Si mes articles vous plaisent, n'hésitez pas à laisser un commentaire à la suite de ceux-ci, ça fait toujours plaisir ;) !
Vous pouvez également me laisser un message en commentaire du livre d'or si le cœur vous en dit !
Je décide alors
de corser un peu les choses en ajoutant de nouveaux éléments. Comme il y a un
peu de bruit, j’élève légèrement la voix, juste ce qu’il me faut pour me faire
entendre et j’explique l’exercice suivant pendant que les stagiaires continuent
avec mes assistants :
« Super !
Comme ça a l’air trop facile pour vous, je vais un peu vous compliquer la
tâche ! Avec mes assistants nous allons vous ajouter deux possibilités. La
première : nous arrêtons d’utiliser nos bras, créant une ouverture. S’il
n’y a plus rien en face que faites-vous ? Vous utilisez vous coups de poings
enchaînés. Nous nous débrouillerons pour reprendre le mouvement normal.
Démonstration ! »
Avec mes
assistants nous nous exécutons et je laisse Valérie enchaîner quelques coups de
poings sur mon torse avant de reprendre le contrôle en bloquant un coup de
poing droit de ma binôme et en contre-attaquant pour la forcer à se défendre.
Valérie s’est
d’ailleurs rendu compte pendant cet exercice que ma veste comportait de curieux
boutons, il s’agit tout simplement des nœuds en forme de boule de ma veste
d’entraînement. Je lui explique qu’il était important pour moi de porter ma
tenue d’enseignant, tenue de cérémonie, comme je le fais à chaque fois que je
donne cours car ce n’est pas parce que les élèves ne la voient pas que je ne
dois pas les respecter en portant cette tenue. Valérie m’a alors dit qu’elle
trouvait cela très appréciable.
A un autre
moment du stage elle me disait aussi qu’elle sentait que le sol était propre et
que c’était agréable. Je lui avais alors dis que c’était normal pour moi
d’offrir un environnement de travail sécurisé, mais également propre.
Quelque part,
cela m’a vraiment fait plaisir que ces attentions soient remarquées et
appréciées. Je l’ai fait parce que c’est normal, mais je ne m’attendais pas
forcément à ce que cela soit perçu.
« Ça c’était
la première possibilité. La deuxième maintenant, votre binôme va reculer et
vous allez immédiatement le suivre. C’est là que vous vous rendez compte qu’il
est important de garder du contact avec sa jambe avant puisqu’en reculant il va
tirer votre propre jambe et vous allez immédiatement le suivre. Comme vous êtes
assis sur la jambe arrière, vous commencerez par avancer la jambe avant sur
laquelle vous avez le moins de poids possible, puis vous allez transférer un
bref instant le poids sur celle-ci afin de vous tirer vers l’avant, puis vous
replacerez votre poids sur la jambe arrière. Pas d’inquiétude, nous allons
le faire ensemble, et si ça n’est pas clair, je vous le réexplique avec
d’autres mots ! »
A mon signal les
assistants et moi-même reculons d’un pas, je recule doucement pour laisser à
Valérie la possibilité de réagir, mais elle s’en sort très bien, de même que
les autres étudiants.
« Excellent !
Vraiment super. Du coup votre binôme va alterner ces deux possibilités avec les
coups de poings normaux. »
J’ai beau
regarder les autres binômes, je laisse Valérie quelques instants pour faire un
tour du groupe et répondre aux éventuelles questions.
Après mon tour,
j’en profite pour expliquer la partie suivante :
« Tout le
monde, j’ai vu des choses très bien, je vous avais dit que nous travaillerions
également sur des coups de pied, c’est donc ce que nous allons faire. Le
premier coup de pied sera circulaire. Nous allons déjà le travailler sans les
mains. »
Je leur explique
alors que la personne attaquant va reculer sa jambe avant derrière sa jambe
d’appui selon un arc de cercle et transférer le poids. La jambe qui servait
jusqu’alors de jambe d’appui va venir mettre un coup de pied circulaire en
direction du tibia ou du genou du partenaire.
La réponse attendue
est de venir remonter à l’entrejambe de l’adversaire mais pour des raisons
évidentes, ils vont viser la cuisse, ce qui implique de décaler légèrement sa
frappe. Les stagiaires n’ont aucun souci à intégrer cette partie et je rajoute
donc la partie avec les bras.
Dans un premier
temps l’attaquant vient bloquer avec pak sao sur le coup de poing de son binôme
et au lieu de frapper à son tour, il met sa main en protection (wu sao) et
vient alors reculer sa jambe. Son binôme met lui aussi sa main libre en protection
et défend le coup de pied en visant la cuisse du partenaire. Mes stagiaires
étaient malvoyants voire non voyant, c’eut été une erreur de croire qu’ils sont
incapables de viser, bien au contraire.
Après son coup
de pied, l’attaquant vient immédiatement attaquer avec un coup de poing, d’où
l’intérêt de bien garder une main en protection.
Lorsque je leur
ai expliqué qu’ils devaient garder une main en protection, je leur ai expliqué
que si une main ne fait rien, elle doit immédiatement se placer en protection
afin de pouvoir soit protéger, soit servir à attaquer. Une main qui ne fait
rien peut aussi bien être mise en poche, autrement dit : elle est inutile.
Pour le second
coup de pied, je procède de même, d’abord sans les bras, je leur explique que
l’attaquant va venir décaler légèrement sa jambe d’appui afin d’être face à
celle de son binôme et de son autre jambe venir frapper la jambe d’appui du
binôme avec un coup de pied droit visant normalement le genou.
La réponse face
à un tel coup de pied est de le balayer avec sa jambe avant en venant
perpendiculairement à l’attaque. Volontairement je demande aux attaquants de
venir exécuter leur coup de pied en laissant légèrement leur jambe remonter le
long de celle de leur binôme afin d’aider à sentir le coup de pied venir. Je
réalise une séance d’initiation, pour un public présentant un handicap visuel,
il m’a donc fallu légèrement adapter le programme de réflexes comme je le fais
avec ce coup de pied.
Je laisse là
aussi les stagiaires procéder avant d’ajouter les mains. Au départ c’est très
similaire au coup de pied précédent : blocage, main en protection, le
partenaire met également sa main en protection, puis l’attaquant se décale et
réalise son coup de pied.
Là aussi je les
laisse faire, tout en pratiquant avec Valérie, avant d’aller faire un tour des
quatre autres groupes pour voir si tout va bien.
Nous faisons une
rapide pause le temps pour chacun d’aller boire un thé au bureau puis je
relance la séance avec la dernière partie pratique : la vérification des
acquis.
Il s’agit ni
plus ni moins pour chacun de tester l’un des stagiaires sur trois ou quatre
applications vues durant le stage. Mon but n’est pas de les prendre en défaut
mais de leur permettre de se remémorer certaines choses travaillées
aujourd’hui.
Cette fois je
travaille avec Yassine et choisis de la tester sur l’étranglement par derrière,
la saisie aux poignets et enfin la saisie par la taille sans emprisonner les
bras.
Les deux
premières applications se passent sans problème, pour la troisième, je suis
obligé de lui rappeler quelques petites choses, comme le fait de finir avec des
coups de poings enchaînés. Cependant c’est pas mal du tout et comme je
l’expliquais pour le programme de réflexes, j’utilise l’approche positive en mettant
en avant les points positifs :
- tu as pensé à
descendre dans tes appuis pour abaisser ton centre de gravité ;
- la technique
était globalement bien exécutée.
Avant de passer
aux axes d’amélioration :
- N’oublie pas
de poursuivre avec des coups de poings enchaînés.
Pour finir
j’apporte les certificats. Initialement nous voulions réaliser des certificats
en braille, mais malheureusement l’imprimante de l’AAAL ne permettait pas de
faire du format A5 en braille. Avant de les leur remettre, je leur rappelle que
pour qu’une technique de self-défense sorte en cas de besoin, il faut la
pratiquer encore et encore et qu’ils ne doivent pas hésiter à pratiquer entre
eux.
Je remets à
chacun des stagiaires un certificat de participation nominatif, sorte de
diplôme, et leur lis ce qui est écrit dessus.
Mes assistants
et moi-même les applaudissons pour les féliciter et je les remercie une fois
encore pour leur participation.
Après cela nous
nous mettons en place pour le salut et je clôture la séance. La séance
terminée, je discute encore un peu avec les stagiaires, petit à petit nous les
raccompagnons jusqu’à ce que je sois seul avec mes assistants que je remercie
pour leur aide.
Je me souviens
de quelques mots de Pierre lors du premier stage qui nous avait remerciés de
les avoir traités comme des personnes normales et pas comme des handicapés.
C’était mon but mais cela m’a fait vraiment plaisir, le cours lui a apporté
quelque chose de positif, il a passé un bon moment et est revenu tout comme
Valérie et Yassine. Je ne prétends pas pouvoir faire ressentir la venue d’une
attaque à mes stagiaires mais je pense que si leur agresseur vient au contact,
ils disposent à présent de quelques atouts pour se protéger.
Je m’occupe
ensuite de ranger la salle, puis rentre chez moi en repensant au stage, à ce
qui était réussi, ce qui pourrait être amélioré et à ce que nous pourrions
aborder la prochaine fois.
____________________
Ce blog est sans
pub et le restera, en revanche si vous souhaitez me payer un café ou un thé, c’est par ici que ça se passe ! Avec ou sans café ou thé, merci pour votre visite :) !
Pour me
retrouver sur Facebook, il vous suffit de cliquer sur le logo ci-dessous puis de cliquer sur “J’aime” pour rejoindre ma page !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire