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Cet article a
été écrit à partir de deux sources, tout d’abord l’excellent fmarts sur lequel on
trouve de nombreuses biographies d’eskrimadors de renom, et ensuite le site de la famille Maranga dédié à leur style.
Maître Rodrigo
“Drigo” Maranga est né le 6 avril 1950 à Cebu et a grandi dans le quartier de
Pasil (toujours à Cebu). C’est le fils du regretté Timoteo “Timor” Maranga, le
fondateur du système Combate Eskrima Maranga (CEM).
Pasil est un
quartier réputé pour certains personnages peu recommandables, mais aussi pour
ses Eskrimadors célèbres comme Eslao Romo, Yuli Romo, Severo Reyes, Labontog,
Molo Rosada, Teryo Ygot et Tony Diego.
Issue d’une
famille nombreuse, il a un frère aîné, Timoteo “Boy” Maranga et sept sœurs.
Bien qu’il ne soit pas l’aîné, c’est à lui qu’est revenue la responsabilité de
préserver le système transmis par son père, son grand frère s’intéressant plus
au karaoké qu’à l’eskrima (ce qui est dit sans aucun jugement). Pourtant cela
ne s’est pas fait immédiatement, en fait son implication sérieuse dans
l’eskrima ne s’est pas faite avant son mariage.
C’est très jeune
qu’il a commencé son apprentissage des arts martiaux philippins avec son frère,
sous la direction de leur père. Lui et son frère réalisaient les drills de Hubad Lubod pour faire plaisir à leur
père mais ce n’est qu’après avoir fait face à Tanciong Yburan qu’il s’entraîna
sérieusement pour atteindre son plein potentiel.
Alors qu’il se
détendait dans un bar avec un de ses amis, Drigo fut défié par Tanciong Yburan
de Duljo, un Eskrimador gaucher de la génération de son père et très respecté.
Celui-ci jeta un bâton d’eskrima sur la table où les deux garçons étaient
installés, défiant Drigo à un sparring palakaw
amical.
Palakaw est un type de sparring, amical, où les
frappes sont soigneusement contrôlées afin de ne pas blesser l’adversaire. Il
peut cependant arriver que les petits coups causent des contusions et des
hématomes.
En dépit d’un
talent certain, Drigo était hésitant, essayant de convaincre Tanciong de faire
ça un autre jour mais comme il insistait, lui rappelant qu’il était un Maranga,
le défi fut finalement accepté. Tanciong Yburan remporta le combat très
facilement, lui mettant de petits coups sur les bras et le corps.
Après cet
incident, on vit Rodrigo souvent à la salle d’entraînement de son père où il
observait attentivement celui-ci pratiquer avec d’autres élèves sérieux. Dans
un premier temps le Grand Maître ignora l’intérêt renouvelé de son fils,
principalement parce qu’il était déçu de son aîné qui ne s’intéressait pas à
l’eskrima.
Au départ
Rodrigo eut du mal à expliquer à son père son intérêt, comme un garçon muet
face à la personne pour qui il a le béguin au lycée. Finalement, heureux et
convaincu que Drigo était sérieux et ne lui ferait pas perdre son temps, il
entraîna son fils dans l’espoir qu’il puisse prendre sa succession.
Les défis de Tanciong
se poursuivirent mais peu à peu il n’était plus capable de pénétrer la défense
de Drigo et finalement la tendance de leur premier affrontement s’inversa et ce
fut cette fois Drigo qui donnait les coups et Tanciong qui écopait de quelques
bleus.
Rodrigo Maranga
a un jour vu Tanciong Yburan en train de prendre un verre avec des amis. Il ne
résista pas à la tentation de lui lancer un défi à son tour, de la manière que
Tanciong l’avait défié par le passé. Ce dernier refusa le défi en lui disant
qu’il ne pouvait plus le battre.
S’il y a un côté très shonen à cette anecdote, le
héros qui perd, va s’entraîner et revient plus fort que jamais, j’y vois
également une épreuve qui permet à un combattant d’atteindre son plein
potentiel. Si Tanciong Yburan n’avait pas défié Rodrigo Maranga en premier
lieu, est-ce que ce dernier serait devenu aussi bon qu’il ne l’est
aujourd’hui ? Les échecs font partie du parcours d’un combattant et
l’important est de ne pas rester à terre mais de se relever, ramasser son arme,
s’entraîner, encore et encore et se surpasser.
Hormis son père,
s’il y a bien une personne à qui il doit sa compétence en eskrima c’est bien
Tanciong Yburan ! Tous deux sont devenus amis par la suite.
Aujourd’hui
Maître Drigo Maranga enseigne toujours et a transmis sa passion et son savoir à
son fils Rico Echivarre Maranga qui enseigne lui aussi, sur l’île de Lapu Lapu.
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Sifu Junemann nous avait raconté que quand Drigo et son frère étaient petits ils s'enfuyaient parfois par la fenêtre quand leur père les appelait pour les entraîner car ils savaient qu'ils s'en prendraient plein la tête
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