dimanche 25 septembre 2022

Le Yip Kin Wing Choon de Malaisie

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Un article de Véronique
 
GM Yip Kin
Son inventeur, GM Yip Kin est né en 1883 en Chine dans la province de Canton, sous la dynastie Qing. Il habita d’abord dans le hameau du nom de Ya Hu.
 
En 1918 il déménagea en Malaisie. Il suivait la tournée d’une troupe d’Opéra des Jonques Rouges qui voyageait le long des côtes, dans les Etablissements des Détroits (ensemble de territoires administrés à partir de 1826 par la Compagnie britannique des Indes orientales, puis regroupés au sein d’une même colonie britannique en 1867) c’est-à-dire Singapour, Penang, et Malacca. Ils y présentaient l’opéra chinois aux Chinois d’outre-mer qui avaient déménagé dans divers Etats de Malaisie.
 
Il s’installa finalement à Sungei Way dans l’État de Selangor afin de travailler pour la compagnie des mines d’étain.
 
Il devint célèbre après avoir maîtrisé un groupe de gangsters locaux lors d’une guerre de territoires.
Il était connu pour la fluidité de ses mouvements lorsqu’il maniait un long bâton en bois. Il fut sollicité de toutes parts pour partager son savoir. Mais il ne franchit le pas qu’en 1926, à l’âge de 43 ans, en démarrant sa première école d’arts martiaux, du nom de Lotus Hall, dans Petaling Street à Pudu, Kuala Lumpur.
 
Il se dit que c’est dans cette école que GM Yip Kin condensa sa connaissance du Kung Fu chinois, pour créer une méthode plus simple à apprendre par ses étudiants, et pour cela utilisa tout particulièrement sa connaissance du Wing Choon, afin de développer le Yip Kin Wing Choon Kuen.
Le Yip Kin Wing Choon utilise 18 armes différentes. 
 
Yip Kin a appris de 4 Grands Maîtres dans sa jeunesse : GM Soo Kai Ming ; GM Yip Hung Sen ; GM Cho Fei Hoong et Yip Kam de la troupe d’Opéra des Jonques Rouges.
 
Après une carrière d’enseignant de 42 années, il décéda en 1968 à l’âge avancé de 85 ans. Il a eu 4 enfants, 3 fils et une fille qui tous apprirent le Wing Choon Kuen. Yip Koon, l’aîné, reprit le rôle de patriarche de l’école, avant de transmettre la charge à GM Yip Fook Choy.
 
C’est Yip Fook Choy qui systématisa la méthode plus tard, de telle sorte que les étudiants puissent apprendre plus vite sans pour autant perdre l’essence de la compréhension des principes du Wing Choon. Il a aussi promu l’art via divers media, tels que la télé, les journaux et les magazines. Et il a enseigné outre-mer.
 
Sifu Kahar Saidun est le plus âgé des disciples directs de Yip Fook Choy, il apprit de lui en 1991. Il est l’un des 3 maîtres instructeurs à avoir été autorisés par GM Yip à enseigner et propager ce système unique.
 
Enfant, Kahar Saidun était moqué en classe et son père, lui-même Grand Maître de Silat, l’incita à apprendre les arts martiaux de Chine du Sud. Pour ce faire ils se contentèrent de consulter l’annuaire téléphonique et de trouver une école aux alentours de Kuala Lumpur. Le choix tomba sur le Wing Chun et c’est ainsi qu’il commença à s’entraîner avec Maître Yip Fook Choy. Dix ans plus tard il commença à enseigner à son tour.
 
Il apprit également la méthode Ip Man pendant ses études en Angleterre en 1998.
 
Un jour Kahar Saidun avait dit à son Maître à quel point il avait appris en s’entraînant avec des partenaires plus grands que lui (en taille). Son Maître le défia alors et « il me balançait dans tous les sens comme une poupée de chiffons, d’une seule main, alors qu’il avait déjà 60 ans » Kahar Saidun promit alors de ne pas connaître le repos avant que lui-même et la génération suivante de disciples aient atteint ce niveau.
 
Kahar Saidun faisant la démonstration de l'une des 18 armes du Wing Choon
 
Le Wing Chun est prévu pour du combat en distance courte, en fournissant le moins d’efforts possible. La méthode Ip Man est plus compacte, directe, et simple, mais n’inclut que 3 formes à mains nues, le mannequin de bois (avec une seule variation) et deux armes.
 
Le Yip Kin Wing Choon (YKWC) est à la fois différent et similaire aux autres écoles de Wing Chun dans le monde. C’est une méthode de combat en distance courte, particulièrement pensée pour les personnes de petite taille et les femmes. Afin de compenser ces « faiblesses » le YKWC utilise la compréhension du corps humain, des alignements, des effets de levier, et des positions entre le défenseur et ses opposants dans le but de garantir sa propre protection.
 
La version Yip Kin a plus de contenu et de variété, avec 18 armes différentes, mais aussi la danse du lion, le qigong et plus encore.
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