dimanche 22 octobre 2023

Allan Lee Che Kong : mes Sifus [partie 1]

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Partie 1 Partie 2 Partie 3 Partie 4
 
Un article de Véronique
 
Allan Che Kong Lee est né le 15 septembre 1948.
 
En 1967 Sifu Lee a commencé à apprendre le wing chun avec Sifu Lok Yiu, qui avait appris de Grand Maître Yip Man. Il devint plus tard un assistant de Sifu Lok Yiu. Du fait de son bon caractère, de son talent, et de son implication dans le style wing chun, GM Yip choisit Lee pour devenir un de ses élèves privés. Ce très grand honneur permit à Sifu Lee de s’entraîner intensivement et de compléter son curriculum wing chun sous la tutelle experte de GM Yip Man.
 
En l’honneur de GM Yip Man, Sifu Lee fit don de sa résidence à Hong Kong pour y établir l’école principale et les bureaux de la Yip Man Wing Chun Martial Art Association.
Après qu’il eut quitté Hong Kong et soit arrivé à New York, en 1974, Sifu Lee eut la grande chance et l’honneur, de rencontrer Sifu Duncan S. H. Leung, un autre élève privé de GM Yip Man. Sifu Leung fit progresser la connaissance de l’art de Sifu Lee et ensemble ils ont géré la Wing Chun Kung Fu school à New York.
           
En 1977 il épousa Oi Ping Chan, avec qui il eut deux fils : Zan Zung et Zan Man.
En 1978 Sifu Lee fut nommé Président et Directeur de la Yip Man Wing Chun Martial Arts Association, branche US, par Sifu Yip Chun, le fils ainé de GM Yip Man.
En plus de sa passion pour le wing chun, et les arts martiaux, Sifu Lee est un praticien en Dit Da.
Il est décédé le mardi 16 février 2016.
 
Le texte qui suit est un résumé d’un très long article, de 19 pages, dans lequel Sifu Lee parle des Sifus qui ont marqué sa vie (article de novembre 2010).
 
Je suis né à Canton, en 1948. Quand j’ai eu 4 ans, mon père a commencé à m’enseigner la calligraphie, et la peinture, chinoises. Je devais écrire 5 pages de calligraphie chaque jour, sinon j’étais privé de repas. Parallèlement à cela il a tenté de trouver un artiste martial renommé qui accepterait de devenir mon Sifu, en espérant qu’un jour je deviendrai une personne de valeur.
 
Malheureusement c’était la période de la révolution Culturelle Chinoise et beaucoup de formes d’art, y compris le kung fu, étaient interdites par le Gouvernement. La seule solution, pour mon père, fut de m’enrôler dans la Wushu Organization, chapeautée par le Gouvernement.
 
Les années 60 étaient une période tourmentée où beaucoup de Chinois ont fui vers Hong Kong.
En 1962 je rejoignais d’autres réfugiés dans cette grande migration. En tant qu’immigrant j’eus le plus grand mal à finir mes études.
 
En 1967 il y eut de grandes et violentes manifestations anti Grande Bretagne à Hong Kong, et après cela la situation sociétale et politique devint très instable. L’économie s’en ressentit et la vie devint extrêmement difficile. Mon père ouvrit une petite entreprise en tant que Docteur en Dit Da. Malheureusement le quartier où il s’était installé était sous l’emprise de voyous qui rackettaient les commerçants.
 
Mon père revint vers moi avec ses projets de m’enseigner les arts martiaux. Son idée était que j’apprenne les arts martiaux d’un professeur renommé, et que lui, mon père, m’enseigne la médecine chinoise. Cela nous garantirait un futur prometteur.
Cette idée ne m’intéressait guère mais je me pliais à son souhait car je voulais l’aider. Donc, en fin de compte, à 18 ans, j’acceptais, sans enthousiasme, d’apprendre le Kung Fu chinois.
 
Mon père avait un ami, Mok Dun, qui était un élève de Sifu Yip Man, via la Restaurant workers Union school. Cet ami ne tarissait pas d’éloges quant à son maître, et donc mon père décida que je devrai apprendre le Wing Chun Kung Fu, et que ce serait idéalement avec l’un des élèves les plus anciens du Grand Maître.
 
Par deux fois, mon père et moi avons visité l’école de Sifu Leung Sheung, et les deux fois il était absent. Nous décidâmes alors de visiter l’école de Sifu Lok Yiu. Bien que l’école fut encore en construction, elle dégageait quelque chose qui nous parla.
Du fait d’une recommandation de son jeune frère de Kung Fu, Mok Dun, et après avoir parlé à mon père, Sifu Lok Yiu décida de me prendre comme élève. Mais malgré tout cela je n’étais toujours pas convaincu et n’acceptai que par respect pour le souhait de mon père.
 
Je préférais nettement prendre du bon temps avec mes amis et je commençais rapidement à me trouver des excuses pour “sécher” les cours. Les après-midi je traînais avec mes amis tout en disant à mon père que j’avais été m’entraîner. Cela dura un certain temps. Mon père finit par apprendre de la bouche de Sifu Lok Yiu que celui-ci ne m’avait pas vu depuis des semaines. Furieux contre moi il autorisa Sifu à prendre toutes les mesures qu’il jugerait nécessaires pour m’apprendre la discipline (ce qui ne l’empêcha pas de me punir lui aussi).
 
Ma punition chez Sifu, fut de pratiquer seul, dans un coin de la salle. Là j’étais en position du cavalier (sitting in the horse) et n’étais autorisé à pratiquer que le tout début de la Sil Lim Tau, pendant des heures. Chaque erreur était suivie d’heures d’exercices correctifs.
Un jour, après environ 9 mois, Sifu Lok Yiu me fit faire des exercices de mains collantes avec d’autres élèves. Tous mes frères de Kung Fu me battirent à plates coutures. Même le plus jeune ! Tout le monde progressait pendant que j’étais à la traîne. Ce fut une révélation pour moi.
 
Je décidai d’apprendre le Wing Chun en y mettant plus de temps, et d’efforts. Sifu Lok Yiu continuait à me faire faire des exercices longs et ardus, mais à présent j’étais volontaire pour travailler dur.
Il me fit m’entraîner pendant des mois en tant que défenseur : tous les autres m’attaquaient et je n’étais pas autorisé à contre-attaquer. Puis pendant des mois je travaillais l’offensive, mais sans être autorisé à frapper mon adversaire. Cela m’apprit le contrôle.
 
J’étais celui que tout le monde battait au chi sau et je me fis la promesse que d’ici un an j’inverserais cette situation. Je m’entraînais dur, 5 à 6 heures chaque jour, parfois même je dormais sur les bancs en bois de la salle, avec mes patins et ma tenue de kung fu en guise d’oreiller.
Après deux ans et demi d’entraînement mes bases étaient très solides et Sifu fit de moi un de ses assistants.
 
Je le secondais chaque fois que nécessaire. L’école était à Kowloon, au 8ème étage du 659 Shanghai street. Il y avait deux succursales, dont l’une chez moi, au 1er étage du 50 Nga Tsin Wai Road (donnée entre temps à Yip Chun, pour y installer la Yip Man Wing Chun Martial Arts Association Ltd. Headquarters). L’autre était à Wanchai, Hong Kong.
 
Souvent je restais après la classe pour nettoyer. A cette époque de sa vie, GM Yip Man s’était retiré et passait certains soirs à jouer au Mah Jong avec certains de ses élèves dans l’école de Sifu Lok Yiu après que les cours soient terminés. Parfois le GM me demandait de sortir lui acheter quelque chose à manger.
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