dimanche 12 décembre 2021

Interview de Derek Fung [partie 2]

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Partie 1 Partie 2Partie 3
 
Traduction par Véronique 
 
Note de la traductrice : le mot Biu Tze est parfois écrit Biu Gee, c'était comme ça dans le texte original.
 
 
Quelle est la logique derrière l’ordre des 3 formes à mains nues ?
 
Il y a trois formes à mains nues, Siu Nim Tao, Chum Kiu, Biu Tze. Le but de la Siu Nim Tao est de développer l’énergie de l’inertie. Celui de la Chum Kiu est de développer l’énergie potentielle. Celui de la Biu Tze de développer l’énergie cinétique (dynamique).
Il y a trois types différents d’énergie, qui, combinés, font que la Siu Nim Tao est complète.
 
Vous avez, sur votre site internet, un texte, écrit par Mr Yip Man, sur l’histoire du Wing Chun. L’histoire de son origine est-elle réelle ou fictive selon vous ? l’art a-t-il réellement était créé par une femme ?
 
La Ving Tsun Athletic Association a été créée en 1968. Ils ont demandé à Mr Yip Man d’écrire un texte, et c’est pour cela qu’il a écrit cette pièce historique. Sans Mr Yip Man pour nous enseigner le Gung Fu à Hong Kong, nous n’aurions même pas su que le Wing Chun existe.
 
Donc c’est cette histoire qu’il a écrite, et nous devrions la prendre pour acquise. Cette pièce parle de l’origine du Wing Chun, comment il est arrivé, et nous donne un conseil important : travailler assidûment, analyser notre Wing Chun, le pratiquer ensemble, et, le plus important, toujours se souvenir d’où vient notre Gung Fu, être loyal envers notre famille étendue du Gung Fu, et ne pas laisser l’arrogance prendre le dessus.
 
Beaucoup pensent que Leung Bik était un personnage fictif. Quelle est votre opinion sur le sujet ?
 
Au sujet de Leung Bik, Mr Yip Man en parlait. Quand mon Sifu était jeune il étudiait au St Stephen’s College à Hong Kong. A cette époque il rencontra un autre élève qui lui dit “je connais une autre personne qui connaît le Gung Fu, veux-tu la rencontrer ? “
 
 
Et il se trouve que c’était Leung Bik, un vieil homme qui était le Si Hing de Chan Wah Shun. Le fait qu’il soit le Si Hing de son Sifu faisait que Leung Bik était naturellement meilleur quand ils pratiquaient ensemble. Mr Yip Man mentionnait le fait qu’il a compris de leurs sparrings qu’utiliser la force brute n’est pas nécessaire. Non pas qu’aucune force ne soit requise, mais la force brute ne l’est pas quand on a affaire à un opposant.
 
Donc il y avait cette personne, Leung Bik, mais, était-il important ? Qui il était spécifiquement n’est pas vraiment important. Il était simplement l’un des frères de Wing Chun de  Chan Wah Shun. Ils étaient nombreux, parmi lesquels des Si Bak et Si Suk. On ne peut pas dire que sans Leung Bik le Gung Fu de Mr Yip Man n’aurait pas été aussi bon.
 
Même s’il n’était pas aussi compétent que son Si Bak, cela le motiva à analyser le “pourquoi” et à s’entraîner d’autant plus dur. Il devait avoir 16 ou 17 ans à cette époque. Après qu’il fut retourné à Futsan, vers l’âge de 18 ou 20 ans, il eut amplement l‘occasion de continuer à s’entraîner dur pour améliorer ses compétences martiales.
 
Vous avez mentionné dans le passé que vous avez participé à des Beimo (combats à mains nues) durant votre période à Hong Kong. Comment cela se passait-il ? Y avait-il des règles ?
 
A Hong Kong on appelait cela des Gong Sau et non des beimo Ce n’était pas du combat de rue. Il y avait des matchs organisés entre les écoles et les styles pour déterminer qui ou quoi était le meilleur. On appelait aussi cela Chit Chor.
 
​Les règles dépendaient des individus, et étaient décidées au moment du match. Certaines fois c’était uniquement des touches, certaines fois il n’y avait pas de règles, d’autres disaient pas de coups de pieds. Cela dépendait de votre propre niveau de confiance en vous. Durant un match chaque parti avait son propre groupe de personnes qui assistait et encourageait. C’était cela les Gong Sau.
 
Cela se passait souvent sur les toits terrasse des immeubles de 3 ou 4 étages. Ces endroits étaient vastes. A cette époque il n’y avait pas de grands espaces comme des terrains de basket, ou des jardins à Hong Kong, et donc nous prîmes l’habitude de faire les Gong Sau sur les toits terrasse. Vous pouviez choisir de vous opposer à n’importe quel style, il suffisait d’avoir assez d’estomac pour cela. On ne comptait pas les points. C’était à chaque parti de décider quand on arrêtait. Quand l’un des partis jetait l’éponge le match était fini.
 
Quels étaient les principaux styles que les pratiquants de Wing Chun combattaient en ce temps-là ?
 
La plupart des matchs étaient contre quelques styles en particulier. Il y avait Choy Lee Fut, Long Ying Mor Kiu (Dragon du Sud), mais la plupart du temps c’était Chu Gar Tong Long (Mante Religieuse). C’est parce que notre école était à Kowloon et que là-bas il y avait beaucoup de pratiquants de Chu Gar Tong Long.
 
En fait beaucoup de membres de la Kowloon Bus Company le pratiquaient. Ils nous ont rejoints après avoir perdu contre nous lors des matchs, et c’est pour cela que nous avions autant de partenaires de la Bus Company. Mais il y avait aussi d’autres styles tels que la boxe, le judo, le tai chi, la Grue Blanche. La plupart d’entre eux n’avaient jamais entendu parler du Wing Chun, et, de ce fait, nous sous estimaient.
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2 commentaires:

  1. Je suis occupé à étudier le tao du jeet kune do, j'ai commandé le livre de sifu William cheung et son wing chun, je suis impatient de l'avoir tout autant que vos articles, merci. 🙏🙏🙏

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