1977 : un scandale à l’Ecole de Wing Chun – quelqu’un prétend, à tort, en être le leader [partie 1]

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En 2019 j’ai traité un sujet sur William Cheung et le fait qu’il se soit autoproclamé seul véritable héritier de Grand maître Ip Man. Ce blog s’intéressant au wing chun de manière générale, j’essaye de rester aussi neutre que possible dans mes articles et aujourd’hui je vous propose une traduction de Véronique sur un scandale qui concerne cette fois Grand Maître Leung Ting. L’article d’origine est déjà vieux et cette histoire est sans doute enterrée pour tous, mais cela concerne aussi l’Histoire de notre art martial.

 

Traduction : Véronique

Source : My Way of Wing Chun

 

Partie 1 ● Partie 2

 

La tradition du Kung Fu chinois attache la plus haute importance au fait de cultiver les vertus martiales. Les élèves considèrent le respect dû à leurs enseignants comme étant primordial et adhèrent pleinement à ce principe. De ce fait, un expert en kung fu est vénéré par ses collègues en tout premier lieu du fait de ses vertus martiales, puis seulement ensuite, du fait de ses capacités martiales. Depuis toujours le kung fu chinois a considéré comme importante la différence d’ancienneté, la hiérarchie.

 

Si quelqu’un est un élève de troisième génération, il ne doit pas prétendre l’être de deuxième génération, sinon il sera considéré comme tricheur. N’importe quel homme de l’art qui tenterait de tricher à ce sujet, serait considéré comme un traître, non seulement par son maître mais aussi par le fondateur. Il deviendrait inacceptable pour son école, et serait mal vu par toutes les autres écoles, et par tous les autres pratiquants de la communauté des arts martiaux. (À ce sujet, la question de la hiérarchie est également très claire dans les autres pays, prenez par exemple le karaté, un élève à ceinture blanche n’est pas autorisé à se prétendre ceinture noire).

 

Un scandale a éclaté récemment⁽¹⁾ quand Sifu Leung Ting s’est faussement autoproclamé “à la tête de la Wing Chun School”. Les artistes martiaux de la Wing Chun School ont été étonnés, et irrités, à la lecture d’un article dans la presse à ce sujet. Les gens se souvenaient que même Grand Maître Ip Man, à la fin de sa vie, avec son prestige indiscutable, ne s’est jamais considéré comme étant à la tête de l’école⁽²⁾ bien qu’il eut eu toutes les raisons de le faire.

Après son décès, beaucoup de ses élèves avancés, tels Sifu Leung Sheug, Sifu Lok Yiu, Sifu Wong Shun Leung, Sifu Toi Shan Tin ou même Bruce Lee etc auraient pu être éligibles à ce titre. Mais aucun d’entre eux n’a même jamais tenté d’être le leader de la Wing Chun School, et personne n’a demandé à ce que ce titre soit voté.

 

Le fait que Leung Ting s’autoproclame à la tête de la Wing Chun School a rendu les membres de l’école attentifs à la gravité de la situation. Les 3 principaux organisateurs de l’école de Wing Chun à Hong Kong, à savoir : “Wing Chun United General Association”, “Ving Tsun Athletic Association” et “Wing Chun Chinese Martial Arts General Association in Honor of Yip Man” se sont réunis ce soir et sont arrivés à la conclusion qu’il était nécessaire de clarifier   la situation vis à vis des cercles d’arts martiaux, et de la société. Pour cela une conférence de presse fut tenue à laquelle étaient conviés les principaux membres les plus anciens des diverses écoles. Il s’agissait là de ce qui s’appelait Wu-Lin T’ieh, une pratique du temps passé qui veut que si un disciple a fait preuve de traîtrise dans une école, l’école en question invite des artistes martiaux de diverses écoles pour dénoncer le délinquant.

La conférence de presse fut très suivie et le public présent très ému. A part les chefs instructeurs de l’école, il y avait aussi des membres anciens de plus de 10 autres écoles, et encore plus de membres exécutifs de la Chinese Martial Arts General Association of Hong Kong, sans compter les très nombreux journalistes.

 

Représentants des trois organisations sus-mentionnées (les photos peuvent être agrandies en cliquant dessus). De gauche à droite : Sifu Pu Chien-hua, Sifu Chao Hung-chun, Sifu Yeh Chuen, Sifu Hsu Shang-t’ien, Sifu Liang Hsiang, Sifu P’an Tung, Sifu Huang Ch’un-liang, Sifu Wu Ts’an et le second fils de Grand Maître Yeh Wen, Sifu Yeh Cheng

 

⁽¹⁾ : pour l’article, mais les évènements remontent à 1977.

⁽²⁾ : je pense qu’il faut comprendre ici “à la tête du style wing chun”.

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