dimanche 22 mai 2022

Les troupes d’Opéra cantonais et les Jonques Rouges [partie 2]

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Partie 1Partie 2
 
Un article de Véronique !
Pour rappel, ce mois-ci ce sont les jonques rouges qui sont à l'honneur dans le calendrier !
 
Ajoutons à cela le fait que les jonques circulaient par deux, le Heaven Boat, et le Earth Boat, elles abritaient 140 à 160 personnes à elles deux, dont seulement 62 acteurs et 12 musiciens. Le reste était constitué de l’équipe d’encadrement, de l’équipage, des cuisiniers, médecins, etc. Il fallait compter aussi quelques personnes embauchées localement pour la protection de l’ensemble. Des personnes armées. En effet il y avait autant d’insécurité sur l’eau que sur les routes, et beaucoup de marchands avaient créé des Compagnies d’Escorte armée(1). Ils employaient pour cela des artistes martiaux civils et des militaires à la retraite. A partir des années 1920, quand l’Opéra Cantonais était à l’apogée de son succès, il s’ajoutait même parfois une troisième jonque, le Scenery Boat.
 
Vous l’aurez compris, l’espace sur les bateaux était réduit du fait de la quantité de personnes et de biens à transporter. Il peut donc sembler tout à fait logique que, même si effectivement les artistes s’entraînaient aux arts martiaux, et au mannequin de bois, pour travailler la précision de leurs mouvements sur scène, et leur équilibre, même s’ils profitaient pour cela de la présence des gardes de la Compagnie d’escorte armée, ils ne pouvaient pas le faire à bord. Tout comme les représentations ne se passaient pas à bord. Entraînement et spectacles se passaient en toute logique, sur la terre ferme, lors des escales. Il existe une seule et unique photo d’un mannequin de bois sur un pont de jonque, et elle est sujette à débat. Il ne peut être prouvé qu’elle ait été prise sur une des Jonques rouges, ou reconstituée en studio.
 
La fameuse photographie
 
Beaucoup de « rumeurs » ont commencé à circuler dans les années 1970 quand le Wing Tsun fut largement connu via le cinéma, et Bruce Lee. Soudainement « tout le monde » se souvint de détails jusqu’alors méconnus.
 
Il se dit même que les jonques n’étaient pas peintes en rouge comme on le prétend. Peut-être avaient elles seulement un drapeau rouge ? Ou des lanternes rouges ? Peut-être la confusion est-elle faite avec les Bateaux à Lanternes Rouges ? Ces derniers appartenaient aux familles Hakka, et étaient destinés au commerce, mais aussi à la restauration et aux plaisirs charnels. Ils permettaient aux clients de satisfaire leurs envies sans risquer d’être surpris puisque la jonque s’éloignait du rivage. On y faisait la fête, on y mangeait, on y courtisait des jeunes gens et des jeunes filles dont c’était le métier. Par contre les filles du clan y officiaient également comme simples serveuses et se méfiaient des clients trop entreprenants. Cela les incitait, dit-on, à pratiquer cette forme de boxe très particulière dont on dit qu’elle fut créée par une nonne bouddhiste. La position que nous appelons « neutre » permettait de garder l’équilibre, les techniques permettaient de se protéger dans un espace restreint et se révélaient efficaces pour repousser, immobiliser, frapper voire même projeter le client par-dessus bord.
 
En tout cas les Jonques Rouges (ou pas) disparurent dans les années 1930 quand l’Opéra Cantonais généra suffisamment de revenus pour permettre de construire des bâtiments en dur où s’installèrent les diverses troupes. L’Opéra Cantonais était devenu une institution vénérable et respectable.
 
Lors de notre voyage à Hong Kong nous n’avons pas pu résister au plaisir de faire un tour du port de Victoria, en jonque, rouge. La jonque en elle-même, du nom de Duckling, date de 1955 et était un bateau de pêcheurs avant d'être restaurée pendant 3 ans et de devenir ce qu'elle est à présent. Entre temps elle a même une fois coulé et est restée plusieurs mois au fond du port. Elle n’avait donc jamais abrité de troupe d’Opéra, ni de pirates, ni de serveuses Hakka pratiquant le Wing Tsun, mais ce fut malgré tout un plaisir d’y être pendant presque deux heures. 
 
Véronique et moi à bord de Duckling
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(1) : ça me fait penser au film la quatorzième lame, que je vous recommande chaudement si vous ne l’avez pas vu !
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