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Il y a quelques temps je vous proposais une vidéo de la forme siu nim tao réalisée par Pan Nam et je vous disais que nous reparlerions de lui dans un prochain article. C’était il y a plus d’un an et je dois dire que les informations à son sujet sont rares…
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Il y a quelques temps je vous proposais une vidéo de la forme siu nim tao réalisée par Pan Nam et je vous disais que nous reparlerions de lui dans un prochain article. C’était il y a plus d’un an et je dois dire que les informations à son sujet sont rares…
L’article du
jour ne sera donc pas uniquement consacré à Pan Nam mais aussi aux spécificités
de son wing chun ! Et ce qui devait être un article assez court a
finalement une bonne taille :) !
- Pan Nam
Pan Nam |
Il possède une
tache de naissance sur le visage qui lui valut, particulièrement autour de Foshan,
le surnom de “Blackface Nam”, Nam au visage noir.
Il étudia le hung
gar de 1934 à 1947 jusqu’à ce qu’il rencontre Jiu Chow / Chiu Chau (étudiant de
Chan Yiu Men / Chan Yu Min, le fils de Chan Wah Shun qui étudia avec Yip Man)
et commença alors officiellement son apprentissage du wing chun sous sa
direction.
Dans un autre
récit, j’ai lu que c’est le kung fu sil lum (shaolin) qu’il étudia de l’âge de
13 ans à environ 30 ans.
Selon Sum Nung,
avant d’apprendre avec Jiu Chow, Pan étudia brièvement le wing chun sous la
direction de Cheung Bo.
Parmi les
autres élèves qui apprirent avec lui, on trouve Leung Lam, Jiu Wan, Lee Shing,
Wing Jing et d’autres célèbres maîtres de wing chun.
Lorsque Jiu
Chow dut déplacer son école à Chungshan, Pan le suivit afin de poursuivre son
entraînement.
Lai Hip Chai / Lap Yip Chi |
En 1949 Pan
Nam retourna à Foshan et commença à enseigner au sein de “l’Union des
industriels du gâteau de Foshan” (Union of cake industry workers of Fatshan).
En 1956 il fut
présenté à Lai Hip Chai, un camarade d’entraînement de Ng Chun So, Yip Man et
Chan Yiu Men.
Lai Hip Chai
était l’avant dernier élève accepté par Chan Wah Shun (Yip Man étant le
dernier), mais il apprit également auprès du neveu de Lok Lan Goon.
Eddie Chong,
l’un des élèves de Pan Nam, raconte que celui-ci aurait cessé d’enseigner en
1990 mais aurait attendu pour officiellement prendre sa retraire, ce qui
impliquait certains rites. Toujours selon Chong, Pan Nam aurait eu une
prémonition selon laquelle son dernier étudiant allait venir. L’étudiant en
question étant bien entendu Eddie Chong qui fut accepté comme closed door student en 1991.
C’est
finalement au printemps de 1992 qu’il prit officiellement sa retraite lorsque
Eddie Chong quitta Foshan. Son élève lui rendit visite tous les ans jusqu’au
décès de son maître en 1995 ou 96, les sources divergent.
Eddie Chong offrant une tasse de thé à Pan Nam lors de la cérémonie d'acceptation comme élève interne
Pan Nam
n’enseigna pas uniquement le wing chun de Foshan à Eddie Chong, mais aussi le qigong
de la fleur de prunier aux cinq pétales (five petal plum blossom) qu’il
considérait comme le trésor perdu de l’entraînement de shaolin. Pan Nam
descendait directement (en terme de lignée martiale) du kung fu de shaolin,
aussi appelé shàolínquán. Pan Nam pensait que le style de wing chun qu’il avait
appris était le système wing chun de Shaolin originel.
- Le wing chun de Pan Nam, d’après Eddie Chong
Pan Nam
racontait que le moine shaolin Yi Chum était le fondateur véritable du wing
chun. Celui-ci enseigna à Tan Sau Ng, qui transmit son savoir à Dai Fa Min Kam,
Wong Wah Bo et Leung Yee Tei et ainsi de suite jusqu’à Pan Nam.
Dai Fa Min
Kam, surnommé Kam au visage peint enseigna à Lok Lan Koon et à son neveu, qui
enseignèrent à Lai Yip Chi, l’enseignant de Pan Nam.
Quoi qu’il en
soit, le récit de Pan Nam impliquant Tan Sau Ng complète plusieurs trous dans
l’histoire du wing chun et est, de nos jours, reconnu par plusieurs maîtres du
wing chun. Cette vision de l’origine du wing chun et des théories de cette
branche peuvent cependant entrer en conflit avec celles d’autres systèmes mais
ce ne serait pas un réel problème lorsqu’on se penche sur la question et qu’on
fait preuve d’objectivité. Au premier abord certaines différences sont
dramatiques, mais en fait chaque système vient compléter les autres et les
théories et techniques du wing chun enseigné par maître Pan Nam ne peuvent
qu’améliorer les compétences d’un pratiquant d’arts martiaux. Comprendre les
différences et les raisons pour chacun des changements qui sont apparus, nous
donne peut-être notre seul aperçu de l’esprit martial des premiers maîtres.
Concernant les
différences, cette branche de la grande famille du wing chun n’a pas seulement
préservé des formes différentes, et potentiellement plus anciennes, mais
également des exercices de qigong (chi-kung) qui selon maître Pan ont fait
partie du wing chun depuis ses débuts.
Les techniques
du wing chun de Pan Nam sont détendues jusqu’au moment d’initier l’attaque. La
position utilise une répartition du poids à 50/50. Les orteils pointent droit
vers l’avant et on avance pas à pas (stepping movements) en opposition aux
systèmes où on retire la jambe arrière. Le système travaille avec des
déplacements triangulaires, plutôt que la ligne droite. Les coups de poing
peuvent être dirigés dans n’importe quelle direction à partir de l’épaule. En
d’autres mots, les épaules sont considérées comme la ligne centrale.
Dans le chi sao, les mains ne roulent pas, elles sont en contact avec celles du partenaire
d’une façon similaire à celles de la poussée des mains en taiji. Il y a trois
formes à main-nues dans le système de Pan Nam : siu nim tao, chum kiu et
biu jee (même si elles sont différentes de celles du système Yip Man). Ces
formes sont réalisées volontairement de façon lente afin de développer le qi.
Un autre point du système Pan Nam est que les techniques visant à tenir et
attraper ont les caractéristiques de la technique eagle claw (la serre
d’aigle). Le résultat des mouvements de main est le contrôle de l’adversaire.
L’emphase est
mise sur un mouvement soudain qui contrôle l’opposant, déstabilise sa position
et conduit à une frappe puissante aux points vitaux. En conséquence, il n’y a
pas de roulement des mains.
L’emphase
entre les déplacements et la force rotative conduit à des techniques de mains
dites douces (par opposition aux styles durs) qui ne donnent pas d’indication
quant à son intention à l’adversaire. Le concept de créer un pont au-dessus du
vide est accompli grâce aux déplacements. Les mouvements de bras le long de la
ligne centrale instillent, chez le débutant, l’essence de l’économie de
mouvement. C’est-à-dire que la ligne droite est la plus rapide et est le
mouvement le plus économique pour le débutant.
Le mouvement le long de la ligne centrale a des avantages défensifs tels
qu’intercepter l’attaque de l’adversaire. Avec l’augmentation du niveau de
compétences, le concept de ligne centrale prend un sens plus complexe. Dans le
système Pan Nam, les basiques sont, comme mentionné plus tôt : (1)
Contrôler l’adversaire, (2) Rediriger la ligne centrale de l’adversaire et
enfin (3) Perturber la position de l’adversaire.
A ce moment,
on peut attaquer avec un risque minime de contre-attaque.
En d’autres
mots, en développant ses compétences, le pratiquant devient moins concerné par
la technique spécifique d’un adversaire. Plutôt que de penser à sa propre ligne
centrale, la redirection de celle de l’adversaire est la clef d’une attaque
réussie. A ce moment, le pratiquant peut attaquer dans n’importe quelle
direction à partir de son épaule. Physiquement et logiquement, les avantages
d’attaquer à partir de n’importe quel angle sont nombreux (par opposition à
n’attaquer qu’à partir de la ligne centrale). Le concept d’intercepter est un
élément basique. Dans des termes plus simples, l’idée d’intercepter évite que l’opposant
place le pratiquant dans une position de défaite - en déséquilibrant, coinçant,
etc. Le principe d’intercepter est là pour rediriger les mouvements de
l’adversaire avant qu’il ne puisse achever sa technique, qu’elle soit offensive
ou défensive.
La redirection
de l’énergie de l’adversaire se conduit à travers (1) la sensitivité, (2) aller
avec le courant du mouvement adversaire (ce qui ne veut pas dire se laisser
faire), et (3) garder un contact avec le bras ou la jambe de l’adversaire. Sans
ce concept d’interception, le pratiquant dépend de la coordination œil / main
(ce qui peut ne pas être efficient lorsqu’on travaille à grande vitesse) ou
simplement une question de force (ce qui ne sera pas efficace face à une force
supérieure). “L’énergie vers l’avant” est un élément important du principe
d’interception (note d’Orphée : toujours garder une pression vers
l’avant !).
Je viens de lire l'article c'est du travail très recherché,et instructif.Bien
RépondreSupprimerBarresi Michel
Merci, ça a effectivement demandé quelques recherches :).
SupprimerPourrez vous écrire un article sur la ligne Ng Chan? https://www.ewingchun.com/sifus/pun-ki-ping-lance-pun
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