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Un article de Véronique
Allan
Che Kong Lee est né le 15 septembre 1948.
En
1967 Sifu Lee a commencé à apprendre le wing chun avec Sifu Lok Yiu, qui avait
appris de Grand Maître Yip Man. Il devint plus tard un assistant de Sifu Lok
Yiu. Du fait de son bon caractère, de son talent, et de son implication dans le
style wing chun, GM Yip choisit Lee pour devenir un de ses élèves privés. Ce
très grand honneur permit à Sifu Lee de s’entraîner intensivement et de
compléter son curriculum wing chun sous la tutelle experte de GM Yip Man.
En
l’honneur de GM Yip Man, Sifu Lee fit don de sa résidence à Hong Kong pour y
établir l’école principale et les bureaux de la Yip Man Wing Chun Martial Art Association.
Après
qu’il eut quitté Hong Kong et soit arrivé à New York, en 1974, Sifu Lee eut la
grande chance et l’honneur, de rencontrer Sifu Duncan S. H. Leung, un autre
élève privé de GM Yip Man. Sifu Leung fit progresser la connaissance de l’art de
Sifu Lee et ensemble ils ont géré la Wing Chun Kung Fu school à New York.
En
1977 il épousa Oi Ping Chan, avec qui il eut deux fils : Zan Zung et Zan
Man.
En
1978 Sifu Lee fut nommé Président et Directeur de la Yip Man Wing Chun Martial
Arts Association, branche US, par Sifu Yip Chun, le fils ainé de GM Yip Man.
En
plus de sa passion pour le wing chun, et les arts martiaux, Sifu Lee est un
praticien en Dit Da.
Il
est décédé le mardi 16 février 2016.
Le
texte qui suit est un résumé d’un très long article, de 19 pages, dans lequel
Sifu Lee parle des Sifus qui ont marqué sa vie (article de novembre 2010).
Je suis
né à Canton, en 1948. Quand j’ai eu 4 ans, mon père a commencé à m’enseigner la
calligraphie, et la peinture, chinoises. Je devais écrire 5 pages de
calligraphie chaque jour, sinon j’étais privé de repas. Parallèlement à cela il
a tenté de trouver un artiste martial renommé qui accepterait de devenir mon
Sifu, en espérant qu’un jour je deviendrai une personne de valeur.
Malheureusement c’était la période
de la révolution Culturelle Chinoise et beaucoup de formes d’art, y compris le
kung fu, étaient interdites par le Gouvernement. La seule solution, pour mon
père, fut de m’enrôler dans la Wushu Organization, chapeautée par le
Gouvernement.
Les années 60 étaient une période
tourmentée où beaucoup de Chinois ont fui vers Hong Kong.
En 1962 je rejoignais d’autres
réfugiés dans cette grande migration. En tant qu’immigrant j’eus le plus grand
mal à finir mes études.
En 1967 il y eut de grandes et
violentes manifestations anti Grande Bretagne à Hong Kong, et après cela la
situation sociétale et politique devint très instable. L’économie s’en
ressentit et la vie devint extrêmement difficile. Mon père ouvrit une petite
entreprise en tant que Docteur en Dit Da. Malheureusement le quartier où il
s’était installé était sous l’emprise de voyous qui rackettaient les
commerçants.
Mon père revint vers moi avec ses
projets de m’enseigner les arts martiaux. Son idée était que j’apprenne les
arts martiaux d’un professeur renommé, et que lui, mon père, m’enseigne la
médecine chinoise. Cela nous garantirait un futur prometteur.
Cette idée ne m’intéressait guère
mais je me pliais à son souhait car je voulais l’aider. Donc, en fin de compte,
à 18 ans, j’acceptais, sans enthousiasme, d’apprendre le Kung Fu chinois.
Mon père avait un ami, Mok Dun, qui
était un élève de Sifu Yip Man, via la Restaurant workers Union school. Cet ami
ne tarissait pas d’éloges quant à son maître, et donc mon père décida que je
devrai apprendre le Wing Chun Kung Fu, et que ce serait idéalement avec l’un
des élèves les plus anciens du Grand Maître.
Par deux fois, mon père et moi
avons visité l’école de Sifu Leung Sheung, et les deux fois il était absent.
Nous décidâmes alors de visiter l’école de Sifu Lok Yiu. Bien que l’école fut
encore en construction, elle dégageait quelque chose qui nous parla.
Du fait d’une recommandation de son
jeune frère de Kung Fu, Mok Dun, et après avoir parlé à mon père, Sifu Lok Yiu
décida de me prendre comme élève. Mais malgré tout cela je n’étais toujours pas
convaincu et n’acceptai que par respect pour le souhait de mon père.
Je préférais nettement prendre du
bon temps avec mes amis et je commençais rapidement à me trouver des excuses
pour “sécher” les cours. Les après-midi je traînais avec mes amis tout en
disant à mon père que j’avais été m’entraîner. Cela dura un certain temps. Mon
père finit par apprendre de la bouche de Sifu Lok Yiu que celui-ci ne m’avait
pas vu depuis des semaines. Furieux contre moi il autorisa Sifu à prendre
toutes les mesures qu’il jugerait nécessaires pour m’apprendre la discipline
(ce qui ne l’empêcha pas de me punir lui aussi).
Ma punition chez Sifu, fut de
pratiquer seul, dans un coin de la salle. Là j’étais en position du cavalier
(sitting in the horse) et n’étais autorisé à pratiquer que le tout début de la Sil Lim Tau, pendant des heures. Chaque erreur était suivie d’heures d’exercices
correctifs.
Un jour, après environ 9 mois, Sifu
Lok Yiu me fit faire des exercices de mains collantes avec d’autres élèves.
Tous mes frères de Kung Fu me battirent à plates coutures. Même le plus
jeune ! Tout le monde progressait pendant que j’étais à la traîne. Ce fut
une révélation pour moi.
Je décidai d’apprendre le Wing Chun
en y mettant plus de temps, et d’efforts. Sifu Lok Yiu continuait à me faire
faire des exercices longs et ardus, mais à présent j’étais volontaire pour
travailler dur.
Il me fit m’entraîner pendant des
mois en tant que défenseur : tous les autres m’attaquaient et je n’étais
pas autorisé à contre-attaquer. Puis pendant des mois je travaillais
l’offensive, mais sans être autorisé à frapper mon adversaire. Cela m’apprit le
contrôle.
J’étais celui que tout le monde
battait au chi sau et je me fis la promesse que d’ici un an j’inverserais cette
situation. Je m’entraînais dur, 5 à 6 heures chaque jour, parfois même je
dormais sur les bancs en bois de la salle, avec mes patins et ma tenue de kung
fu en guise d’oreiller.
Après deux ans et demi
d’entraînement mes bases étaient très solides et Sifu fit de moi un de ses
assistants.
Je le secondais chaque fois que
nécessaire. L’école était à Kowloon, au 8ème étage du 659 Shanghai street. Il y
avait deux succursales, dont l’une chez moi, au 1er étage du 50 Nga
Tsin Wai Road (donnée entre temps à Yip Chun, pour y installer la Yip Man Wing
Chun Martial Arts Association Ltd. Headquarters). L’autre était à Wanchai, Hong
Kong.
Souvent je restais après la classe
pour nettoyer. A cette époque de sa vie, GM Yip Man s’était retiré et passait
certains soirs à jouer au Mah Jong avec certains de ses élèves dans l’école de
Sifu Lok Yiu après que les cours soient terminés. Parfois le GM me demandait de
sortir lui acheter quelque chose à manger.
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