Leung et à la détermination de nos combattants. Mon père fut satisfait.
____________________
 
Ce blog est sans pub et le restera, en revanche si vous souhaitez me payer un café ou un thé, c’est par ici que ça se passe ! Avec ou sans café ou thé, merci pour votre visite :) !
 
Pour me retrouver sur Facebook, il vous suffit de cliquer sur le logo ci-dessous puis de cliquer sur “J’aime” pour rejoindre ma page !

https://www.facebook.com/Passion-Wing-Chun-1159015210946904/?ref=br_rs

1 commentaire:

  1. Une histoire passionnante, c'est rare d'avoir ce genre de récit en langue française. Merci

    RépondreSupprimer